Startups : une solution au chômage des jeunes africains ?

(CIO Mag) – Une formidable énergie d’entreprendre s’est emparée du continent africain. Du nord au sud, de l’ouest à l’est, on enregistre chaque jour la création de nombreuses startups. A l’origine de cette révolution, une jeunesse qui a décidé de se lancer dans l’auto-emploi, afin de résoudre le manque d’emploi auquel elle fait face.

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Selon une étude du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) publiée en 2015, 60% des jeunes africains interrogés, âgés de 18 à 34 ans, se disent « optimistes quant au potentiel économique de l’entrepreneuriat et croient avoir les compétences et le savoir requis pour créer une entreprise ». Pour ceux qui voyaient donc le terme startup galvaudé, la jeunesse africaine répond en y apportant des solutions d’emplois, des innovations en termes de consommation de biens et services.

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« Le jeune africain doit être conscient de son potentiel et être entreprenant afin de sortir de la précarité, et de résoudre le problème de l’emploi des jeunes qui demeure un défi dans nos pays. Nous devons nous libérer de ces idées, selon lesquelles, diplôme en main, il nous faut à tout prix travailler à la Fonction publique. Ou encore que pour entreprendre il faut avoir des diplômes. Ce ne sont que des idées fausses qui empêchent de nous prendre en charge », commente Steeve Ndone Sakiessemutie, jeune entrepreneur, lauréat du concours Great entrepreneur, organisé par le British Consul au Sénégal. Avec son entreprise Athome center, il offre la possibilité à de nombreux jeunes au Sénégal de s’auto-employer.

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Comme lui, ils sont nombreux ces jeunes à travers le continent à proposer des emplois grâce à des startups. Certaines en sont devenues de véritables succes stories, avec qui des dizaines de jeunes travaillent. C’est le cas par exemple de Ouicarry au Sénégal, lancée en 2013 par trois jeunes (Labissi Adjovi, Youssou Ndiaye et Pape Oumar) ; Propertuily en Afrique du Sud créée par Jonathan Liebman ; de Netflix créée par le Nigérian Jsason Njoku également fondateur de Iroko, le distributeur de films africains. Les exemples de réussite sont nombreux, et c’est très motivant pour les jeunes africains. « Il nous faut croire en nous et nous battre pour concrétiser nos rêves d’entrepreneur », explique Bénédith Kessany, une jeune Gabonaise qui vient de lancer une startup spécialisée dans le consulting et le coaching.

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Dans cette révolution, le numérique et notamment le e-commerce occupe une place importante. Il faut dire que sur ce plan, les exemples inspirant les jeunes sont nombreux, parmi lesquelles Jumia, un pionnier du e-commerce en Afrique. «Les jeunes africains sont talentueux et compétents, et le e-commerce peut constituer pour eux une issue intéressante en termes d’entreprenariat. Cela s’est démontré ces dernières années. Il y a énormément d’opportunités dans l’entrepreneuriat numérique », explique Paul Midy, PDG de Jumia Travel.

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Pour encourager les jeunes à se lancer dans cette voie, les investisseurs ne manquent pas d’idées. De nombreuses compétitions créatives sont financées par de multiples acteurs tels que BBC World Service. Objectif : inciter les jeunes à démontrer leurs capacités d’entrepreneurs avec des solutions innovantes, correspondant aux besoins des populations.

Joe Marone

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