Huawei : Après les réseaux, place aux supercalculateurs

Lors de la 4ème édition de Huawei Connect, qui a eu lieu du 18 au 20 septembre, à Shanghai, Ken HU, Président tournant de Huawei, a annoncé le lancement d’Atlas 900, le nouveau cluster IA. Ce supercalculateur va révolutionner le développement de l’Intelligence artificielle.

Par Mohamadou DIALLO

(CIO Mag) – L’évènement annuel du géant chinois a été l’occasion de réaffirmer ses ambitions. Devant près de 30 000 participants venus du monde entier, Huawei a annoncé le lancement d’Atlas 900, sur le marché de l’Intelligence artificielle. Et promet de repousser les limites de la puissance de calcul de son nouveau cluster pour innover dans les environnements d’IA. Atlas 900 offre en effet de nouvelles possibilités, dans différents domaines appliqués. A commencer par la recherche scientifique et l’innovation.

Jusqu’alors, l’équipementier chinois s’était fait connaître dans la fourniture d’infrastructures télécoms et réseaux. A présent, Huawei investit dans l’univers des supercalculateurs. Et fait une entrée spectaculaire dans l’environnement des calculs haute performance (HPC). Lors de l’allocation d’ouverture, Ken Hu, Président tournant du groupe, s’est expliqué sur ce changement de paradigme : « Là où il y a de la connectivité, il y a du calcul. Ce sont des technologies indissociables, comme des frères jumeaux ».

Le Président de Huawei a précisé qu’il s’agit d’un cluster de serveurs dédié à la formation de modèles d’IA. Atlas 900 est présenté comme le plus rapide du monde et le plus performant de sa génération. Sa puissance résulte de la présence de milliers de processeurs Ascend 910, toutes choses lui permettant de former le réseau ResNet-50 en seulement 59,8 secondes. Soit dix secondes de moins que le précédent record mondial. Les équipes de R&D affirment que cette performance résulte d’une décennie de recherche.

Un marché de 2 000 milliards de dollars

Ces performances assurent la réputation d’Atlas 900, désormais considéré comme une source inépuisable d’informatique. La société chinoise l’a du reste implémenté dans Huawei Cloud en qualité de service de cluster. Ses clients peuvent ainsi avoir accès à une puissance de calcul extraordinaire. Huawei a promis d’offrir ces services aux universités et aux instituts de recherche scientifique du monde entier.

Après avoir parié sur la connectivité, le fabricant chinois entend se positionner sur ce marché à la fois porteur et hautement stratégique. « Ce marché est estimé, d’ici à cinq ans, à 2 000 milliards de dollars. C’est une nouvelle ère pour la recherche », explique le Président de Huawei.

La stratégie de l’équipementier est axée sur plusieurs domaines comme la construction d’un écosystème ouvert. Un investissement d’1,5 milliard de dollars est dédié au programme de développement. L’objectif est de permettre à cinq millions de développeurs et aux partenaires mondiaux de développer la prochaine génération d’applications et de solutions intelligentes.

En perspective également, l’innovation de l’architecture. Huawei ne vendra pas directement ses processeurs, mais les fournira à ses clients sous forme de services de cloud computing. Et à ses partenaires, sous forme de composants, en donnant la priorité à la prise en charge de solutions intégrées. Tout un ensemble d’éléments qui confirment les ambitions légitimes du constructeur chinois d’entrer dans le cercle restreint des acteurs majeurs de la révolution de l’informatique dite quantique. Une technologie qui promet de pousser les limites de la puissance à l’infini.


14,8 milliards $US dans la R&D

Le constructeur de l’Empire du Milieu consacre, chaque année, plus de 10% de son chiffre d’affaires global à la Recherche et Développement. En 2018, le budget dédié à la R&D a représenté 14,8 milliards $US, soit 14,1% du CA global. C’est plus du double du chiffre d’affaires réalisé en Afrique.

 

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