Ratification de la convention de Malabo : le Gabon soumet son projet de loi

  • Par CIO MAG
  • 21 octobre 2024
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Le 17 octobre 2024, le ministère des Affaires étrangères du Gabon a présenté en conseil des ministres, un projet de loi visant à ratifier la Convention de l’Union Africaine (UA) sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel. Par cette démarche, le Gabon se joint aux autres États africains qui œuvrent à la mise en place d’un cadre juridique harmonisé pour renforcer la cybersécurité à l’échelle continentale. Avec cette initiative, le Gabon devient le 16e État à procéder à la ratification de cette convention, adoptée en 2014 par l’Union Africaine.

(Cio Mag) – Didier Simba, expert international en cybersécurité et Directeur Général de DSTrust met en garde sur l’absence d’une stratégie nationale dans le pays. La Convention de Malabo a pour objectif de créer un cadre juridique harmonisé pour la cybersécurité, la protection des données personnelles, et la lutte contre la cybercriminalité.

Saluée comme une avancée majeure pour le Gabon, Didier Simba affirme que « la ratification de cette convention représente une étape décisive pour se conformer aux normes internationales et renforcer son cadre juridique en matière de cybersécurité. Cela aura pour effet de protéger les citoyens, les entreprises et les institutions publiques contre les attaques cybernétiques, tout en facilitant l’attraction des investissements dans le secteur numérique. »

L’expert attire l’attention sur quelques défis auxquels le Gabon doit faire face pour mettre en œuvre cette convention. « La première difficulté réside dans la complexité de la mise en œuvre. La ratification n’est que le début : il faudra mobiliser des ressources humaines et financières pour créer les structures administratives nécessaires et adapter les lois nationales aux exigences de la convention. De plus, le Gabon, comme de nombreux pays africains, manque de compétences techniques pour gérer efficacement la cybersécurité, ce qui pourrait ralentir l’application de ces nouvelles régulations. »

La Convention de Malabo a également fait l’objet de critiques. Certains experts pointent du doigt le manque de mécanismes concrets pour soutenir l’application de ses directives, ainsi que l’absence de précisions sur certaines questions technologiques émergentes telles que l’intelligence artificielle et l’Internet des objets.

Didier Simba insiste particulièrement sur l’absence actuelle de stratégie nationale de cybersécurité au Gabon. « Bien que des initiatives existent, elles manquent souvent de coordination et de vision à long terme » précise le Directeur général de DSTrust. « Une stratégie nationale permettrait de centraliser les efforts, d’optimiser les ressources disponibles et d’assurer une meilleure protection contre les cybermenaces ».

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