Côte d’Ivoire : le principe Pollueur-Payeur appliqué dans la gestion et le recyclage des déchets électroniques

(CIO Mag) – Téléphones mobiles et accessoires, écrans, clavier, souris et carapaces d’ordinateurs, réfrigérateurs, télévisions, et pneus usagées, dont la quantité générée sur le territoire national est estimée à 90 000 tonnes, sont néfastes pour la santé et l’environnement. La mise en place d’une filière de collecte et de traitement des Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE ou D3E) s’impose pour assurer à la population un cadre de vie plus sain et une meilleure protection de l’environnement.

Ecologique et rationnelle 

Aussi, la Société Générale de Surveillance (SGS SA) a-t-elle été sélectionnée par l’Etat de Côte d’Ivoire, dans le cadre du Programme National de Récupération et de Recyclage des D3E et pneumatiques usagés, pour gérer ce type de pollution de façon « écologique et rationnelle ». L’annonce a été faite jeudi 14 décembre 2017 en Conseil des ministres. Selon le communiqué dudit Conseil, la SGS propose une solution globale dénommée SGS Renovo de gestion des D3E ainsi que de pneumatiques.

Pollueur-Payeur

Cette solution sera déployée en partenariat avec la Société Africaine de Recyclage (SAR). Elle va se décliner en trois (03) modules : « Le premier consiste à identifier et à enregistrer les produits importés neufs et de seconde main en état de marche en Côte d’Ivoire. Le deuxième module consiste à collecter, pour le compte du Gouvernement, l’écotaxe sur les produits importés neufs et de seconde main dans notre pays, en vertu du Principe Pollueur-Payeur et du Principe de la Responsabilité Etendue du Producteur (REP). L’écotaxe ainsi générée servira à financer la mise œuvre du Programme National de Récupération et de Recyclage des D3E et pneumatiques usagés. Le troisième module consiste en la mise en place d’une filière de récupération et de recyclage des D3E et pneus usagés, en partenariat avec la SAR. »

Développement durable

La SGS est une entreprise spécialisée dans l’inspection, la vérification, la certification et l’encadrement institutionnel. La mise en place de sa solution à travers le Programme SGS Renovo devrait générer environ 5000 emplois verts et permettre à l’Etat de Côte d’Ivoire de donner une réponse durable au problème global des déchets électroniques.

55 milliards de dollars dans la nature

Selon un rapport de l’Onu publié mercredi 13 décembre 2017, l’accumulation des déchets électroniques sur l’ensemble de la planète s’est accrue de 8% entre 2014 et 2016, année au cours de laquelle la Terre a généré 44,7 millions de tonnes de déchets électroniques. Soit l’équivalent de 4.500 tours Eiffel. Pire, seulement 20% de ces détritus ont pu être collectés, traités et recyclés. Les 80% restants ont été, soit incinérés, soit abandonnés dans des dépôts ou décharges à ordures, ou même enterrés. Pourtant, certains déchets électroniques sont composés de matériaux de valeur tels que l’or, l’argent, le platine et le cuivre qui auraient pu rapporter, selon l’Onu, 55 milliards de dollars l’an dernier.

Anselme AKEKO
anselme.akeko@cio-mag.com


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Anselme AKEKO

Responsable éditorial Cio Mag Online
Correspondant en Côte d'Ivoire
Journaliste économie numérique
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