L’afterwork tech est une première de l’International Trade Center (ITC) avec son programme Netherlands Trust Fund V (NTF V) au Bénin, en collaboration avec le Benin Business Angel Network (BBAN). Il a réuni ce jeudi 30 mars à Cotonou, la crème des acteurs de l’écosystème numérique béninois.
(Cio Mag) – Santé, éducation, agriculture, etc. les startups foisonnent dans l’écosystème tech béninois. Elles sont toutes unanimes sur les besoins de financement et d’internationalisation de leurs produits ou innovations. Des problématiques propres aux jeunes pousses, notamment dans les pays d’Afrique de l’ouest francophone, qui peinent à amorcer leur croissance ou à se développer durablement. Pour parler de l’internationalisation des startups et de la problématique de la structuration des startups dans le cadre d’une levée de fonds, ITC a tenu un Fireside Chat à l’occasion d’un afterwork tech avec le Business angel Ariel Sacramento.
Il est intervenu sur le financement des startups : « une startup peut être prête à lever de fonds à toute étape du cycle de vie de l’entreprise. Car, elle a besoin de fonds pour financer ses activités. Le besoin de levée de fonds ne finira jamais. Même des entreprises matures auront besoin de lever des fonds. Il peut s’agir d’une dette, d’un equity, etc. » Ainsi, à l’amorçage, la startup peut se lancer sur fonds propres ou grâce à l’aide de la famille. Arrivée à l’étape de l’expansion ou de l’internationalisation, elle pourrait avoir besoin d’une levée de fonds.
C’est à ce niveau qu’intervient la question de la structuration. L’investisseur a besoin de garantie en termes de « capacité de productivité ou de gestion efficiente » pour s’aligner sur la demande de la startup. A cela, s’ajoute la viabilité du produit. « Un groupe d’investisseurs apportent de l’assistance financière et technique. Pour ça, ils peuvent exiger un siège au sein du conseil. C’est leur façon d’être rassuré que les décisions prises sont dans l’intérêt de leur investissement », poursuit Ariel Sacramento avant de préciser que « la sortie de rêve d’un investisseur, c’est de voir un autre investisseur mettre un plus gros financement pour racheter ses précédentes actions. »
Les startups prennent-elles le temps de se structurer ? Généralement, répond le Business angel, elles n’ont pas des réponses aux questions des investisseurs. Les startups n’ont pas la dimension business. Ainsi, les incubateurs et accélérateurs interviennent pour les aider à répondre à ces questions et à améliorer leurs produits. Sans quoi, l’investisseur n’est pas rassuré.
Une routine trimestrielle !
L’afterwork tech vient à point nommé. Il s’est tenu aux lendemains de la décision du gouvernement béninois d’instituer le label startup au profit des micros, petites et moyennes entreprises, avec les droits et obligations y afférents. Pour Haifa Ben Salem, représentant de l’ITC, « Netherlands Trust Fund V (NTF V) est un projet financé par les Pays-Bas et mis en œuvre par l’ITC. L’afterwork tech est un événement que nous voulons être une routine, trimestriel, pour rassembler les acteurs de l’écosystème du numérique et de l’entrepreneuriat innovant afin de réseauter. Il vise également à organiser un panel autour d’une thématique importante et intéressante pour les startups et à l’écosystème de l’entrepreneuriat numérique. »
Cet événement est organisé en collaboration avec le BBAN, un réseau de Business Angels basé au Bénin. Lancé en Avril 2019 à l’issue de la Early Stage Startup Investment Conference (ESSIC), il est composé d’entrepreneurs locaux et de la diaspora, d’investisseurs et de professionnels disposés à investir leur argent, à ouvrir leurs réseaux et à guider les entrepreneurs de l’écosystème. Le réseau contribuera à fournir des capitaux d’amorçage aux startups prometteuses pour les aider à croître rapidement.
Trois startups ont pitché leurs projets après le Fireside Chat. Jinukun, l’une d’entre elles, est une entreprise Agritech qui modernise l’agriculture en introduisant les TICs au niveau de toutes les chaînes de valeurs. Aliments Bénin se veut le plus grand marché virtuel de vente et de livraison d’aliments frais locaux directement collectés chez les producteurs béninois. Et Afroto qui crée du contenu à impact. En effet, l’alliance entre ses AfroCréateurs et ses solutions tech lui permet de créer du contenu adapté aux différents besoins. C’est elle qui a remporté le premier prix ; pour avoir valablement défendu son projet et convaincu le jury par la taille de marché de son produit, son évolution, la force de son équipe et l’impact environnemental de la startup. Afroto est d’office éligible pour le GITEX Africa qui aura lieu du 31 mai au 02 juin 2023 au Maroc.