Sécurité numérique, génie logiciel, analyste de données, rien ne les dissuade. De jeunes femmes togolaises embrassent, de plus en plus, les filières technologiques. Elles se font accompagner par l’Agence Togo Digital (ATD), avec le soutien de la GIZ au Togo. Le 26 juillet, ces femmes passionnées des technologies étaient conviées à Energy Generation, à Lomé, pour une journée de réseautage et de réflexion.
(Cio mag)- Comment faire émerger davantage de startups et talents digitaux féminins au Togo ? La question était au centre d’une rencontre réunissant une centaine de jeunes étudiantes issues d’une dizaine d’universités du Togo, samedi 26 juillet à Lomé. Ces étudiantes en technologies ont eu l’occasion de se connaître et de bénéficier des retours d’expériences d’autres professionnelles du secteur.
Pour l’ATD et la coopération allemande, il s’agit de briser les barrières et de permettre à ces étudiantes de réussir leurs parcours universitaires et leurs projets professionnels dans les technologies/IT. A cet effet, elles ont été entretenues par des références comme Gaël Matina Egbidji, cofondatrice de SOLIMI et Innocente Gbékévi, ingénieure informatique, télécommunications et système. Deux femmes au parcours inspirant. Si Gaël M. Egbidji est l’une des rares femmes à la tête d’une fintech au Togo, Innocente Gbékévi est, elle aussi, l’une des rares femmes dans la cybersécurité. Ces profils sont des modèles qui peuvent inspirer les plus jeunes. Tout comme elles, des enseignantes en technologies, professionnelles et responsables d’incubateurs présentes à cette rencontre ont partagé leurs succès avec les participantes, tout en les encourageant à transformer les défis en opportunités.
Coconstruire les solutions
En créant un pont entre ces deux générations de femmes dans les technologies, la coopération allemande entend contribuer à améliorer la représentativité des femmes dans le secteur. Il accompagne les acteurs publics et privés dans les projets innovants impactant les femmes. « La tech est au cœur des activités des femmes que nous accompagnons, que ce soit pour la gestion ou la visibilité de leurs activités. C’est pourquoi nous encourageons la jeunesse à s’y intéresser parce que le monde tourne autour des technologies », a confié Akpédjé Aman Tengué, responsable des programmes à APES-Togo, Acteur pour une économie solidaire au Togo, membre du réseau des incubateurs et structures d’accompagnement au Togo. Venue assister à la session, elle s’est réjouie de voir « des jeunes qui ont pris l’initiative de devenir de grandes entrepreneures dans la tech » être accompagnées et soutenues.
Au lancement de la journée, Bettina Maier Neme, cheffe Projet ProDigiT-GIZ Togo, a invité les jeunes étudiantes à aller au-delà des difficultés. Son souhait est de les voir participer à la recherche de solutions pour l’émergence des femmes dans la tech. « Mettez-vous ensemble, créez des réseaux, continuez et poursuivez vos rêves. Ne laissez pas les réalités socio-culturelles qui défavorisent les femmes vous décourager. Vous êtes importantes et intelligentes», leur a-t-elle conseillé.
Rebondissant à cet appel, les étudiantes invitées à Lomé ont travaillé en groupe pour identifier jeter les bases d’un plan d’actions pour une participation optimale des femmes dans l’écosystème du numérique au Togo.
Saisir les opportunités
A travers l’Agence Togo Digital, le ministère de l’Economie et de la transformation digitale déploie plusieurs projets en faveur des femmes. Essi Rozenne Tossou, analyste de projet à l’ATD, cite en exemple le projet ‘’NanaTech’’ dont les cinq composantes ciblent le renforcement de capacités des étudiantes et femmes entrepreneures dans le numérique, la promotion de leurs activités et l’accompagnement de leurs activités afin de les aider à mieux grandir. Cette initiative a été lancée, suite au constat selon lequel peu de femmes sont représentées dans la Tech au Togo. Pour les jeunes femmes dans le numérique, ce sont des opportunités à saisir. De même, les universités du pays offrent désormais des cursus universitaires pour des compétences recherchées. Et pour preuve, les participantes étaient venues des universités locales.
A l’Université de Kara par exemple, il existe un parcours licence professionnelle en sécurité numérique, et cybersécurité, métier du multimédia et internet. Directeur pédagogique de ce programme de formation, Pagdame Tiebekabe, Docteur en cryptographie, algèbre et application peut témoigner que « dans certaines licences, surtout les mathématiques, physiques et chimie, les femmes sont présentes et s’imposent du mieux qu’elles peuvent.» Son université, tout comme d’autres initiatives encouragent l’excellence féminine dans les technologies au Togo, à travers des offres de formations adaptées et des bourses.
Après Lomé, l’Agence Togo Digital et la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT-Togo) le ProDigiT partent en tournée dans les différentes régions du pays, avec le soutien de la coopération allemande. Jusqu’au 9 août, 150 TPME seront les sensibilisées à Tsévié, Atakpamé, Sokodé et Kara sur les opportunités du digital pour booster leur compétitivité.