Le régulateur togolais des communications électroniques et des postes continue d’ouvrir ses portes aux institutions sœurs du continent pour des échanges et partage d’expérience. Cette année, c’est la Côte d’Ivoire qui inaugure les visites de travail, avec une délégation de haut niveau conduite par le Ministre ivoirien de la Transformation numérique et de la digitalisation. Ce dernier était représenté par son Conseiller technique au démarrage des travaux.
La visite de quatre jours a démarré au siège de l’ARCEP Togo où la délégation ivoirienne a été reçue par le Comité de Direction et la Direction générale du régulateur togolais. L’institution sœur de la Côte d’Ivoire, avec des équipes du ministère ivoirien du numérique et de la Société nationale de développement de l’Informatique, est au Togo pour s’enquérir de l’approche mise en place par l’ARCEP ces dernières années à travers la régulation par la donnée.
Les échanges vont permettre aux acteurs de la régulation au Togo et en Côte d’Ivoire de capitaliser sur les avancées dans les deux pays, « afin d’aller plus vite et d’avancer ensemble dans l’exercice de leur mission qui est de permettre aux populations de bénéficier de la meilleure des innovations des communications technologiques », a souhaité Raymond Assoua, Conseiller technique du ministre de la Transformation numérique et de la Digitalisation. Le chef de la mission ivoirienne a ajouté : « nous sommes à l’ère du numérique avec des innovations qui vont vite. Une seule nation ne peut donc aller au rythme de cette révolution. Nous avons besoin de nous concerter, entre Africains, pour mieux adresser les politiques publiques. C’est pourquoi, au lieu de parcourir des milliers de kilomètres pour traverser l’Atlantique, nous avons préféré venir nous enrichir des expériences de l’ARCEP », a confié, à Cio Mag, le Conseiller technique Raymond Assoua.
Défis communs
Lors de la cérémonie de lancement des travaux co-présidée par M. Assoua et Yaou Haringa Tcheyi, Président du Conseil de Direction de l’ARCEP Togo, ce dernier a rappelé aux hôtes que « les régulateurs du secteur des communications électroniques ont l’impérieux devoir de tout mettre en œuvre pour apporter des réponses aux attentes légitimes et immenses des populations. » Ces attentes sont, a-t-il précisé : « l’accessibilité, l’abordabilité et la qualité » ; « et la régulation doit être au rendez-vous de la meilleure couverture, d’une qualité performante à des prix abordables inclusifs en fonction du pouvoir d’achat de chaque consommateur.»
Communiquer entre Africains pour relever les défis de la transformation numérique en cours, afin de ne plus rater cette énième révolution ! C’est toute la logique qui justifie la visite des acteurs ivoiriens de la régulation au Togo, comme l’a souligné le Président du Conseil de l’Autorité de régulation des télécommunications de la Côte d’Ivoire (ARTCI). Souleimane Diakite Coty a renchéri : « notre défi est de maîtriser l’information et d’agir pour le bien-être des populations.» A cette occasion, il a invité l’ARCEP Togo a partagé avec l’institution sœur de la Côte d’Ivoire toute son expertise dans la régulation par la donnée.
Approches innovantes
« Vous êtes à la bonne adresse !», a laissé entendre Yaovi Michel Galley, Directeur général de l’ARCEP Togo, en répondant aux préoccupations de ses hôtes. « Avec la transformation de l’ART&P en ARCEP en 2020, les autorités togolaises marquaient clairement leur vision pour le développement du secteur du numérique », a-t-il souligné. L’ARCEP est ainsi devenue un acteur clé dans la mise en œuvre de cette vision. Les diverses stratégies mises en place à cet effet ont permis, au régulateur du pays, d’impulser au secteur des communications numériques une dynamique dont les résultats commencent par convaincre au-delà des frontières togolaises. A la veille de cette visite de travail, le baromètre nPerf a, une nouvelle fois, révélé les avancées notées ces dernières années en termes de qualité de service au Togo.
Les stratégies, les outils et le management de qualité ont contribué à atteindre ces résultats. C’est ce que l’ARCEP Togo va s’atteler à partager avec la délégation ivoirienne qui, dès le premier jour des travaux, a eu l’occasion de visiter le Centre de supervision, le cœur de la stratégie de la régulation par la donnée du gendarme togolais des télécoms.
« Il faut saluer la disponibilité du régulateur togolais qui nous a expliqué comment sa capacité de maîtrise de la donnée lui a permis de monter en puissance, depuis 2020, pour une régulation efficace, aux services de la qualité de service et donc au service des populations. Pour nous, c’est une expérience très enrichissante de voir un régulateur s’approprier sa mission et aller au-delà de ce que l’on peut faire aujourd’hui dans notre secteur. L’ARCEP Togo l’a réalisé et est très avancée dans l’usage de la donnée. Le réaliser ici sur le continent africain est à saluer », a déclaré le Directeur général de l’ARTCI, Lakoun Ouattara. « Tout était intéressant et utile à savoir. La conception et l’organisation même de la régulation, la configuration de la structure du réseau pour suivre le trafic, les différents flux jusqu’aux données sur les terminaux, cela donne de la lumière, de la transparence. Pour moi, c’est un régulateur qui fait son travail et qui permet de responsabiliser tous les acteurs », a témoigné le DG Ouattara à la fin de la visite du centre de supervision du régulateur togolais.
« Une régulation classique a du mal à suivre la vitesse des nouvelles technologies. Le DG de l’ARCEP nous a édifiés par sa méthode, son approche tant technologique que managériale des ressources humaines pour réguler par la donnée. La salle de supervision en est une parfaite illustration », a ajouté le Chef de la délégation de la Côte d’Ivoire.
En recevant, sans hésitation, les institutions sœurs du continent, l’ARCEP Togo reste convaincue que l’échange d’expérience permettra d’harmoniser les pratiques de régulation et développer des approches innovantes, notamment dans la sous-région. « Le sens de notre mission est la maîtrise de l’information, de la donnée ! Lorsque vous faîtes de la régulation par la donnée, vous devez accepter de faire des comparaisons avec les autres; de comparer les opérateurs entre eux… », a martelé le DG de l’ARCEP, Michel Galley. Il a encouragé le régulateur ivoirien à miser sur le renforcement de ses propres ressources humaines pour des approches innovantes qui tiennent compte des réalités de leur pays.