
Plus d’une décennie dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) et Elodie Akotossode laisse déjà une empreinte indélébile. Elle a fondé Women Edtech et Women in Tech Bénin, deux leviers incontournables de formation et d’autonomisation des femmes dans la tech pour une inclusion sociale et numérique.
(Cio Mag) – Selon un rapport publié en 2022 par la Société financière internationale (SFI), les femmes représentent aujourd’hui 30 % de la main-d’œuvre totale dans le secteur des TIC en Afrique. Une amélioration notable par rapport aux années précédentes, même si elle laisse encore percevoir d’importantes disparités. « Au Bénin, beaucoup de femmes ne possèdent pas les compétences nécessaires pour utiliser ou développer des outils basés sur l’IA. Ce qui creuse davantage les inégalités », apprécie Elodie Akotossode, spécialiste du numérique et de l’innovation en Afrique, après une décennie dans le secteur.
Entrepreneure engagée et visionnaire, elle a un parcours éclectique avec des reconnaissances internationales. Première femme béninoise à intégrer le programme e-trade for Women de la CNUCED en 2019, un réseau mondial d’entrepreneures numériques. Ou encore nommée en 2022 parmi les 10 jeunes femmes pionnières de la transformation numérique inclusive dans le cadre du programme #GirlsinD4D. Elodie Akotossode nourrit l’ambition de créer des opportunités économiques et sociales durables en Afrique, notamment via des initiatives comme le SAFEN (Salon Africain des Femmes dans l’Entrepreneuriat et dans le Numérique) qu’elle a co-initié.
Leviers d’autonomisation
Women IA & Data Academy (WIADA) est une initiative à son actif et dont l’objectif est de former 1 000 jeunes femmes aux métiers du Big Data et de l’Intelligence Artificielle, leur offrant des opportunités professionnelles au Bénin et à l’international, et les rendant compétitives sur le marché de l’emploi et de l’entrepreneuriat. Ce faisant, Elodie Akotossode veut combattre « la sous-représentation des femmes dans les secteurs du numérique, en particulier dans les métiers de pointe comme l’IA et le Big Data. » Car, se désole-t-elle : « en Afrique, l’accès des femmes à des formations techniques est limité, ce qui les empêche de saisir les opportunités offertes par l’économie numérique mondiale. »
Élodie milite à la réduction des fractures numériques, avec un focus particulier sur l’autonomisation des femmes à travers des solutions technologiques innovantes. Elle a usé de son ingéniosité pour fonder Women EdTech au Bénin et au Togo. C’est un centre de formation à la création de compétences numérique féminines et d’intégration professionnelle, une Structure d’Appui à l’Entrepreneuriat numérique féminin et un accélérateur des projets des femmes responsable des Petites et Moyennes Entreprises axé sur l’e-commerce et le commerce international, pour encourager l’entrepreneuriat féminin et faire des femmes des précurseurs de changement.
Son engagement ne s’arrête pas en si bon chemin. Elle cofonde la communauté Women In Tech Bénin, constituée des femmes professionnelles des métiers du numérique au Bénin, d’entrepreneurs agissant dans le secteur du numérique et de structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat féminin innovant. Une initiative rendue possible grâce au programme Digiboost d’Enabel au Bénin financé par Union Européenne en 2021. Sa vision ? Contribuer à réduire les inégalités du genre dans le numérique au Bénin et en Afrique, en bâtissant un réseau influent et diversifié d’acteurs et d’actrices du numérique et/ou de l’entrepreneuriat.
Offrir plus d’opportunités
Grâce à ses efforts, elle a directement impacté plus de 10 000 filles et femmes, tant au Bénin qu’à l’international. Elle a partagé son parcours et ses réussites à travers plusieurs pays, inspirant des jeunes de diverses nationalités et faisant avancer l’inclusion numérique à un niveau global. Très récemment, lors des DSI Awards 2024, Elodie Akotossode a été doublement honorée de prix dans les catégories ‘’Leadership Féminin’’ et ‘’Education et Numérique.’’
Elle ne s’en contente pas. Pour donner le bon exemple de résilience et d’autonomisation des femmes, son engagement social et son impact dans la lutte contre les inégalités numériques lui ont permis d’être sélectionnée comme boursière de l’Executive Master ‘’Politiques et management du développement – Potentiel Afrique (POTAF)’’ de Sciences Po Paris. Ce programme renforce ses compétences en politiques de développement pour promouvoir un impact durable et inclusif en Afrique.
Bien que confrontée au manque de financement durable, d’insuffisance d’infrastructures et la résistance culturelle, sa détermination sans faille la pousse à toujours espérer en un avenir meilleur. Elle s’y projette bien à juste titre avec l’ambition d’étendre ses programmes à d’autres pays africains, en partenariat avec des organisations internationales, et d’introduire des certifications reconnues mondialement pour les participantes. Et pourquoi pas créer un centre d’excellence dédié aux femmes dans l’IA et le Big Data en Afrique pour leur offrir plus d’opportunités d’emploi.