La Commission nigériane des communications (NCC) a approuvé le déploiement à l’essai de la 5G au Nigéria, a annoncé Umar Garba Danbatta, vice-président exécutif de cette commission lors de la “Semaine du numérique” ouverte mardi dernier à Abuja.
(CIO Mag) – GSMA, l’association internationale d’opérateurs de téléphonie mobile, a rapporté en juin dernier que la 4G dans le pays n’est qu’à 6% d’adoption et 51% de couverture. Il y a moins d’un an, elle exposait également que le pays accusait un retard par rapport à ses homologues régionaux en adoption de la 4G. Malgré cette situation peu glorieuse, le pays ne rate pas l’occasion d’accueillir la 5e génération d’Internet.
D’après les déclarations du professeur Danbatta, la Commission qu’il codirige est bien placée pour lancer l’essai du déploiement de cette infrastructure. Il a de ce fait, expliqué que l’octroi de licences à sept sociétés d’infrastructure (INFRACO) pour étendre des points d’accès métropolitains et interurbains en fibre et haut débit avec une capacité minimale de 10 Gbps dans les 774 zones de gouvernement local du Nigéria, est conforme au programme en 8 points de la Commission pour la fourniture d’une infrastructure à large bande omniprésente à travers le pays.
Toujours dans son discours d’ouverture de ce rendez-vous dédié au numérique, il a également annoncé la « mise en place d’un comité de mise en œuvre et de surveillance de la large bande (BIMC) afin de surveiller la disposition intégrale des projets INFRACO ».
Il a déclaré qu’il est impératif de disposer d’une infrastructure large bande omniprésente dans toutes les villes et agglomérations pour atteindre l’objectif de les rendre intelligentes. Dans cet élan, il a annoncé que le département de recherche et développement de la NCC collaborait avec des universités et d’autres établissements d’enseignement supérieur pour développer le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Il a également assuré que cette commission continuerait à travailler sans relâche afin que les nigérians aient accès à une connexion haut débit à prix abordable peu importe leur situation et lieu de résidence. Le professeur a déclaré que son pays avait dépassé l’objectif de 30% de pénétration fixé par le Plan national sur le haut débit de 2013 à 2018 et s’établissait à 33,31% à la fin de juin 2019.
Selon des estimations de la GSMA, le Nigeria, le Kenya et l’Afrique du Sud compteraient jusqu’à 28 millions de connexions 5G (3% du nombre total de connexions mobiles) au cours des cinq prochaines années.
Gare aux fournisseurs de 5G non fiables !
Certains observateurs ont fait le lien de la 5G annoncée au Nigéria avec des avertissements prononcés le lendemain en Amérique par Robert Strayer, sous-secrétaire adjoint chargé de la politique informatique et de communication internationale et cybernétique du département d’État, lors d’une conférence de presse à New York. Rappelons que les États-Unis sont un partenaire clé du Nigéria pour le partage des renseignements dans la lutte contre le terrorisme, les flux financiers illicites et les crimes transfrontaliers alliés
L’avertissement concerne le fait d’avoir recours aux fournisseurs de 5G non fiables. En effet, l’homme d’État a cité : “Si les pays implémentent dans leurs réseaux de télécommunication des fournisseurs de 5G non fiables, nous devrons réévaluer la manière dont nous partageons les informations avec eux pour nous assurer de ne pas compromettre ces données vitales.” D’après lui, les Etats-Unis craignent que la chine « ne puisse contraindre les vendeurs de réseaux à prendre des mesures qui vont à l’encontre des intérêts des citoyens américains et des citoyens d’autres pays du monde”.
De telles déclaration interviennent alors qu’il est connu que Huawei le géant des télécommunications chinois est un grand fournisseur d’infrastructures, de matériels informatiques et de logiciels au Nigéria et qu’il est dans la liste noire des entreprises interdites de recevoir des composants des exportateurs américains sans licence par le gouvernement américain.
Aurore Bonny