Après une année de records, le Bitcoin sème de nouveau la confusion

(Cio Mag) – En 2020, la valeur du Bitcoin a connu une croissance vertigineuse. La valorisation de la cryptomonnaie polémique a grimpé à plus de 34.000 dollars en 2020, après avoir cassé le plafond symbolique de 30.000 dollars en décembre. S’échangeant en début de l’année à 8.000 dollars, le Bitcoin vaut aujourd’hui plus de 34.000 dollars. Ceux qui ont acheté un bitcoin en mars ont ainsi multiplié leur mise par près de six. Quant à ceux qui en ont acquis plusieurs unités à ses tout débuts en 2010 (il valait 0,003 dollars), ils doivent être désormais millionnaires…

Les raisons d’une explosion

Cette explosion s’explique par l’appui d’acteurs traditionnels du paiement. Notamment la dernière annonce de Paypal en octobre dernier, intégrant le bitcoin dans ses services de paiement. Insufflant ainsi un intérêt de plus en plus grandissant de la part des investisseurs professionnels pour ce marché. Et pour perpétuer ses adeptes dans les montagnes russes, voilà que le Bitcoin reprend sa tendance dégressive depuis le début de la semaine. Alimentant à la fois craintes de pertes, et réticence des régulateurs financiers.

Au Maroc, l’embarras continue

Au Maroc, l’engouement pour cette monnaie virtuelle résiste bec et ongles tant aux spéculations boursières qu’aux interdictions décidées par l’Office des changes. En 2017, le gendarme financier du royaume a décidé l’interdiction des monnaies virtuelles sur le territoire marocain, embarrassant en conséquence les juridictions répressives embarrassées par ce sujet. 20 poursuites impliquant l’utilisation du Bitcoin ont été enregistrées ces trois dernières années, dont 13 pour la seule année 2019.

Dans la pratique, les personnes condamnées le sont généralement sur la base de l’article 339 du code pénal. Ce texte punit « la fabrication, l’émission, la distribution, la vente ou l’introduction sur le territoire du Royaume de signes monétaires ayant pour objet de suppléer ou de remplacer les monnaies ayant cours légal ». Une infraction passible de l’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 500 à 20.000 dirhams. Une référence toutefois floue, qui ramène à la surface le vide juridique caractérisant cette question.

Selon l’office des changes, cette décision est justifiée par le fait que les monnaies virtuelles ne s’appuient sur la signature d’aucun État ou institution et ne sont régies par aucune banque centrale, ce qui fait courir « d’importants risques à leurs utilisateurs ». Une position qui va à l’encontre des ambitions aspirant à tenir profit de la praticité

de cette technologie, aussi bien pour les usagers que pour les e-commerce. Notamment en réalisant des transactions partout dans le monde, avec de très faibles commissions.

Zakaria GALLOUCH

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