
Le développement de la technologie 5G a propulsé l’ère de la connectivité dans une nouvelle dimension ultrarapide. Elle permet désormais de tout connecter, réduisant par la même occasion le temps de réponse des requêtes. Cette rapidité et les nombreuses possibilités qu’offre la 5G ne sont pas sans critiques. Depuis son développement, plusieurs théories y voient une technologie au péril de la vie humaine!
Les experts et partisans de la 5G ont beau vanter les mérites d’une technologie qui facilite la vie aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. Les réserves et les critiques n’ont guère été abandonnées par les sceptiques. La théorie la plus répandue sur la 5G évoque des dangers pour la santé, notamment humaine. Ces craintes sont nourries par l’ultra-performance de la technologie 5G elle-même. Jusqu’à 100 fois plus rapide que la 4G, la 5G apparaît aux yeux de certains comme émettant des ondes plus dangereuses.
Absence de données irréfutables
Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), la complexité du sujet est notable, car il n’existe pas à ce jour de données irréfutables permettant d’établir un lien direct entre des menaces sanitaires et l’exposition aux radiofréquences de la 5G. L’INSPQ avoue que « l’arrivée des réseaux cellulaires 5G (…) soulève des questions en lien avec l’exposition aux radiofréquences et la santé » avant de préciser qu’« il s’agit d’un sujet complexe pour lequel il peut être difficile de trouver de l’information fiable ».
Cependant, des mesures sont prises un peu partout dans le monde pour limiter l’exposition aux radiofréquences. La puissance des sources d’exposition est généralement réglementée. De même, la distance entre les sources et les personnes exposées ainsi que la durée de l’exposition sont des facteurs qui permettent de limiter l’éventuel risque que pourrait avoir l’exposition aux radiofréquences. Pour la majorité des pays, les normes recommandées par la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) restent un référentiel pour préserver la santé des populations d’éventuels risques.
Réguler pour protéger
S’inscrivant dans cette dynamique, au Togo, les acteurs en charge des télécoms ont pris plusieurs mesures pour rassurer les usagers. L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes mène, à cet effet, des contrôles réguliers pour mesurer le niveau d’exposition des populations aux rayonnements non ionisants (RNI). Les consommateurs sont pour leur part régulièrement informés et sensibilisés sur le sujet, ce qui permet de les rassurer.
Le pays a adopté, entre autres, le décret n°2022-020/PR du 23 février 2022 fixant les modalités de protection des personnes contre les effets des champs électriques, magnétiques et électromagnétiques provenant des rayonnements non ionisants. De son côté, le régulateur a fixé les limites d’exposition aux champs électriques, magnétiques et électromagnétiques au Togo dans sa décision n°108/ARCEP/DG/22. Selon des sources de la direction du spectre des radiofréquences de l’ARCEP, « un protocole de mesure des niveaux d’exposition aux RNI a été mis en place, et ce protocole recommande l’utilisation de plusieurs équipements. »
Même si la 4G est la technologie la plus répandue et utilisée au Togo, les autorités togolaises font de la prévention. Le pays dispose d’un observatoire de mesure des niveaux d’exposition aux rayonnements non ionisants. Et pour cause, les inquiétudes liées à l’exposition aux champs électromagnétiques n’ont pas commencé avec la 5G mais ont toujours existé depuis l’avènement d’Internet.
Informations fiables et transparence
Le contrôle des services de radiocommunication se fait de manière permanente grâce à des stations fixes de mesures des RNI installées sur l’ensemble du territoire. Un centre de supervision implanté à l’ARCEP permet de suivre en temps réel le niveau de rayonnements des équipements déployés par les opérateurs dans le pays. Pour plus de transparence, une plateforme web emf.arcep.tg permet aux populations de visualiser par elles-mêmes leur niveau d’exposition au RNI, en fonction de leurs zones d’habitation.
En optant pour la transparence, les acteurs de la régulation du secteur des télécommunications sont dans une démarche préventive. Les données collectées sur les émissions des RNI pourront être ouvertes à l’avenir au public afin de stimuler l’innovation, rassurent des sources du régulateur. La mise en place de la plateforme emf.arcep.tg est une première étape vers l’ouverture des données sur le sujet. « Même si à ce jour, l’impact de l’exposition aux RNI sur la santé reste un sujet de discussion, nous mettons en avant le principe de précaution en faisant de la surveillance des niveaux d’exposition des populations une préoccupation majeure qui entre dans le cadre de la protection des consommateurs et de la population en général », commente une source du régulateur.
En l’absence de données scientifiques pour attester ou réfuter avec assurance l’impact de la 5G sur la santé humaine, les spéculations vont souvent très loin. La 5G se développant à l’ère des fausses nouvelles et de toutes sortes de manipulations, l’indisponibilité d’informations fiables et vérifiables renforce la panique concernant la santé humaine et la peur du monde futuriste que promet le développement de cette technologie de la cinquième génération. C’est pourquoi la transparence dans la diffusion de l’information reste une des réponses efficaces face aux inquiétudes.