
Laïcana Coulibaly, commissaire général de la 1ère édition du Women Empowerment in Cybersecurity (WEC) affirme que l’inclusion des femmes en cybersécurité n’est pas un luxe mais une nécessité, et lance un programme de formation avancée exclusivement dédiée aux femmes pour améliorer leur représentativité dans ce secteur vital pour l’économie numérique.
(Cio Mag) – « L’inclusion des femmes en cybersécurité n’est pas un luxe mais une nécessité », a affirmé Laïcana Coulibaly mardi 11 mars 2025 dans les locaux d’Orange Digital Center à Abidjan. Où s’est tenue la 1ère édition du Women Empowerment in Cybersecurity (WEC), réunissant plusieurs parties prenantes de l’économie numérique sous le parrainage de la ministre ivoirienne de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré.
Pour le CEO de Diamond Security Consulting et commissaire général du WEC 2025, les défis de l’inclusion des femmes en cybersécurité « nécessitent diversité, innovation et perspectives multiples ». Car « il est prouvé que des équipes diversifiées prennent de meilleures décisions, identifient plus rapidement les menaces et proposent des solutions plus robustes ».
Femmes et cybersécurité
En l’état actuel des choses, seulement 4 % des équipes de cybersécurité comptent une majorité de femmes, et 11 % d’entre elles n’ont aucune représentation féminine, rapporte une étude de l’International Information System Security Certification Consortium (ISC2). En Afrique, des chiffres de 2018 de l’UNODC (United Nations Office on Drugs and Crime), estiment à 9% la représentativité des femmes dans la main-d’œuvre du secteur de la cybersécurité.
« Aujourd’hui, nous affirmons ensemble que cette tendance doit changer ! » a déclaré le commissaire général du WEC 2025.
Joignant l’acte à la parole, Laïcana Coulibaly a lancé une formation exclusivement dédiée aux femmes sur les fondamentaux de quelques métiers de la cybersécurité. Cette première cohorte du WEC est baptisée “Promotion Mame Diop-Ba“, du nom de l’actuelle Directrice des Opérations d’Orange Cloud & Cyber Solutions.
« Les participantes constitueront la première cohorte du WEC, qui entamera très bientôt un programme de formation avancée de trois à quatre mois. Notre objectif ? Former plus de 100 femmes en 2025 et doubler ce nombre d’année en année », a-t-il annoncé.
Pourquoi le WEC ?
A l’origine du Women Empowerment in Cybersecurity, une frustration vécue par Diamond Security Consulting. Il y a quelques années, cette entreprise souhaite recruter des femmes pour certains postes techniques. Mais les entretiens ne se déroulent pas comme prévu. Après des semaines de réflexion, l’entreprise organise en 2022 un séminaire de sensibilisation en cybersécurité destiné aux femmes dirigeantes. En 2024, elle produit un Top 20 des femmes les plus influentes en cybersécurité en Afrique. Toutes ces initiatives constituent « les pièces du puzzle WEC » visant à améliorer la représentativité des femmes dans les métiers de la cybersécurité.
« Nous sommes réunis ici avec un objectif clair : favoriser une plus grande inclusion des femmes dans ce secteur stratégique qu’est la cybersécurité. Un domaine qui façonne déjà notre présent et qui déterminera encore plus notre avenir numérique », a souligné Laïcana Coulibaly.
Engagement du ministère de la Femme
Women Empowerment in Cybersecurity 2025 a été l’occasion de présenter les initiatives du Gouvernement ivoirien, à travers le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE), pour soutenir l’autonomisation des femmes dans le secteur de la cybersécurité.
Depuis 2016, grâce à un partenariat avec la Fondation Orange Côte d’Ivoire, le MFFE a formé plus de 7 000 femmes dans 24 maisons digitales installées au sein de 24 Institutions de formation et d’éducation féminine (IFEF), à travers le programme “Education numérique”. De plus, dans le cadre de la réforme des IFEF, de nouveaux modules sur les TIC ont été introduits pour répondre aux exigences d’un marché de l’emploi de plus en plus digitalisé.
Dans la même veine, depuis décembre 2024, un partenariat stratégique avec deux acteurs majeurs de la cybersécurité tels que CISCO est mis en œuvre pour former 3 000 jeunes filles et femmes sur les bases du matériel informatique et de la cybersécurité.
« Nous croyons fermement qu’une société inclusive et équilibrée est une société plus forte et plus résiliente. L’autonomisation des femmes n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est une nécessité pour notre avenir collectif », a affirmé le conseiller technique chargé des affaires administratives du MFFE, Ouassolou Gnékpa, représentant la ministre Nassénéba Touré.
Intervenant à cette occasion, le directeur général de la Transformation numérique et de la Digitalisation, Olivier Avoa, représentant le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Kalil Konaté, a lui aussi insisté sur la faible représentativité des femmes parmi les acteurs de la cybersécurité.
« Seulement 30% des femmes travaillent dans le secteur du numérique, encore moins dans le domaine de la cybersécurité », a-t-il dit, soulignant la nécessité de promouvoir des carrières en cybersécurité auprès des jeunes filles ; qui plus est, pour un pays comme la Côte d’Ivoire en pleine transformation digitale.