Christian Jumelet : « l’influence de l’IA sur le monde professionnel est complexe et variée »

Christian Jumelet, fondateur de Guild4AI

Dans un entretien abordant toutes les facettes de la problématique, Christian Jumelet, fondateur de Guild4AI, un réseau mondial pour le secteur de l’intelligence artificielle, analyse l’impact de l’intelligence artificielle sur les emplois tout en évoquant les points positifs et négatifs des changements dans le monde professionnel.

Cio Mag : Quelle est l’influence de l’IA sur le monde professionnel, notamment les emplois ?

Christian Jumelet : L’Intelligence Artificielle influence le monde professionnel. En ce sens, il transforme profondément le monde du travail, influençant les profils professionnels, les activités et les formes de travail. Les effets de l’IA sur les emplois sont variés et complexes.

L’IA a de l’impact sur les emplois : selon une étude de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), l’IA pourrait remplacer certaines tâches et professions, mais elle pourrait également enrichir d’autres profils de poste. L’OIT a examiné 436 professions et a constaté que certaines tâches sont hautement exposées à l’IA, tandis que d’autres le sont moins.

L’IA favorise l’automatisation et la transformation des emplois : l’IA est susceptible d’automatiser certaines tâches, notamment celles qui sont répétitives et routinières. Cependant, elle pourrait également transformer les emplois en augmentant la productivité et en créant de nouvelles opportunités. Selon une étude de la Banque mondiale, l’impact de l’IA sur les emplois sera plus progressif dans les pays en développement.

Différences entre les pays : Les pays à revenu élevé sont plus susceptibles d’être affectés par l’IA, car ils ont une plus grande proportion d’emplois qui sont exposés à l’automatisation. En revanche, les pays à faible revenu ont une structure du marché du travail différente, avec davantage d’emplois impliquant un travail manuel ou une interaction humaine.

Inégalités entre les sexes : L’IA pourrait également exacerber les inégalités entre les sexes sur le marché du travail. Les femmes sont plus susceptibles d’être affectées par l’automatisation, notamment dans les professions administratives et de bureau.

« Il est essentiel de prendre des mesures pour atténuer les effets négatifs et pour maximiser les opportunités créées par l’IA »

Mesures à prendre : Pour atténuer les effets négatifs de l’IA sur les emplois, il est essentiel de prendre des mesures pour former et requalifier les travailleurs, ainsi que pour mettre en place des politiques pour protéger les droits des travailleurs. L’influence de l’IA sur le monde professionnel est complexe et variée, avec des effets à la fois positifs et négatifs sur les emplois. Il est essentiel de prendre des mesures pour atténuer les effets négatifs et pour maximiser les opportunités créées par l’IA.

Plusieurs études reviennent sur la disparition de certains métiers dus à l’apparition de l’IA. Quid notamment des nouveaux métiers et quels sont-ils ?

Impact de l’IA sur les métiers : L’intelligence artificielle a un impact significatif sur le monde du travail, entraînant à la fois la disparition de certains métiers et l’émergence de nouveaux. Selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), environ 14% des emplois dans les pays de l’OCDE sont considérés comme étant à haut risque d’automatisation.

Nouveaux métiers créés par l’IA : Malgré les craintes concernant la perte d’emplois, l’IA crée également de nouvelles opportunités d’emploi. Les nouveaux métiers qui émergent comprennent des spécialistes en IA, des développeurs de modèles d’apprentissage automatique, des analystes de données, des experts en éthique de l’IA et des formateurs en intelligence artificielle. Ces métiers nécessitent des compétences spécifiques, notamment en programmation, en analyse de données et en compréhension des algorithmes d’apprentissage automatique.

Certains exemples de nouveaux métiers créés par l’IA comprennent le concepteur de chatbots : les entreprises ont de plus en plus recours à des chatbots pour interagir avec leurs clients, ce qui nécessite des professionnels capables de concevoir et de développer ces systèmes.

Spécialiste en maintenance prédictive : l’IA permet de prédire les pannes et les défaillances des équipements, ce qui nécessite des spécialistes capables d’analyser les données et de mettre en place des stratégies de maintenance.

« L’IA crée de nouvelles opportunités d’emploi et nécessite des compétences spécifiques »

Expert en sécurité de l’IA : à mesure que l’IA devient plus omniprésente, les entreprises ont besoin d’experts capables de garantir la sécurité et la fiabilité de leurs systèmes d’IA.

Évolution des compétences : L’émergence de ces nouveaux métiers nécessite une évolution des compétences des travailleurs. Les professionnels doivent être capables de s’adapter à de nouvelles technologies et de développer des compétences en analyse de données, en programmation et en compréhension des algorithmes d’apprentissage automatique.

En conclusion, l’IA crée de nouvelles opportunités d’emploi et nécessite des compétences spécifiques. Les travailleurs et les entreprises doivent être capables de s’adapter à ces changements pour tirer parti des avantages offerts par l’IA.

Si tant est que l’IA n’a pas encore révélé tous ses secrets, est-ce à dire que ces nouveaux métiers pourront eux-mêmes disparaître avec le temps ?

L’évolution rapide de l’intelligence artificielle soulève des questions fondamentales sur l’avenir du travail, y compris pour les métiers qui émergent directement de son développement et de son déploiement. Il est hautement probable que les “nouveaux métiers” liés à l’IA, tels que nous les connaissons aujourd’hui, ne disparaissent pas entièrement, mais qu’ils se transforment et évoluent considérablement avec le temps, à mesure que l’IA elle-même gagne en sophistication et en autonomie. Cette transformation est une conséquence naturelle de la maturation technologique et de l’adaptation des besoins du marché.

L’Évolution inéluctable des métiers de l’IA : L’IA est une technologie en constante mutation, dont les capacités s’étendent bien au-delà de ce qui était imaginable il y a quelques années. Cette dynamique implique que les rôles professionnels qui lui sont associés ne peuvent rester statiques. Les métiers qui ont émergé pour gérer les premières phases de l’IA – comme l’étiquetage de données, l’ingénierie de prompt basique, ou le développement de modèles simples – sont déjà sujets à l’automatisation ou à l’intégration dans des rôles plus larges.

Plusieurs facteurs contribuent à la transformation potentielle des métiers de l’IA. Le World Economic Forum (WEF) a souligné à plusieurs reprises que l’IA est à la fois un destructeur et un créateur d’emplois. Si elle automatise des tâches répétitives, elle génère également de nouveaux rôles nécessitant des compétences humaines uniques, notamment en matière de créativité, de pensée critique, d’éthique et de gestion de systèmes complexes Cependant, même ces nouveaux rôles ne sont pas à l’abri de l’évolution.

L’Automatisation des Tâches au Sein Même du Développement de l’IA : À mesure que l’IA devient plus avancée, elle peut commencer à automatiser des aspects de son propre développement et de sa maintenance. Par exemple, les outils d’IA générative peuvent aider à écrire du code, à générer des ensembles de données synthétiques pour l’entraînement, ou même à optimiser des architectures de modèles. Cela pourrait réduire le besoin de certaines tâches manuelles effectuées par les ingénieurs en apprentissage automatique ou les scientifiques des données.

La Maturation des Outils et Plateformes d’IA : Les plateformes d’IA deviennent de plus en plus conviviales et accessibles, permettant à des non-spécialistes de déployer et de gérer des solutions d’IA avec moins d’expertise technique approfondie. Des outils de “No-Code/Low-Code AI” réduisent la barrière à l’entrée, ce qui pourrait transformer les rôles d’ingénieurs en IA en rôles de “superviseurs” ou de “personnalisateurs” de systèmes préexistants, plutôt que de constructeurs à partir de zéro.

« […] le besoin d’expertise humaine dans l’écosystème de l’IA ne disparaîtra pas »

L’Émergence de Nouvelles Compétences et la Fusion des Rôles : Les compétences requises évoluent rapidement. Un “prompt engineer” d’aujourd’hui pourrait voir son rôle se fondre dans celui d’un “designer d’interaction IA” ou d’un “spécialiste de l’expérience utilisateur IA” à mesure que les interfaces deviennent plus intuitives et que la compréhension du langage naturel par l’IA s’améliore. L’accent se déplace de la simple “programmation” de l’IA à la “gestion” de son comportement et de son impact.

Il y a la persistance du facteur humain et l’émergence de nouveaux besoins. D’où la nécessité croissante de l’éthique, de la régulation et de la gouvernance de l’IA : Alors que l’IA devient omniprésente, les préoccupations concernant la partialité, la transparence, la vie privée et la responsabilité augmentent. Cela crée de nouveaux rôles dans l’éthique de l’IA, l’audit de l’IA, la conformité réglementaire et la gouvernance, qui nécessitent des compétences interdisciplinaires combinant la technologie, le droit, la philosophie et les sciences sociales. Ces rôles sont moins susceptibles d’être automatisés car ils reposent sur le jugement humain, les valeurs et la compréhension contextuelle.

Malgré ces transformations, il est crucial de comprendre que le besoin d’expertise humaine dans l’écosystème de l’IA ne disparaîtra pas. Au lieu de cela, il se déplacera vers des domaines où les capacités humaines sont irremplaçables :

Créativité et Innovation : L’IA peut générer des idées, mais la capacité à innover, à penser de manière divergente et à définir de nouvelles directions stratégiques reste une prérogative humaine.

Pensée Critique et Résolution de Problèmes Complexes : Les systèmes d’IA sont excellents pour résoudre des problèmes définis, mais la capacité à identifier de nouveaux problèmes, à évaluer des situations ambiguës et à prendre des décisions dans des contextes incertains demeure essentielle.

Jugement Éthique et Valeurs Humaines : La conception, le déploiement et la supervision d’IA qui respectent les valeurs humaines et les normes éthiques nécessiteront toujours une intervention humaine. Les rôles d’éthicien de l’IA, d’auditeur d’algorithmes et de spécialiste de la conformité sont en pleine croissance.

« […] l’adaptabilité, l’apprentissage continu et la capacité à se concentrer sur les compétence […] »

Interaction Humaine et Empathie : Les métiers qui impliquent des interactions humaines complexes, la négociation, le leadership, l’enseignement, les soins de santé et le conseil resteront dominés par les humains, même s’ils sont augmentés par l’IA.

Recherche Fondamentale et Découverte : La poussée des frontières de la connaissance et la découverte de nouvelles architectures ou paradigmes d’IA nécessiteront toujours l’ingéniosité humaine.

En conclusion, si les titres de poste et les tâches spécifiques des “nouveaux métiers” de l’IA sont appelés à évoluer, voire à se fondre ou à se transformer radicalement, le besoin de compétences humaines pour concevoir, développer, déployer, superviser, réguler et innover avec l’IA ne fera que croître. La clé pour les professionnels sera l’adaptabilité, l’apprentissage continu et la capacité à se concentrer sur les compétences qui complètent plutôt que de concurrencer l’IA.

Quels vont être les impacts positifs et négatifs de ces changements ?

Impact sur les emplois : L’IA transforme les processus métier en automatisant les tâches répétitives et prévisibles, libérant ainsi les employés pour des activités à plus forte valeur ajoutée nécessitant créativité, pensée critique et intelligence émotionnelle.

Par exemple, dans le service client, les chatbots gèrent les requêtes de routine, permettant aux agents humains de se concentrer sur des problèmes complexes. Dans la finance, l’IA analyse les marchés et détecte les fraudes plus rapidement que les humains.

Transformation des tâches et des rôles. A ce niveau, il y a la création d’emplois : Plutôt que de supprimer des emplois entiers, l’IA est plus susceptible de transformer les tâches qui composent ces emplois. Environ 60 à 70 % des emplois actuels sont susceptibles d’être affectés par l’IA, mais seulement une petite fraction (environ 10 à 30 %) de ces emplois pourraient être entièrement automatisés.

La plupart des emplois verront certaines de leurs tâches automatisées, ce qui nécessitera une adaptation des compétences et des rôles. Les professionnels devront travailler de plus en plus en collaboration avec des systèmes d’IA, en les supervisant, en les entraînant ou en utilisant leurs sorties pour prendre des décisions.

Déplacement d’emplois : L’IA est également un moteur de création d’emplois. De nouveaux rôles émergent directement liés au développement, au déploiement et à la maintenance des systèmes d’IA, tels que les ingénieurs en IA, les scientifiques des données, les éthiciens de l’IA, les spécialistes de l’apprentissage automatique et les “prompt engineers”.

En outre, l’IA stimule la croissance économique et l’innovation dans de nouveaux secteurs, ce qui génère indirectement des emplois dans des domaines comme la santé personnalisée, les véhicules autonomes, l’agriculture de précision et les villes intelligentes.

Le Forum Économique Mondial (WEF) a estimé que l’IA pourrait créer 69 millions de nouveaux emplois d’ici 2027, tout en en déplaçant 83 millions, ce qui représente une perte nette de 14 millions d’emplois, mais surtout une redistribution massive des rôles.

« L’IA stimule la croissance économique et l’innovation dans de nouveaux secteurs […] »

Certains emplois, en particulier ceux qui impliquent des tâches hautement répétitives, prévisibles et basées sur des règles, sont les plus vulnérables à l’automatisation. Cela inclut des rôles dans la fabrication, l’administration, la comptabilité de base, la saisie de données et certains aspects du service client.

Cependant, même dans ces domaines, l’IA peut souvent augmenter la capacité humaine plutôt que de la remplacer entièrement. Le défi réside dans la capacité des travailleurs déplacés à se reconvertir et à acquérir de nouvelles compétences.

Augmentation de la productivité. Il y a l’évolution des compétences requises : L’IA a le potentiel d’augmenter considérablement la productivité. En automatisant les tâches, en optimisant les processus et en fournissant des analyses de données approfondies, l’IA permet aux entreprises de faire plus avec moins de ressources et d’innover plus rapidement [13]. Goldman Sachs a estimé que l’IA générative pourrait augmenter la productivité mondiale de 1,5 point de pourcentage par an sur une période de 10 ans, ce qui pourrait entraîner une augmentation du PIB mondial de 7 %.

L’avènement de l’IA modifie radicalement le paysage des compétences. Les compétences techniques liées à l’IA (programmation, science des données, apprentissage automatique) sont en forte demande, mais les compétences humaines non techniques deviennent également cruciales.

Il s’agit notamment de la pensée critique, de la résolution de problèmes complexes, de la créativité, de l’intelligence émotionnelle, de la collaboration, de la communication et de l’adaptabilité. La capacité à apprendre et à se désapprendre (reskilling et upskilling) tout au long de sa carrière est désormais une nécessité.

Les impacts positifs de l’IA sur le monde professionnel sont nombreux et prometteurs. Malgré les avantages, l’IA présente également des défis et des impacts négatifs potentiels. Voici les impacts négatifs de ces changements :

Productivité et efficacité accrues : L’automatisation des tâches permet aux entreprises d’optimiser leurs opérations, de réduire les coûts et d’augmenter leur production, conduisant à une croissance économique.

Création de nouveaux rôles et industries: L’IA ouvre la voie à des emplois plus stimulants et à des secteurs d’activité entièrement nouveaux, favorisant l’innovation et la diversification économique.

Amélioration des conditions de travail : L’IA peut prendre en charge les tâches dangereuses, répétitives ou physiquement exigeantes, améliorant ainsi la sécurité et le bien-être des travailleurs

Elle peut également aider à personnaliser les expériences d’apprentissage et de développement professionnel.

Prise de décision améliorée : Grâce à l’analyse de données massives, l’IA fournit des informations précieuses qui permettent aux managers et aux employés de prendre des décisions plus éclairées et stratégiques.

Innovation accélérée : L’IA est un moteur d’innovation, permettant le développement de nouveaux produits, services et modèles commerciaux qui répondent mieux aux besoins des consommateurs et de la société.

Perte d’emplois et déplacement : Bien que l’IA crée de nouveaux emplois, elle entraînera inévitablement le déplacement de travailleurs dont les compétences ne sont plus pertinentes, nécessitant des programmes de reconversion massifs et efficaces.

Aggravation des inégalités : Sans politiques adéquates, l’IA pourrait creuser le fossé entre les travailleurs hautement qualifiés et ceux dont les compétences sont obsolètes, exacerbant les inégalités de revenus et d’opportunités.

« […] moteur de progrès inclusif ou une source de perturbations sociales »

Besoin de requalification massif : La vitesse à laquelle les compétences évoluent pose un défi majeur pour les systèmes éducatifs et de formation professionnelle, qui doivent s’adapter rapidement pour préparer la main-d’œuvre de demain.

Défis éthiques et de surveillance : L’utilisation de l’IA soulève des préoccupations concernant la vie privée, la surveillance des employés, les biais algorithmiques dans le recrutement et l’évaluation des performances, et la perte d’autonomie humaine.

Risque de “deskilling” : Une dépendance excessive à l’IA pourrait potentiellement entraîner une diminution de certaines compétences humaines si les machines prennent en charge des tâches cognitives complexes, réduisant l’opportunité pour les humains de les pratiquer et de les développer.

En conclusion, l’IA est une force de transformation majeure qui redéfinit le travail et les emplois. Elle promet des gains de productivité et la création de nouvelles opportunités, mais elle exige également une adaptation significative de la main-d’œuvre et des politiques publiques pour atténuer les risques de déplacement et d’inégalités. La capacité des sociétés à investir dans l’éducation, la formation continue et des cadres réglementaires éthiques déterminera si l’IA sera un moteur de progrès inclusif ou une source de perturbations sociales.

En définitive, la question qui revient souvent : quelle est la place de l’humain dans cette révolution ?

La place de l’humain dans la révolution des systèmes multiagents : La question de la place de l’humain dans la révolution technologique actuelle, notamment avec l’avènement des systèmes multiagents et des grands modèles de langage (LLM), est une préoccupation majeure. Les LLM et les systèmes multiagents remettent en question les hiérarchies établies entre les humains et les machines, ainsi que les définitions traditionnelles de l’intelligence et de la créativité.

Impact sur les hiérarchies sociales et culturelles : Les LLM semblent avoir des capacités qui étaient auparavant considérées comme l’apanage des élites, telles que la manipulation correcte de la langue naturelle et la production de discours “originaux”. Cela menace les stratégies discursives qui permettaient de créer des dispositifs hiérarchiques clairs entre dominants et dominés.

« Les humains devront s’adapter à ces nouvelles technologies […] »

Selon Marcello Vitali-Rosati, les LLM “minent des stratégies discursives qui permettent de créer des dispositifs hiérarchiques où l’on définit de façon claire une séparation entre dominants et dominés”.

Révolution dans le développement logiciel : Les systèmes multiagents, propulsés par les LLM, devraient provoquer un bouleversement dans le développement logiciel. Nicolas Cavallo, responsable de l’IA générative chez Octo Technology, présente les agents comme des “grands modèles de langage spécialisés capables d’échanger entre eux pour résoudre des problèmes ou accomplir des tâches avancées en réponse à la demande d’un humain”. Cela implique une nouvelle organisation du travail, où les agents IA pourraient travailler ensemble pour accomplir des tâches complexes.

Vers des systèmes d’information semi-autonomes : L’intégration de ces agents dans les systèmes d’information des entreprises pourrait conduire à des systèmes semi-autonomes. Nicolas Cavallo envisage que “des agents seront intégrés à votre système d’information” et que “chacun aura des droits spécifiques et accès à certains outils et modèles de langage”. Cela nécessitera une nouvelle architecture pour gérer les interactions entre les machines, les applications et les humains.

La place de l’humain sera redéfinie dans ce contexte, avec une focalisation sur la supervision, la définition des tâches et la gestion des interactions entre les humains et les agents IA. Les humains devront s’adapter à ces nouvelles technologies pour rester pertinents dans un environnement où les machines sont de plus en plus capables d’accomplir des tâches complexes.

Michaël Tchokpodo

Michaël Tchokpodo est journaliste communiquant, grand observateur des mutations relatives aux technologies numériques et au développement durable. Correspondant au Bénin pour CIO Mag.

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