Cameroun / Sécurité TIC : quand la propriété intellectuelle échappe aux startups

  • 25 avril 2017
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Préoccupés par le financement de leurs projets, les jeunes entrepreneurs négligent la propriété intellectuelle. Une situation qui s’avère désastreuse pour la suite de leur business.

(CIO Mag) – Godlove Foinmbam, responsable d’une startup spécialisée dans la conception et l’installation des équipements agro-industriels basée à Bamenda, dans le Nord-ouest du Cameroun, n’a pas encore engagé les procédures de propriété intellectuelle de son entreprise. Jusqu’ici, l’idée ne lui était pas encore passée par la tête. De même, Nfor Kingsley, leader de Litteracy for life, une association qui œuvre pour la promotion de l’accès à l’éducation en milieu  rural grâce au numérique, n’a pas encore fait le premier pas dans la protection de ses supports. En effet, la question de propriété intellectuelle est très souvent méconnue de jeunes entrepreneurs, beaucoup plus préoccupés par le financement de leurs projets et la constitution de leurs boîtes.

Me Kedi Beh Emmanuel, OAPI
Me Kedi Beh Emmanuel, OAPI

La raison de cette négligence : certains ignorent carrément la notion de propriété intellectuelle, alors que d’autres pensent généralement que cela nécessite beaucoup de moyens que c’est réservé seulement aux grandes compagnies, explique Me Kedi Beh Emmanuel du cabinet Impact, accrédité par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). Une situation qui n’est pas sans incidences sur la marche de l’entreprise. « J’ai rencontré beaucoup de jeunes entrepreneurs qui ont eu des problèmes parce qu’ils n’ont pas fait attention à des aspects liés à la propriété intellectuelle. Moi-même en tant que chef d’entreprise, j’ai rencontré des problèmes avec mes employés parce que je n’ai pas signé le contrat de travail », témoigne Melissa Jane Bime, responsable de Social Ventures, une startup spécialisée dans l’accompagnement des porteurs de projets. Les conséquences à long terme sont parfois désastreuses pour les jeunes entreprises qui voient peuvent voir leurs noms ou leurs concepts récupérés par un tiers, et se retrouver souvent obligés de refaire le chemin, après ce temps perdu.

Pour éviter cela, l’expert demande aux jeunes entrepreneurs d’anticiper. La démarche ici n’est pas celle d’une couverture grandiose ou complète comme ça se fait au niveau des multinationales mais un minimum de protection qui leur permet d’avancer graduellement en toute quiétude, conseille Me Kedi Beh Emmanuel. Une démarche assez simple qui mènera le jeune porteur de projet à l’OAPI ou dans une société de gestion collective. Il devra prendre en considération les problèmes liés au nom de l’entreprise, le nom commercial, le droit d’auteur et tout ce qui est lié à la création dans l’entreprise. Il faudra également veiller à la sécurisation du système d’information de l’entreprise, et s’entourer d’un minimum de sécurité par le biais des conventions, les contrats de confidentialités, entre autres, explique l’expert.

Jean Claude NOUBISSIE, Cameroun

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