IT Forum Togo 2017 : “L’Internet des objets va faire émerger de nouveaux challenges”

(CIO mag) – “Nous avons atteint un niveau de développement où ce ne sont plus les hommes seulement qui vont être connectés mais les objets physiques aussi ; ce qui va changer fondamentalement le quotidien de l’utilisateur. Et je pense que le ministère des Postes et de l’Economie numérique du Togo l’a compris très tôt. D’où des projets innovants – tel que le projet AgriPME – qui prennent en compte cette problématique des objets connectés.” C’est un conseiller de la ministre Cina Lawson, confiant et ambitieux, qui a déroulé, vendredi 31 mars à l’hôtel Sarakawa de Lomé, les projets numériques du Togo, à la session inaugurale de la 2ème édition de l’IT Forum. Une rencontre qui consacrait la réflexion sur l’avenir du “Togo en marche vers l’Internet des objets (IoT)”.

Découvrir ces objets connectés et leurs impératifs

Les objets connectés, l’intelligence artificielle et le Big data, entre autres, restent des notions appelées à devenir familières et à être prises en compte dans nos actions au Togo et en Afrique (…) Il n’y a pas d’autres choix que d’intégrer la révolution numérique en marche au cœur de notre politique de développement afin que celle-ci soit un véritable moteur de croissance et de développement”, a ajouté Commi Nassini, conseiller et représentant de la ministre des Postes et de l’Economie numérique à ce colloque.

Tenir cette deuxième édition (de l’IT Forum Togo, NDLR) est une vision du gouvernement à saluer. Parce qu’elle permettra de recueillir les apports des experts nationaux et internationaux, de capitaliser leurs expériences et de mieux orienter les actions du gouvernement par rapport à l’évolution du numérique, aux ambitions de l’Etat et aux attentes des citoyens”, a encore déclaré M. Nassini, avant d’ajouter : “Que ce soit dans le domaine de la santé, de l’agriculture ou autre, l’Internet des objets va faire émerger de nouveaux challenges ; ce forum est l’occasion de découvrir quels sont ces objets connectés, de discuter de leur utilisation, du traitement des méga données générées par ces objets, ainsi que les impératifs en matière de régulation et de gouvernance qui en découlent”.

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Sécurité et réglementation : que de prérequis !

Faire découvrir ces objets connectés et leurs enjeux, c’est aussi l’objectif du magazine panafricain CIO Mag, qui a organisé cet IT Forum en partenariat avec le ministère des Postes et de l’Economie numérique du Togo, l’Autorité de réglementation des secteurs des Postes et des Télécommunications (ART&P) et l’Organisation internationale de la francophonie.

Pour Mohamadou Diallo, directeur de publication de CIO Mag, l’engouement né de l’Internet des objets ne doit pas occulter des aspects aussi importants que la sécurité et la réglementation. Surtout pour un pays comme le Togo qui a décidé de placer le numérique au cœur de son programme de développement. Parlant des projets initiés au Togo, M. Diallo a évoqué l’initiative AgriPME qui permet aujourd’hui d’utiliser le téléphone portable comme porte-monnaie électronique pour distribuer les subventions des engrais agricoles aux “producteurs vulnérables”. Sous l’égide de la ministre Cina Lawson, une trentaine de jeunes ont participé au 1er hackathon AgriPme qui vise à concevoir un système d’information pour le traitement des données collectées dans le cadre de ce projet. La proclamation des résultats de cette compétition s’est faite vendredi en fin de journée, en distinguant l’équipe du projet AgriBusiness.

Des modèles économiques à inventer

Des interventions des panélistes, il ressort que l’adoption des IoT est attendue aussi bien par les utilisateurs que par les régulateurs. Des opportunités d’affaires existent. Mais il faut un écosystème local qui se saisisse du marché ; un environnement avec des startups, qui innovent en créant des applications adaptées aux besoins des populations ; et des autorités politiques qui supportent les acteurs par des investissement dans la connectivité large bande. En somme, de nouveaux modèles économiques à inventer. Pour cela, plusieurs sous-thèmes ont été définis. Entre autres : l’internet et les conditions de l’Internet des objets – quels préréquis ; l’Egouv aujourd’hui et demain avec l’Internet des objets (eAgriculture, eSanté, eEducation…) ; confiance numérique et transformation numérique. Objectif ? Débattre des problématiques de l’IoT pour mieux appréhender les mutations technologiques qui vont impacter la vie des Togolais.

Plusieurs experts nationaux et internationaux ont participé à cette 2e édition de l’IT Forum Togo. Parmi eux figuraient M. Abayeh Germain Boyodi, directeur général de l’ART&P, Ouédraogo Boukary, CEO Atos Afrique de l’ouest et du centre, Didier pouillot, Idate, Brice Demoge, directeur business développement – Secteur public GFI Informatique, Guimin Mukassa, Senior manager Sales ICT chez NSIA Technologies, et Alain Ducass, expert en transformation numérique de l’Afrique.

Anselme AKEKO
Depuis Lomé, au Togo

Ils ont dit…

Ouedraogo AtosOuédraogo Boukary, Directeur Atos Côte d’Ivoire, sous-région et Afrique centrale : “Grâce à l’IoT, on pourra faire une gestion beaucoup plus rationnelle de l’énergie”

“CIO Mag est à féliciter. Depuis dix ans, grâce à ce magazine l’IT est vulgarisé dans nos pays, en particulier dans les pays francophones. Concernant le thème, il faut savoir que l’IoT, aujourd’hui, fait plus que jamais partie de notre quotidien. De plus en plus, nous allons devoir cohabiter avec des objets qui communiquent entre eux et qui transmettent des données. Il était donc important qu’on puisse en parler et savoir comment l’on peut tirer parti de cette rupture technologique pour pouvoir mieux bâtir l’avenir et consolider les plans émergents que nos pays sont en train d’exécuter. L’ambition d’Atos, c’est d’accompagner les gouvernements africains dans leur transformation numérique. La transformation digitale est nécessaire pour avoir la flexibilité et l’agilité nécessaires pour traiter rapidement les dossiers, de façon à faciliter la vie des citoyens. Pour le Togo, il y a un certain nombre de domaines dans lesquels Atos peut aider avec des solutions que nous développons dans l’agriculture. En utilisant la capacité d’émission des objets connectés, on peut améliorer le rendement de notre agriculture, par une meilleure connaissance des sols, une appréhension plus poussée de la pluviométrie, une meilleure connaissance des plantes mises en terre et une meilleure utilisation des intrants. Ce qui peut contribuer à l’autosuffisance alimentaire. L’autre point, ce sont des applications assez spécifiques telles que la gestion de l’énergie. Grâce à l’IoT, on pourra faire une gestion beaucoup plus rationnelle de l’énergie que nous produisons. Ca va nous faire économiser en termes de coûts énergétiques, puisque avec les mêmes capacités nous allons pouvoir alimenter plus de foyers. Grâce aux IoT, on pourra également mieux gérer le réseau de distribution d’eau, et limiter les fuites. Il faut donc que nos gouvernants acceptent dès maintenant l’idée d’utiliser de nouvelles technologies.”

Guimin Nsia TechnologiesGuimin Mukassa, Senior Manager Sales ICT chez NSIA Technologies : “La face cachée de l’IoT, ce sont des datacenters puissants, fiables et solides

“Je suis très heureux du IT Forum. Le thème est d’actualité. Il est important de s’arrêter pour réfléchir sur la problématique des objets connectés, afin de prendre les mesures idoines pour mieux encadrer ce domaine qui nécessite des prérequis, notamment la mise en place de nouveaux réseaux, de nouvelles bandes passantes, etc. A ce niveau, nous proposons un accompagnement à deux niveaux. D’abord notre datacenter. Parce que la face cachée de l’IoT, ce sont les datacenters qui sont des infrastructures puissantes, fiables et solides. Et NSIA Technologies, qui est Manage Service Provider, a les capacités pour accompagner les Etats tout comme le Togo, tant au niveau des entreprises publiques que des entreprises privées dans la mise en place de leurs datacenters, ou les accompagner dans l’aménagement et la mise en conformité de cette salle. Nous sommes partenaires de l’International Datacenter Autority (IDA) pour délivrer des formations de types DCIE (Datacenter infrastructure expert), DCOM (Datacenter operation manager). Le deuxième volet de notre apport consistera en la mise place d’un réseau, avec une bande de fréquence autour de 800 à 860 mégahertz que les opérateurs actuels n’utilisent pas. Il faut donc un autre acteur pour proposer ce réseau. Et nous nous positionnons également dans ce domaine. Nous saluons, par ailleurs, le Hackathon qui s’est bien déroulé. Là aussi, il faut savoir qu’avec l’IoT on a la possibilité de mettre des sondes qui permettront de remonter l’information concernant les engrais utilisés par superficie, par agriculteur. Lorsque l’engrais est versé, la sonde émet un signal qui est récupéré par un autre équipement qui dit que telle quantité d’engrais a été versée dans telle surface cultivable.”

Propos recueillis par A. A

 

Anselme AKEKO

Responsable éditorial Cio Mag Online
Correspondant en Côte d'Ivoire
Journaliste économie numérique
2e Prix du Meilleur Journaliste Fintech
Afrique francophone 2022
AMA Academy Awards.
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