Pr. Hajar Mounassif, la maghrébine d’exception qui s’impose en tête d’affiche de la Data Science au Maroc

Minoritaires au niveau de l’élite politique, les maghrébines ne cessent de mettre leurs pays sur l’orbite à travers des réalisations qui forcent le respect à travers le monde. En science, dans l’art, le sport comme en entrepreneuriat, la réalité des succès féminins défient tous les stéréotypes patriarcaux. Apportant, une fois de plus, la preuve qu’on ne peut faire l’économie de leurs énergies créatrices, pour la prospérité des sociétés maghrébines.

(Cio Mag) – En matière d’innovation, les pays de la région affichent des tendances plutôt rassurantes. Celles-ci dénotent des progrès louables en matière d’inclusion et de responsabilisation des femmes. Dans son rapport sur le taux d’ingénieures femmes au monde, l’Unesco a mis les pays du Maghreb dans le podium international. En Algérie, la parité est presque parfaite avec 48,5% de femmes diplômées en ingénierie. La Tunisie affiche un taux 44,2%, tandis que le Maroc se classe troisième au Maghreb avec 42,2%. Ainsi, les trois pays positionnent le Maghreb dans la tranche la plus élevée dans le monde, devançant les mastodontes occidentaux : 26,1% pour la France, 20,4% pour les Etats-Unis, 19,7% pour le Canada et même 14% pour le Japon.

Parmi les projets qui couronnent cette tendance, le 1er robot humanoid feminin au Maroc, développé au niveau de l’Université de Cadi Ayad à Marrakech, et financé par l’entreprise américaine FotaHub Inc. Dénommée Shama, le développement de cette prouesse technologique a été confié à l’équipe de la professeure Hajar Mousannif, qui exerce au sein de l’université.

A ce titre, l’enseignante-experte en IA avait remporté en décembre 2020 le 1er Prix de la catégorie “Global AI Inclusion Award” dans le cadre du prestigieux Prix Women Tech, récompensant les femmes qui rayonnent à l’international dans le domaine des hautes technologies.

Des femmes pionnières 

Pr. Hajar Moussanif représente aujourd’hui une figure publique, qui renforce la position pionnière des femmes, au sein de la communauté scientifique marocaine. Invitée à l’occasion du 8 mars au JT d’info soir sur la deuxième chaîne marocaine 2M, elle a tenu à présenter le potentiel applicatif de son projet, au-delà de son aspect insolite. « L’objectif principal du projet est d’implémenter plusieurs algorithmes d’apprentissage automatique au niveau de Shama »,  indique-t-elle. Des applicatifs qui représentent des solutions technologiques de pointe, au service des différents secteurs économiques vitaux. Notamment l’agriculture, le tourisme, l’énergie, l’industrie et la gestion des politiques sociales.

« L’intelligence artificielle est un secteur tout à fait viable pour le Maroc. C’est un nouveau modèle de développement économique que je trouve tout à fait faisable dans notre pays », affirme-t-elle. Et de conclure : « Je crois en un Maroc capable de relever le défi, pour alimenter les autres secteurs en applicatifs IA. Un Maroc qui dispose de ressources humaines, d’entreprises IT et de la bonne volonté au niveau des instances, en vue de faire de l’IA un vecteur de développement économique ».

En véritable modèle féminin, la jeune scientifique tient à diffuser un message d’espoir. Sollicitant les jeunes filles à croire en leurs capacités à contribuer au développement de leurs pays. Et invitant la société à considérer les rêves féminins, et leur droit à un environnement où règnent respect, confiance et égalité des chances.

Zakaria Gallouch

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