« Le e-money est une révolution incontournable », Antoine Idriss BOSSOTO Enseignant-Chercheur, Expert en Communication TIC et Multimédia

Enseignant–Chercheur à l’Université Marien Ngouabi, expert en communication, TIC et Multimédia, Antoine Idriss BOSSOTO  s’est prêté au micro de Cio-Mag en marge  du salon international des technologies et de l’innovation (OSIANE 2017) tenu à Brazzaville le 11avril 2O17. Il évoque notamment les enjeux du e-money pour le Congo.

CIO-Mag : Antoine Idriss Bossoto, Bonjour ! Dites-nous, que faut-il comprendre par ‘’monnaie électronique’’ ?

De la manière la plus simple, c’est la dématérialisation des supports sur lesquels sont transcrits la monnaie ; généralement la valeur monétaire peut être stockée sur une pièce ou encore un billet de banque. Mais avec le développement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et surtout  les problématiques de transfert de fonds, on utilise de moins en moins la monnaie sur support métallique ou papier pour ce type d’opération.

De nos jours, les autoroutes de l’information et de la communication sont plus utilisées que les moyens de communications habituels.

Au fur et à mesure que les technologies évoluent, on constate que les nouveaux dispositifs permettent la facilitation des transferts de fonds d’un point à un autre. Le début des années 2010 a été le témoin d’une véritable révolution avec l’arrivée de Mpesa au Kenya qui a permis le transfert de fonds  entre les zones urbaines et rurales.

Comment les Congolais apprécient-ils ce nouveau mode de transfert d’argent ?

Nous pouvons reconnaitre que ce type de service prend de plus en plus d’ampleur. Cependant, aucune  étude n’est menée jusqu’à présent  à ce sujet pour mesurer l’adoption / l’appropriation des transferts de fonds par les utilisateurs  via le  téléphone mobile. La sensibilisation des consommateurs représente une difficulté de taille, hors, jusqu’à ce jour,  bon nombre d’utilisateurs ne réalisent pas encore les enjeux que représentent / ou les bénéfices qu’offrent les technologies mobiles dans le transfert d’argent.

Quels sont les avantages que présente justement la monnaie électronique ?

L’économie de temps : vous n’avez plus besoin de vous déplacer d’un point à un autre.
La sécurité : les transferts de réseau à réseaux mobiles sont mieux sécurisés.
Soulignons que plus les garanties de sécurité des opérateurs de téléphonie mobile seront importantes plus les utilisateurs auront confiance et percevront les avantages de ces transactions.

Quels types de relations avez-vous avec les opérateurs de téléphonie mobile dans le contexte de la monnaie électronique ?

Sur les quatre opérateurs de téléphonie mobile en République du Congo, deux (2)  offrent déjà ce type de services. Malheureusement, l’essentiel des abonnés n’utilisent que les appels et les datas. La monnaie électronique, elle, est peu exploitée du fait que les usagers ne comprennent pas l’intérêt des transferts de fonds via le téléphone mobile.

Aussi longtemps que les  utilisateurs ne s’approprieront pas cette nouvelle technologie le blocage persistera. En d’autres termes, les opérateurs doivent élaborer des stratégies d’information et de sensibilisation pour attirer plus d’utilisateurs.

Quelles garanties les opérateurs assurent-ils aux utilisateurs face aux risques de perte d’argent ?

Ce n’est pas une garantie comme telle, en matière de cryptographie les cas de cybercriminalité peuvent se produire tels que des détournements des transferts en direction d’autres destinataires. Si cette dure réalité est éloquente dans des pays comme le Nigéria ou encore la Cote d’Ivoire où la cybercriminalité a atteint des proportions inquiétantes, au Congo le consommateur n’est encore exposé à autant de risque.

Les TIC via le développement des outils dont nous avons parlé s’appuient sur le développement et la fiabilité des infrastructures. Alors, Parlez-nous de la connexion internet à l’Université Marien Ngouabi, comment trouvez-vous son débit ?

A l’université Marien Ngouabi la fibre optique est bel et bien disponible, rendue opérationnelle à la suite d’un partenariat avec Congo Telecom en 2015 et aujourd’hui toutes les salles multimédia et des espaces numériques de travail sont connectées, notamment la grande bibliothèque universitaire qui donne la possibilité aux étudiants et enseignants de faire des recherches, d’accéder à des bibliothèques virtuelles pour se mettre à jour.

Votre mot de la fin !

Pour conclure, je dirais en toute franchise que votre magazine CIO-Mag fait une véritable promotion des enjeux des acteurs et les opérateurs des Technologies de l’Information et de la Communication, CIO-Mag est presque présent dans toutes les grandes rencontres  sur le numérique en Afrique et dans le monde.

 

Propos recueillis par,

Pross Ferdy, Brazzaville-Congo

 

 

 

Pin It on Pinterest