L’exemplarité de l’économie numérique kenyane en Afrique 

A l’occasion de l’Africa Business Forum 2021 organisé en ligne par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) le 8 février 2021, le président kényan Uhuru Kenyatta a vanté les mérites et les opportunités du numérique dans la transformation de l’économie du pays.

(Cio Mag) – « Les technologies numériques peuvent avoir un impact positif sur l’économie et élargir les possibilités, en particulier pour les jeunes, améliorer la prestation de services et transformer nos sociétés », a déclaré le président kényan dans son allocution. Cette transformation, il l’a observée dans son pays. Lequel se base sur la technologie pour booster son économie.

Il a notamment rapporté que le Kenya a progressé dans la fourniture de services publics par voie numérique. Citant les 200 services numérisés proposés par le biais des centres Huduma dans tout le pays ainsi que la plateforme e-Citizen en libre-service.

D’après lui, ces deux plateformes sont « largement utilisées » et elles offrent un accès unique aux services essentiels tels que la demande de passeport, des cartes d’identités nationales, l’enregistrement des entreprises, des naissances et des décès.

A cela s’ajoute la numérisation progressive en cours des services gouvernementaux de base tels que le dépôt des déclarations de revenus, les registres fonciers, les procédures et décisions judiciaires ainsi que les registres du service public.

Au Kenya, 40% des entreprises privées sont engagées dans le commerce électronique; 70% de tous les paiements de commerce électronique dans le pays sont réglés via diverses plateformes de paiement d’argent mobile, rapporte le gouvernement. Il s’active par ailleurs à « garantir » la non utilisation abusive des technologies numériques dans les investissements dédiés à la formation et le renforcement des capacités des fournisseurs de services et des utilisateurs de la technologie.

« Pour nous  assurer que la technologie est adoptée, de manière holistique par tous les secteurs d’activité, nous devons contenir l’utilisation abusive de la technologie. Par conséquent, dans notre formation, nous accordons une attention particulière à l’éthique et aux valeurs, car elles sont essentielles à l’adoption durable de la technologie », a déclaré le Chef d’Etat.

Il a également souligné que son pays soutient l’entreprenariat numérique et renforce son empreinte numérique en travaillant avec des partenaires stratégiques pour réduire les barrières à l’entreprenariat.

Autant d’arguments qui font du Kenya un exemple à suivre pour les autres pays africains, note Vera Songwe, la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.

Améliorer la connectivité

En 2019, la Banque mondiale avait également remarqué que l’économie numérique du Kenya propulse sa croissance. Toutefois, il est nécessaire de propulser des citoyens et des entreprises à l’économie, à la société et aux emplois du futur.

Pour Casey Torgusson, spécialiste numérique principal de la Banque mondiale pour que le Kenya se positionne en tant que plaque tournante des technologies de l’information et de la communication, il lui faudra « bâtir des bases numériques solides » essentielles  au succès à long terme du pays pour exploiter le potentiel de l’économie numérique en tant que moteur de sa croissance économique, de la création d’emplois et de la prestation de services, tout en garantissant qu’aucun citoyen ne soit laissé pour compte.

Car la fracture numérique dans ce pays est importante. Les experts rapportent un total de 44% de la population urbaine ayant accès à internet contre 17% dans les zones rurales.

« Les lacunes généralisées dans les compétences numériques de base limitent encore l’utilisation et l’application plus large des outils numériques, et les services et les lacunes dans les compétences numériques avancées limitent le développement des entreprises. Alors que 93,4% des écoles primaires publiques sont désormais couvertes par le programme d’apprentissage numérique, les écoles secondaires ont encore du retard dans l’accès à la connectivité et le programme ne parvient pas actuellement à offrir les compétences numériques en tant que cours obligatoire autonome », souligne la Banque mondiale.

Aurore Bonny

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