CNSS Gabon: Les technologies au service des usagers, Célestin KADJIDJA, Conseiller DG CNSS

La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) est un organisme privé chargé de gérer les travailleurs salariés ainsi que leurs ayants-droits. Pour faire face aux contraintes de compétitivité liées à cette mission de grande portée sociale, la CNSS s’est alignée au train de l’IT. Célestin KADJIDJA, ancien DSI passé Conseiller du DG de cette structure privée en donne les détails.

La CNSS est organisée autour de quatre branches d’activités : prestations familiales et de maternités ; risques professionnels, accidents de travail et maladies professionnelles ; pensions de vieillesse, d’invalidités et de décès ; et prestations de santé. Aspirant à un meilleur standard au niveau de ses services, la CNSS s’est engagée à fond dans l’utilisation des TIC, qui offrent des opportunités de développement illimitées pour tout secteur d’activité.

Une « CNSS Numérique »

« Grâce à une interconnexion satellitaire VSAT-C, environ 1500 utilisateurs prennent en charge les tâches régaliennes de la CNSS dans huit provinces sur neuf », révèle Célestin KADJIDJA. Et le spécialiste d’ajouter que les employés disposent d’outils collaboratifs performants. Entre autres, un système de messagerie interne Exchange/Outlook, une visioconférence Polycom-RealPresence, un portail Intranet, une téléphonie IP/Cisco et un accès Internet haut débit par fibre optique. Les applications métiers et supports sont hébergées au siège à Libreville sur une plateforme serveur virtualisée avec VMware garantissant une disponibilité accrue du système d’information. Et comme si cela ne suffisait pour se hisser au rang des entreprises modernes, la CNSS table également sur la dématérialisation des supports DTS magnétiques, l’E-Déclaration, en passant par le paiement sécurisé par virement électronique vers les banques, « et bientôt par carte à puce, à l’identification biométrique des assujettis », révèle Célestin KADJIDJA. Complété par le site internet www.cnss.ga et le Call-Center (short code 1432), cet environnement technologique permet une interaction dynamique entre les usagers et la CNSS. « C’est un condensé de technologies au service de nos clients, qui améliore nos performances et nous conduit à pas sûrs vers une CNSS Numérique », se félicite le Conseiller du DG.

Du management opérationnel à la gouvernance de l’entreprise

Pour lui, cette évolution numérique conduit implicitement à un repositionnement de la fonction informatique au sein de l’entreprise et donc du DSI. Célestin KADJIDJA : « Le DSI doit aujourd’hui affronter deux exigences. D’un côté, accompagner efficacement la vision de sa Direction générale, par la maîtrise des évolutions technologiques. De l’autre, gérer la relation avec ses clients internes (les utilisateurs du SI), de plus en plus aguerris à l’utilisation des TIC, donc réclamant une certaine autonomie, et adeptes de nouveaux usages, BYOD, E-mail, Réseautage, etc. » Une vision qui tranche nettement avec celle des années 90. A cette époque, l’informatique était au Gabon, comme partout ailleurs, perçue comme une simple activité support de l’entreprise. Certes, les années 2000 ont connu une reconsidération de l’informatique, après les inquiétudes soulevées par le « Bug de l’an 2000 », suscitant une prise de conscience matérialisée par des services novateurs assurant un support transversal au cœur de l’entreprise, mais il n’en demeure pas moins vrai que le Directeur Informatique, super cadre de l’entreprise, était jusque-là limité au management opérationnel. C’est-à-dire fournir les applications et gérer les infrastructures. Selon notre interlocuteur, ce n’est qu’au début des années 2010 que l’impérieuse nécessité de maîtriser la fulgurante évolution technologique afin d’accompagner efficacement la vision de l’entreprise, a incité les décideurs à recadrer la fonction du Directeur Informatique. Admis dorénavant à la réflexion stratégique, il participe à la gouvernance globale de l’entreprise, fait constater l’ancien DSI. Au faîte de cette évolution, C. KADJIDJA observe avec exemple à l’appui que les DSI conseillent et orientent la direction générale et les métiers dans leurs prises de décisions. C’est le cas dans la plus part des grandes entreprises du Gabon : « CNSS, SEEG, BGFI, COMILOG, ECOBANK, CNAMGS, etc. », cite-t-il.

Rôle et importance du DSI à la CNSS

A la CNSS, ce changement s’est traduit, en 2006, par la conversion du Centre de Traitement Informatique en une Direction des Systèmes d’Information. Selon le Conseiller du DG, cela a permis de moderniser les infrastructures systèmes et applicatives, tout en relevant le niveau de compétence de l’équipe informatique. Et M. KADJIDJA de confier : « C’est une transformation profonde de l’institution que nous avons vécue pendant cinq ans et dont l’apport du DSI a été déterminant dans plusieurs domaines. La définition de la nouvelle organisation et son fonctionnement, le pilotage du projet d’informatisation des activités et la conduite du changement, assistée d’un cabinet extérieur. » Fort de ce succès, il affirme avec certitude que le DSI a toute son importance dans une Administration qui se veut performante. Et pour cause ! « Les TIC sont un véritable vecteur de lutte contre la pauvreté. Ils permettent à l’Administration de mieux déployer ses services vers ses administrés et d’atteindre aisément les couches sociales difficilement accessibles », affirme Célestin KADJIDJA. Difficile de lui donner tort. A l’ère du numérique, l’Administration doit impérativement « naviguer » dans un environnement qui n’est plus loin de celui de l’entreprise, au sens privé du terme. Ce qui implique, selon le Conseiller du DG, de disposer à tous les niveaux de maîtres d’orchestre en la matière. Des DSI, plus exactement, capables de concevoir des schémas directeurs de gouvernance informatique, de les mettre en œuvre et de les faire évoluer. N’est-ce pas dans ce cadre que l’Administration centrale du Gabon a positionné un DSI dans chaque ministère, en droite ligne avec le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE). Célestin KADJIDJA : « Dans son volet “Gabon Numérique”, le PSGE met un point d’honneur sur l’administration numérique et encourage cette dernière à la certification de ces procédures aux normes qualité. Plusieurs services de l’Etat sont aujourd’hui certifiés au référentiel de qualité ISO 9001 v 2008, comme : CNSS, DG IMPOTS, etc. » Toutes choses qui constituent pour lui un pas important vers l’acquisition de notions de rentabilité et d’efficience dans la gouvernance des services publics.

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