Un tiers des entreprises algériennes n’effectuent pas d’audits de sécurité informatique

Anselme AKEKO

Le “Baromètre 2018 Cyber Sécurité des Institutions et Entreprises Algériennes” a été rendu public lors du sommet Africa Cyber Security organisé du 3 au 5 avril à Oran. Réalisé par Algeria Digital trends et Rapid7, il lève un coin du voile sur les dispositions sécuritaires prises par les équipes IT, aussi bien dans les entreprises privées et publiques (éducation, banque, BTP, industrie, distribution, santé, informatique, mines, Télécoms, Finances, etc.), que dans la fonction publique.

(CIO Mag) – Partant d’une enquête menée auprès de directeurs de systèmes d’information, responsables de la sécurité des systèmes d’information, chargés des systèmes et réseaux, chefs de projets et ingénieurs, le Baromètre 2018 Cyber Sécurité des Institutions et Entreprises Algériennes révèle : 32% des entreprises, soit le tiers des interviewées, n’effectuent pas d’audits de sécurité informatique ; ces dernières ne sont donc pas en mesure de répertorier les vulnérabilités de tout ou partie de leurs systèmes d’information.

Comment expliquer cet état de fait ? La question mérite d’être posée quand on découvre, à la lumière de ce même baromètre, que la majorité des entreprises, soit 75%, possèdent un département informatique animé par des professionnels qui sont dans 65% des cas, bien aux faîtes des lois algériennes (43%) et réglementations sectorielles (22%) en matière de cyber sécurité.

Politique de sécurité

Autres indicateurs reflétant l’évolution du paysage sécuritaire des institutions et entreprises algériennes : la mise en œuvre d’une politique de sécurité du système d’information ; et l’élaboration d’une stratégie concrète contre la fuite de données. Des statistiques présentées dans l’enquête, il ressort que seulement 36% des organismes enquêtés disposent d’un cadre stratégique global ; 19% attendent la mise en œuvre d’un projet de politique de sécurité, en cours de réalisation. Outre cela, l’absence de stratégie claire contre la fuite de données est indiquée chez plus de la moitié, soit 52% des organismes. Parmi eux, 17% prévoient mettre en œuvre leur stratégie dans les trois prochaines années.

Selon les statistiques collectées par Algeria Digital Trends dans le cadre de cette prospection, l’insuffisance de personnel qualifié (52%), le manque de budget (35%) et la complexité de la technologie (34%) sont les principaux obstacles à l’adoption de la sécurité des données. L’étude en cite deux autres, à savoir le manque de soutien de la direction (30%) et le problème de performance (26%).

L’argent étant le nerf de la guerre, il est permis d’espérer en des lendemains meilleurs puisque 53% des institutions et entreprises algériennes prévoient augmenter leur budget de sécurité informatique dès l’année prochaine.

Hébergement Cloud

Le monde change avec le Cloud. Les projets d’entreprise sont pensés avec la virtualisation qui permet des économies d’échelle. Qu’en est-il des institutions et entreprises algériennes ? Le Baromètre 2018 Cyber Sécurité indique un taux d’utilisation du Cloud de 47%. Mais l’étude révèle que 57% des données ne sont pas hébergées “chez un hébergeur cloud algérien ayant ses Datacenter en Algérie“. Tendance que vient renforcer une autre selon laquelle 45% des entreprises hébergent leurs données (site web, emails, etc.) à l’étranger.

Anselme AKEKO

Responsable éditorial Cio Mag Online
Correspondant en Côte d'Ivoire
Journaliste économie numérique
2e Prix du Meilleur Journaliste Fintech
Afrique francophone 2022
AMA Academy Awards.
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