DAT 2022 – Panel 3 : comment les datacenters, la cybersécurité et le haut débit participent à l’attractivité numérique

Le Digital African Tour, étape de Casablanca, s’est consacré lors de son 3e panel au rôle et à l’importance des datacenters, de la cybersécurité et du haut débit dans l’attractivité numérique et économique des territoires. Trois intervenants ont interagi sur ce panel : Hicham Alaoui, Directeur général d’Atlas Cloud Services, Chakib Achour, Directeur de Huawei ICT Morocco et Serge Conesa, fondateur et CEO de Immersion4. Compte-rendu.

(Cio Mag) – En fonction de leurs positions professionnelles, expériences et connaissances, chaque panéliste a partagé son point de vue sur le thème en débat. C’est d’abord Chakib Achour, Directeur de Huawei ICT Morocco qui a ouvert le bal des échanges en répondant à la question concernant la vision de Huawei sur la nécessaire implémentation et la démocratisation des infrastructures relatives au cloud souverain pour atteindre tous les objectifs en matière de Smart City. « Chez Huawei, nous sommes positionnés à aider les différents gouvernements dans leur vision sur l’économie numérique et faire en sorte que celle-ci soit croissante », introduit-il.

Et cette économie numérique, ayant comme socle les talents et l’écosystème, se définit selon trois axes chez Huawei. La connectivité est le premier levier à actionner à l’échelle nationale avec un plan de haut débit. Ensuite, mettre en place un cloud gouvernemental, national ou souverain. Et enfin, définir une politique de décarbonisation. Huawei intervient sur ces trois axes. Parlant de la connectivité, l’entreprise tech tend vers la fibre optique qui est moins consommatrice.

« Quand on parle de connectivité à la chaîne nationale, on ne peut pas faire que de la fibre. Il faut de la neutralité technologique et celle-ci doit être marié à la fibre, faire peut-être évoluer la DSL et utiliser la technologie mobile. La 4G permet d’avoir de la 5G qui viendra avec toutes les technologies et permettront d’accélérer la connectivité. Quand on accède à la connectivité, cela permet d’avoir une meilleure efficacité d’utilisation au niveau des datacenters », détaille Chakib Achour.

Pour lui, il est aujourd’hui fondamental d’avoir un cloud avec des plateformes de Big data ou d’intelligence artificielle pour mettre par exemple en place de l’IoT via lequel des données peuvent être collectées. Des données qui pourront être utiles à l’innovation ; lesquelles pouvant être transportées et traitées dans un centre d’intelligence artificielle.

« La compétence, on ne peut pas l’acheter »

Ces explications ont introduit la question à poser au deuxième panéliste. Se tournant vers Hicham Alaoui, Directeur général d’Atlas Cloud Services, Adil Abdelali, journaliste chez Cio Mag et modérateur du panel a voulu savoir : en quoi le fait d’avoir ce type d’infrastructure est quasiment indispensable voire essentiel pour la réussite de tout projet de transformation digitale, en l’occurrence la Smart City ?

A l’en croire, derrière les applications telles que WhatsApp ou Facebook majoritairement utilisées, se trouvent des datacenters. « On ne peut pas parler de digital sans évoquer un data Center, la connectivité et les infrastructures. Et on ne peut pas parler de tout ça sans parler de l’homme et de la femme. La technologie, on l’a et on peut l’acheter si on ne l’a pas. Mais la compétence ne s’achète pas, ni l’homme mais on peut le former », argumente Hicham Alaoui.

Il poursuit : « si on n’a pas de data center, d’infrastructures, encore moins l’humain qui va gérer tout ça, on n’est pas compétitif. Je ne parle pas que du Maroc mais du continent africain tout entier. Un investisseur lambda ne se sentira pas en sécurité si on n’a pas les infrastructures qu’il faut. On parle de data center, de cloud et de cybersécurité. » A juste titre, il donne l’exemple du Maroc où le data center de l’université Mohammed 6 Polytechnique n’est pas la seule infrastructure existence. Il y en a deux autres. Selon lui, la démarche consiste à créer un hub technologique, un hub humain, en dupliquant l’expérience de construction des data centers et de mise en place de la connectivité pour attirer et retenir les investisseurs. Après cela, il faudra former les compétences technologiques et techniques pour gérer ce type d’infrastructure.

La Smart City répond à un objectif de connectivité et surtout d’efficacité énergétique. Chakib Achour et Hicham Alaoui n’ont pas manqué de le rappeler. Et justement, en conformité avec le style des villes durables, le type d’énergie à adopter est une énergie verte, sans pollution. Serge Conesa, fondateur et CEO Immersion4 a partagé avec l’assistance, la solution d’Immersion4 qui permet de refroidir les données d’un data center sans utiliser l’air et l’eau, sans émettre de gaz et des effets de particules.

Exemples techniques à l’appui, il a expliqué comment cette solution permet de réduire très sensiblement l’empreinte énergétique des datacenters. Pour lui, c’est la solution vers laquelle il faut tendre au sein des Smart City. Une solution dont Hicham Alaoui est curieux de voir l’expérimentation.

Michaël Tchokpodo

Michaël Tchokpodo est journaliste communiquant, grand observateur des mutations relatives aux technologies numériques et au développement durable. Correspondant au Bénin pour CIO Mag.

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