L’utilisateur internet lambda s’émerveille lorsqu’il entend parler de 5G. Il imagine une vitesse exponentielle et toutes sortes de possibilités presque surréalistes. Mais surtout il imagine se débarrasser de la 4G. Est-il loin de la réalité ? Claude Wotani spécialiste en télécommunications apporte des éclairages à cette interrogation.
(CIO Mag) – Il fait comprendre notamment que les utilisateurs de smartphones n’ont pas nécessairement besoin de la 5G dans leurs mobiles. « La 5G n’est pas pour les utilisateurs ordinaires. Tout cela parce que la 4G leur est largement suffisante », affirme-t-il. D’après lui, il est peu probable que certains pays africains déploient un réseau commercial basé sur la 5G parce que l’environnement n’est pas adapté ni réceptif. « Il peut ne pas avoir beaucoup d’utilisateurs », ajoute Wotani.
Il note également la non-compatibilité de la 5G avec des appareils existants sur le marché africain. Alors les utilisateurs en Afrique qui nourrissent le rêve de cette technologie au même titre que la 4G doivent comprendre qu’elle constitue un appui à l’innovation et à d’autres technologies comme la télémédecine.
D’après lui, une exploitation de la 5G n’est pas nécessaire pour les smartphones. Elle pourrait être une solution contre les câbles à domicile, comme c’est le cas par exemple avec la fibre optique à domicile dans certains pays actuellement.
« Au lieu de tirer des fibres jusqu’à votre maison, vous pouvez simplement avoir un récepteur aussi proche que possible de la station de base 5G et l’avoir disponible chez vous pour connecter tous appareils qui nécessitent ce type de connexion », explique notre spécialiste.
Il s’est aussi servi des exemples de villes intelligentes pour illustrer son propos, cela d’autant plus qu’il y a nécessité d’y employer des cartes à puces. Pour Claude Wotani de telles solutions sont plus susceptibles de se développer ou de voir le jour une fois la 5G déployée.
« Mais des solutions comme la télémédecine seront très bien accueillies en Afrique. Nous n’avons pas besoin de faire venir des médecins ou des agents de pays lointains. Exemple : l’utilisation des robots à distance par un médecin, et ceci grâce au temps de latence minimal qu’offre la 5G. C’est donc très important pour l’Afrique », observe-t-il.
Pour lui, il faudrait penser aux objectifs de la technologie en question car elle est déjà disponible et les ressources aussi.
Implémentée sur la 4G
« Dans le cas où nous aurions besoin de la déployer, ce sera dans le cadre peut-être de partenariats entre des universités, des écoles ou des entreprises qui ont besoin de faire des recherches, ou pour des solutions comme les villes intelligentes, les serveurs de caméras vidéo et autres », a noté le spécialiste.
Il a aussi souligné l’importante d’amélioration en termes de latence avec une vitesse moyenne de transmission remarquable apportée par la 5G. « Mais la latence est plus importante car nous pouvons atteindre une vitesse minimale de 5G dans de bonnes codifications », argumente-t-il.
Pour lui, la 5G ne vient pas pour défier la 4G, la 3G ou la 2G. Elle vient appuyer l’innovation.
Aurore Bonny