Vers une régulation des cryptomonnaies au Cameroun

Le Cameroun a tenu un forum inédit sur « les enjeux, les opportunités et les risques de la cryptomonnaie » le 15 novembre 2021 à Yaoundé, la capitale nationale en présence des autorités locales et des experts en technologies. 

« Ayant désormais le vent en poupe et devenant un vecteur des échanges au sein des masses populaires, la crypto-monnaie nécessite incontestablement d’être appréhendée », considère le Ministère des Postes et des télécommunications (MINPOSTEL). 

C’est au regard de ce fait et sous un contexte où les scandales autour de la crypto monnaie au Cameroun défraient la chronique que ce sont réunis hier sous la présidence de Minette Libom Li likeng, la ministre des postes et des télécommunications et divers experts et personnalités en vue d’établir « un papier blanc sur la régulation et la réglementation des crypto-monnaies et cryptoactifs au Cameroun ». 

Sur la voie, il a fallu pendant ce séminaire, « examiner  les mécanismes de régulation des cryptomonnaies et la prise en main du secteur par les pouvoirs publics ; présenter la nécessité de la mise en place d’une co-régulation à l’heure d’une convergence de la société tout entière ; dresser une cartographie complète des acteurs des crypto-monnaies sur le continent africain et ceux présents sur le territoire camerounais tout en relevant l’indice de consommation des services relatifs à ces crypto-organismes ». 

D’après le MINPOSTEL, les participants se sont séparés sur une note de satisfaction et ont fait plusieurs recommandations.

Minette Libom Li Likeng, a retenu quelques-unes « parmi les plus importantes ». Notamment, la mise en œuvre d’une co-régulation étendue à tous les régulateurs sectoriels, l’adaptation de notre cadre légal aux évolutivités imposées par la convergence et l’innovation dans le secteur. 

« Mettre en place une régulation profiterait beaucoup au gouvernement concerné parce que tout le monde se rabat déjà sur la cryptomonnaie et la plupart des personnes l’utilise pour des transferts d’argents.  L’Etat gagnerait une part dans ces transferts. La régulation n’est pas pour les utilisateurs. Lesquels dépenseraient à ce moment sans rien y gagner dehors du statu d’activité officielle », a apprécié Simb  Simb un trader camerounais contacté par Cio Mag. 

Néanmoins, il a reconnu qu’établir une régulation pour la cryptomonnaie relève du parcours du combattant pour tous les pays du monde.  

« La régulation serait difficile mais c’est possible pour tous les pays. En faire une monnaie officielle serait utile et permettront une totale souveraineté des pays sur leurs monnaies sans influence externe », a-t-il dit. 

Même s’il regrette que les contours de la cryptomonnaie ne soient « pas du tout saisis au Cameroun, ni par l’Etat ni par les populations ».  

D’après son constat, « peu de personnes comprennent de quoi il s’agit ».  

« C’est un secteur peu maitrisé. La justice par exemple ne peut pas gérer un quiproquo concernant la cryptomonnaie. Or plusieurs types de factures peuvent être réglés en ligne avec de la cryptomonnaie, » a-t-il ajouté. 

Simb estime que « c’est véritablement une monnaie adossée à une technologie à enseignée aux populations ». 

Aurore Bonny

Aurore Bonny est une journaliste passionnée d'Afrique qui accorde un fort intérêt aux questions liées aux TIC. Sa plume est dévouée aux enjeux du digital sur le développement des Etats et populations d'Afrique. Elle couvre les actualités d'Afrique centrale (Cameroun) et celles de la zone anglophone pour le Web. Ses interviews, reportages et autres articles de fond sont à retrouver sur le Web et dans le Magazine CIo Mag.
Twitter: @Aurore_Bonny / Email: aurore.bonny@cio-mag.com / Tel: +237 693115519

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