EtriLabs : plus qu’un simple incubateur, un ecosystem builder

Il y a plus de dix ans, à une époque où le tout-numérique n’était qu’un vœu pieu, EtriLabs a fait le pari de construire, au Bénin, un écosystème d’entrepreneurs créateurs de solutions innovantes.

Onze ans plus tard, près de 80% des entrepreneurs innovants, dont regorge le pays, ont pour la plupart été en lien avec EtriLabs. A l’actif de l’incubateur, 59 start-up accélérées, 13 incubées et plus de 20 000 personnes formées. Au total, 22,9% des femmes ayant participé au programme d’accélération d’EtriLabs co-dirigent une start-up. Quant au taux moyen de survie post-accélération, il est de 78%.

Au Bénin, EtriLabs se positionne comme le premier hub d’innovations dans le développement d’écosystème, l’innovation numérique et l’accélération d’entreprises. L’incubateur de Cotonou propose aux start-up innovantes un accompagnement de bout en bout. De l’idée à la maturation, il se démarque par la formation et l’accompagnement financier. « Notre vision est de promouvoir une culture de l’entrepreneuriat axée sur l’innovation, la créativité et le partage. Et d’instaurer un espace favorable à l’émergence de solutions d’envergure mondiale », lit-on sur le site d’EtriLabs.

Structuration de start-up

Chaque année, des jeunes quittent par dizaine de milliers les universités publiques et les centres privés d’enseignement spécialisé. Un certain nombre va trouver un premier emploi et d’autres vont développer des idées de projets, mais souvent sans accompagnement durable. En plein centre de Cotonou, la capitale économique du Bénin, EtriLabs construit un écosystème favorable à l’entrepreneuriat innovant. L’une de ses offres est un programme d’accélération, sur 16 semaines, dédié aux start-up et aux entrepreneurs des secteurs de la Fintech, de l’e-commerce, de la Biotech, de l’Edutech, des énergies renouvelables, etc. Il permet de booster leur croissance, d’acquérir de nouveaux marchés et d’améliorer leurs produits. Ces entrepreneurs ont accès à des workshops et des formations, et bénéficient d’un mentorat expérimenté, d’un réseau d’investissement et d’un suivi post-accélération.

Arnaud Serge Aurlus, CTO de Jinukun, a participé à ce programme. Il juge son aventure incroyable et inoubliable. « Nous avons reçu du support et de l’accompagnement pour affiner notre business, notre offre et notre marché cible. Et avons touché à tous les outils de structuration de start-up, tout en étant immergés dans un écosystème qui avaient les mêmes challenges que nous. Nous avons gagné en productivité et en performances.» Sa start-up agritech est spécialisée dans la commercialisation des produits agroalimentaires made in africa, via une plateforme d’e-commerce intégrée. Et ses mécanismes de distribution sont basés sur le digital.

Suivi post-accélération

Après la structuration, il faut faire face au problème du financement des start-up. C’est ce qui a motivé l’organisation, par EtriLabs, en 2019, de la Early Stage Start-up Investment conference (ESSIC). Cette première conférence du genre au Bénin a permis d’apporter un début de solution à cette problématique via deux mécanismes : le Benin Business Angels Network (BBAN), qui est premier réseau structuré de Business Angels au Bénin et Noru Capital, un fonds d’amorçage destiné aux start-up.

Il s’est ensuite agi d’adresser la question à l’écosystème Tech. EtriLabs a alors lancé la Woman High Start-up Preparation Academy (WHISPA). Ce programme de formation gratuit, sur les questions du numérique, est réservé aux femmes. Il dispense des cours de programmation, de web design et de marketing digital. La 6ème session forme actuellement une vingtaine de jeunes femmes. « Nous ne sommes pas seulement un hub où les entrepreneures viennent prendre les ressources et s’en vont. Nous travaillons pour les start-up et nous continuerons à être l’endroit où elles viennent trouver un espace dédié, un accompagnement adéquat et personnalisé, et les ressources nécessaires à leur croissance », assure Ayéfèmi Oro, en charge des relations publiques et extérieures à EtriLabs.

L’appel à candidatures pour la 5ème session du programme d’accélération EtriStars va déboucher sur la sélection d’une dizaine de start-up. C’est la preuve que la relance des activités au sein de l’incubateur, après la période de léthargie imposée par la pandémie de la Covid-19, est bien réelle. « Notre accompagnement ne s’arrête pas à la fin du programme, précise Aurelle Noutahi, Directrice des programmes. Les entrepreneurs, toutes cohortes confondues, font partie d’une communauté en ligne. Ils effectuent la mise à jour de leurs projets et se portent mutuellement assistance. Nous organisons, par exemple, des sessions de networking entre les entrepreneurs de la cohorte en cours et les alumni, de sorte à favoriser les échanges, les collaborations et le partage d’expériences. Les alumni ont recours à notre équipe en cas de besoin. Nous partageons également avec eux diverses opportunités et assurons le suivi de leur progression post-accélération afin de bien mesurer l’impact du programme. »

Michaël Tchokpodo

Michaël Tchokpodo est journaliste communiquant, grand observateur des mutations relatives aux technologies numériques et au développement durable. Correspondant au Bénin pour CIO Mag.

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