Sénégal : la Banque Mondiale recommande vivement la mise en place du Conseil National du Numérique

  • 6 mars 2018
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(CIO Mag)- Le Conseil National du Numérique doit être mis en place très rapidement pour une meilleure gouvernance du secteur. L’Organisation des professionnels des TIC (OPTIC) peut se consoler du fait que la Banque Mondiale partage entièrement cette conviction. Lundi à Dakar, l’institution internationale a fait part de sa grande préoccupation en ce qui concerne les lenteurs dans la finalisation de l’instance. “Essayons de respecter un peu la meilleure pratique internationale sur la création du Conseil National du Numérique qui est appelée par tous les acteurs. On supporte également beaucoup cette création”, a déclaré Jerome Bezzina, chargé des TIC à la Banque Mondiale. Selon lui, “aujourd’hui, il y a beaucoup d’institutions et d’organismes qui gèrent le secteur comme l’Autorité de régulation et le ministère. Mais, il y a un manque de cohérence globale dans la mise en oeuvre des politiques sectorielles et un manque de prise en compte des contraintes des différents acteurs et notamment les privés”. Tous obstacles qui font que le décollage tarde encore à se faire comme il se devrait.

De la nécessité de revoir la politique de taxation

En ce qui concerne le secteur privé, Monsieur Bezzina a dit espérer qu’il va être présent “dans cette création parce que, c’est lui qui crée la valeur et il faut qu’on essaie un peu d’inverser la tendance qui est de vouloir taxer à tout prix avant de créer la valeur. La première chose qui est importance, c’est de créer le contexte et créer l’environnement pour que pour que les entreprises privées puissent créer de la valeur”, a argumenté le Monsieur TIC de la Banque Mondiale. Le ministre de l’économie numérique a également pris part à cet atelier de prospective qui relève de son département. Abdoulaye Bibi Baldé a longuement disserté sur les grosses réformes attendues dans le cadre de la stratégie Sénégal Numérique 2025 dont l’actualisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur devenus obsolètes. Des responsables aussi du ministère de l’économie et des finances avaient fait le déplacement ainsi que de nombreuses personnalités du privé comme Tidiane Seck du cabinet Performance Group et Ibrahima Nour Eddine Diagne de Gainde 2000.

Imposer les GAFA à l’instar de l’Union Européenne

L’Afrique peut-elle penser à imposer les géants du numérique comme Google, Apple, Facebook et Amazon ? Le sujet s’est invité à la rencontre. De l’avis de Aboubékrine Sakho, conseiller technique à la direction générale de la planification et des politiques économiques rattachée au ministère de l’économie et des finances, cela est tout à fait envisageable que le continent puisse taxer ces mastodontes “dont les chiffres d’affaires sont aujourd’hui supérieurs au PIB de la plupart des pays et notamment des pays africains”. A en croire cet expert, “quelque part, ce serait rendre la monnaie de la pièce à nous autres qui sommes des pays à faible revenu, à revenu intermédiaire et qui devons capter une infime partie de cette manne financière, ne serait-ce que pour financer nos projets de développement”, a dit Monsieur Sakho. Seulement, à le suivre, il faut distinguer entre ces entreprises qui sont peu visibles au Sénégal comme Amazon et d’autres comme Microsoft ou Google dont la présence se fait fortement sentir.

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