Cameroun : le numérique est en ébullition après le forum sur l’économie numérique

  • 8 juin 2017
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(CIO Mag) – L’on pouvait encore hier se poser la question de savoir si le numérique, après la tenue du premier Forum sur l’économie numérique au Cameroun, va booster l’énergie des camerounais dans le numérique ? Un peu partout, les Camerounais ne cessent de multiplier les commentaires favorables sur la tenue du dernier forum sur l’économie numérique. Les jeunes Startupers et ceux qui ont pris part à cette grande rencontre multiplient les échanges et autres discussions sur le numérique. A les entendre et les voir se mouvoir sous d’autres cieux, l’on n’hésite pas de dire que le numérique est en ébullition au Cameroun. De Désiré Mebenga (technicien informatique, Réseau Développeur d’application et Site Web qui a mis sur pied « 1 entreprise 1 application ») à Ebelé Mouna Paule Benoît (créatrice des produits GAB’S la camerounaise) en passant par Ngambo Elise de OZIJA, Alain Bertin Eboué, infographiste à Solution Services, Chantal Elong de Will &Brothers, Jean Fonkou de Kauris event Sas, Delicious à Tawananaî Jean François (Bello informaticien considéré comme disque dur de Action Finance d’Afrique), les Camerounais s’intéressent de plus en plus à l’informatique et à ce jour font presque comme un jouet toutes les créations avec le numérique.

Si les directeurs généraux des entreprises de téléphonie mobile exerçant au Cameroun ont pris part à cette grand’messe du numérique, tout comme des personnalités du monde de la Finance, la liste est loin d’être exhaustive, l’on n’est pas bien loin de se poser la question de savoir comment faire réussir l’économie numérique au Cameroun ? Les structures à l’exemple d’Action Finance d’ Afrique basée à Yaoundé que dirige Doumbissi Kamga Marie Elise épouse Pidjou est prête à prendre en charge les inventeurs camerounais. C’est pourquoi son chef d’Agence Serges Cyrille Bidzougou est formel : « Nous sommes très ouverts à apporter notre appui à tous les créateurs de richesse pour le développement du Cameroun. Si d’ailleurs nous sommes aujourd’hui leader dans le développement des petites structures cela est une preuve que nous nourrissons des ambitions légitimes pour encourager tous les projets de développement dans tous les domaines et les jeunes développeurs sont les bienvenus pour que AFA les prennent en chargent .

Comme pour dire à l’exemple de Serges Cyrille Bidzougou que le problème de financement ne pourra plus se poser pour les jeunes Statupers camerounais. Parce qu’ils sont nombreux les jeunes qui ont besoin des investissements pour concrétiser leurs idées, il manque à ces inventeurs des investisseurs pour financer l’usine de montage des tablettes. Le jeune Vincent Onana par exemple a un projet qui a semblé au cours des assisses de Yaoundé captivé quelques interlocuteurs, certains ont d’ailleurs promis de le recommander à des diplomates en fonction au Cameroun pour un financement. C’est dans l’une des séances B2B que beaucoup parmi ces jeunes ont pu trouver des appuis. Des spécialistes des finances de leur côté n’ont pas hésité à se réunir à l’hôtel Hilton pour voir et étudier les projets porteurs dans le secteur du numérique pour un éventuel partenariat afin de permettre à plus d’une personne de faire exploser son invention.

Ce forum professionnel du numérique a foisonné des startups, pépites de l’économie numérique du Cameroun, surtout que la principale attente des jeunes qui y ont pris part était de trouver le financement des projets. C’est le cas des cofondateurs de Loumad Invest, une startup qui opère dans la conception des spots publicitaires et films d’animation, ils vont certainement bénéficier d’un accompagnement en formation. Pour leur première rencontre B2B, les deux cofondateurs ont eu un entretien assez fructueux avec Jean Patrick, un investisseur ivoirien dans le secteur des serveurs et Data base. Ils ont également reçu la promesse des appuis en termes de réseaux. Autre startup présente à ce forum du numérique, « Voilà Moi », qui est une plateforme de promotion musicale. Son promoteur, Alain Yondjeu, espère obtenir dans les prochains jours un important financement pour développer la plateforme et une subvention en connexion internet. Faciliter la mise en œuvre des partenariats entre les institutions, les porteurs de projets camerounais, les entreprises Nord-américaines et les investisseurs nationaux et internationaux.

Le commentaire continu son chemin, et tous ceux qui y ont pris part ne cessent de souhaiter que de telles rencontres se multiplient afin de contribuer au développement de l’économie numérique conformément aux axes du Plan stratégique de l’économie numérique afin d’augmenter la contribution au PIB. Ces jeunes ont émis les vœux qu’en dehors du gouvernement, qu’il est important que même les structures privées pensent à créer des journées du numérique.

A l’issue de ce forum, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, René Emmanuel Sadi, représentant du chef de l’État a déclaré que « dans le contexte mondial marqué par la mutation vers le tout numérique, le Cameroun s’est résolument engagé dans cette nouvelle économie, celle dite numérique, aujourd’hui unanimement perçue par tous comme le secteur le plus dynamique de l’économie mondiale. Dans cette optique, le gouvernement a été engagé à accorder à ce secteur toute l’attention méritée, afin d’en tirer avantage pleinement, celle-ci étant un véritable accélérateur de croissance, en plus d’être une véritable niche d’emplois nouveaux pour notre jeunesse. Tous les acteurs économiques ont ainsi été appelés à accompagner les nombreuses initiatives des jeunes dans le domaine de l’économie numérique. Cette aspiration réelle à la transformation numérique du pays est concrétisée par l’adoption d’une stratégie nationale de développement de l’économie numérique en 2016, dont l’objectif est de faire du Cameroun un pays numérique à l’horizon 2020 ». Hamed Yapja, coordonnateur du réseau des jeunes volontaires de la Francophonie quant à lui, estime que « le plus important pour le Cameroun ce serait de mener une vaste campagne de vulgarisation des inventions et innovations des jeunes dans le domaine du numérique auprès des opérateurs économiques et des leaders d’opinion. On doit également les sensibiliser et les mobiliser sur l’utilité de l’économie numérique. Le monde est en pleine expansion depuis l’avènement de l’internet et c’est primordial que tout le monde s’arrime. Le gouvernement travaille à encadrer tout cela et le forum de Yaoundé a été une tribune idoine pour que le Cameroun tire au maximum parti de son riche potentiel ».

Pour Frantz Saintellemy, fondateur et Président Directeur Général du groupe 3737 au Canada, il n’hésite pas à relever que le gros du problème reste et demeure le financement. Il serait selon lui indiqué qu’à travers les différents ministères, le gouvernement crée un fonds dédié au soutien, à la création des start-ups innovantes dans le domaine des télécommunications. Enfin, le jeune porteur du projet Findlab Essomba Ekobena, estime qu’il faut une législation propre dans le domaine des TIC, parce que les nouvelles technologies, à grande échelle, nécessitent de gros moyens financiers dont les jeunes ne disposent pas. En plus, le matériel n’est pas disponible au Cameroun. Il faut l’acheter à l’étranger. Il urge selon lui que le gouvernement à travers ses démembrements et pourquoi pas les communes d’Arrondissement mettent en place comme dans les pays développés les moyens pour accompagner, soutenir et encourager le développement des start-ups au cas où les banques qui sont en sur-liquidité ont peur d’investir dans ce domaine.

Jean-Claude NOUBISSIE, Cameroun

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