Togo : des voix discordantes espionnées

Les médias français Le Monde et américain The Guardian ont révélé comment des opposants et leaders religieux du Togo ont été ciblés par une technologie d’espionnage. Ces informations font suite aux travaux des chercheurs de Citizen Lab de l’Université de Toronto sur l’utilisation de logiciels espions visant des personnalités de la société civile.

L’évêque Monseigneur Bénoît Alowonou, le prêtre catholique Pierre Chanel Affognon, un proche de l’opposition Raymond Houndjo et Elliott Ohin, un ancien ministre de l’opposition : ces personnalités ont remarqué que leurs téléphones portables ont été attaqués par un logiciel espion WhatsApp l’année dernière en avril sur une période de deux semaines. Suite à cela, des informations les concernant ont fuité et se sont retrouvées sur les réseaux sociaux.

S’ils ont pu en être certains, c’est bien parce que WhatsApp leur a envoyé un message les informant qu’ils avaient été la cible du logiciel espion Pegasus conçu par la société israélienne de surveillance privée NSO Group. Une faille de sécurité dans le système de l’application WhatsApp qui a permis d’infecter 1 400 appareils, à en croire les révélations de Citizen Lab.

Selon ses développeurs, Pegasus est une technologie mise en place pour lutter contre le terrorisme et la criminalité. C’est un puissant logiciel espion très sophistiqué qui arrive à rentrer dans le smartphone d’une personne sans qu’elle le sache et accède à toutes ses données personnelles : images, contacts, messages, etc.

Pour l’heure, personne ne sait effectivement qui sont les commanditaires d’une telle forme d’espionnage sur des personnalités togolaises. Toutefois, aux Etats-Unis, WhatsApp a porté plainte contre NSO, une procédure qui suit encore son cours.

Michaël Tchokpodo

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