Lors de la journée africaine des télécommunications, en marge de la 3ème Conférence africaine sur les startups à Alger, le 7 décembre 2024, Leon-Juste Ibombo, ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique du Congo, a abordé les principaux défis liés à l’intelligence artificielle (IA) pour le continent africain, tout en mettant en avant les initiatives spécifiques à son pays.
(Cio Mag) – L’un des moments marquants de la 3ème Conférence africaine sur les startups à Alger a été l’intervention de Léon-Juste Ibombo, ministre congolais des postes, des télécommunications et de l’économie numérique. Selon lui, l’un des principaux défis en Afrique demeure « l’amélioration du paysage actuel de la recherche en intelligence artificielle ». Pour y répondre, il a souligné que le Centre africain de recherche en intelligence artificielle (CARIA), inauguré en février 2022 à Brazzaville, la capitale politique du Congo, joue un rôle clé. Cette structure se distingue par sa politique de promotion de la recherche et de formation de l’élite en intelligence artificielle et en sciences des données.
Placer l’IA au cœur du bien-être de l’homme
Concernant toujours l’intelligence artificielle, M. Ibombo a souligné « l’importance de l’IA dans des secteurs clés tels que la finance, la santé, l’agriculture, les transports et l’environnement ». Selon lui, il est crucial d’analyser « les impacts macroéconomiques et les effets transformateurs de l’IA sur ces secteurs pour favoriser le développement » du continent. Le ministre a également insisté sur l’importance de renforcer la synergie pour promouvoir l’IA, en soulignant que « la collaboration étroite entre les universités et les industries dans les domaines de l’IA et de la robotique » est essentielle pour faire progresser cette technologie sur le continent.
L’intervention du ministre a également mis en avant la nécessité de placer l’IA au cœur de l’épanouissement humain. En guise de recommandation, il a appelé à « promouvoir de nouveaux axes de recherche en IA, tels que le calcul génétique, la vision par ordinateur, la reconnaissance des formes et la robotique », dans le but d’améliorer le bien-être de l’homme.
La protection de données et l’acces à internet
Dans son allocution, le responsable de l’économie numérique a abordé la question de la protection des données. À cette occasion, il a souligné que son pays poursuit la construction d’un Data Center national destiné à héberger les données sensibles liées à sa politique d’e-gouvernement. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de coopération Sud-Sud, soutenue par un partenariat public-privé avec la société tunisienne ADDIN, qui accompagne le Congo dans l’implémentation de la plateforme e-gouv. Par ailleurs, des salles multimédia sont en cours de construction dans les bureaux de poste pour faciliter l’accès à Internet dans les zones rurales, grâce à l’étendue du réseau postal.
Accompagnement de l’entrepreneuriat
Pour soutenir l’entrepreneuriat et stimuler l’innovation, le ministre congolais a évoqué plusieurs initiatives mises en place par le Congo, telles que le Prix Sassou Nguesso pour l’Innovation Numérique, associé au programme Seeds for the Future de Huawei, visant à accompagner les startups africaines. De plus, une loi dédiée à la labellisation des startups a été adoptée en 2022 afin de favoriser l’innovation.
Rappelons que la 3e Conférence africaine des start-up s’est tenue à Alger du 5 au 7 décembre, sous le thème « Ré-imaginer l’Afrique grâce à l’intelligence artificielle ». L’événement a mis l’accent sur la promotion de l’intelligence artificielle, ainsi que sur l’amélioration du climat des affaires et l’encouragement de l’entrepreneuriat en Afrique.