Un nouveau rapport, intitulé “2025 Global Scams : Using behavioral and device intelligence to shine a light on social engineering scams“, met en lumière la croissance exponentielle des escroqueries bancaires à l’échelle mondiale. Il révèle une hausse de 100% des tentatives d’hameçonnage vocal (vishing), une augmentation de 63% des escroqueries sentimentales, et une progression de 42% des escroqueries à l’investissement.
(CIO Mag) – Ce rapport est publié par BioCatch, entreprise israélienne spécialisée dans la prévention de la criminalité financière par l’analyse des comportements humains. Selon cette société de cybersécurité, les arnaques sont en forte hausse dans le monde : les volumes d’escroqueries ont augmenté dans toutes les régions du monde, +65 % entre 2024 et 2025.
Plus précisément, on observe une hausse de 63% des arnaques sentimentales, une augmentation de 42% des arnaques à l’investissement, et une multiplication par dix des attaques de phishing par SMS. Les escroqueries à l’achat restent toutefois les plus répandues, avec une hausse de 14% des tentatives en un an.
Par ailleurs, les attaques par SMS frauduleux (smishing) ont connu une multiplication par dix. Commentant ces chiffres, Tom Peacock, directeur mondial de l’Intelligence en matière de fraude chez BioCatch, les qualifie « d’impressionnants, mais pas surprenants ». Il rappelle que les équipes antifraude et anti-blanchiment des plus grandes banques luttent quotidiennement contre ce raz-de-marée d’escroqueries, tandis que le grand public remarque la multiplication des messages, e-mails, appels et publications frauduleux.
Un fléau global qui coûte cher
L’Alliance mondiale anti-escroquerie (Global Anti-Scam Alliance) estime que les consommateurs perdent près de 1000 milliards d’euros par an à cause des fraudes, un montant en constante augmentation.
Selon une annonce faite en début d’année par le département du Trésor américain, la majorité de ces escroqueries sont attribuées à des organisations criminelles structurées.
Conséquences humaines dramatiques
Ian Mitchell, fondateur de The Knoble, explique : « Le système financier est désormais utilisé pour exploiter les gens. Ces crimes prennent de nombreuses formes : des patrimoines familiaux volés par des escroqueries, des personnes réduites en esclavage dans des centres d’escroquerie, des images d’enfants exploités achetées et revendues en ligne, et de l’argent transféré à travers le monde pour financer d’autres crimes abominables. La réalité, c’est que ces activités criminelles organisées ne se contentent pas de voler de l’argent : dans certains cas, elles volent aussi des vies. »
Erin West, fondatrice d’Operation Shamrock, ajoute : « Ce ne sont pas des opérations de l’ombre menées en secret. Des villes entières sont aujourd’hui dédiées aux escroqueries : elles opèrent ouvertement, protégées, et en pleine expansion. Ce sont de véritables “boomtowns”, mais leur industrie, c’est la fraude. »
Une lueur d’espoir grâce à l’intelligence comportementale
Un point positif ressort toutefois : des clients de banque ont signalé une baisse de 15% des escroqueries par usurpation d’identité, en partie grâce à l’adoption de solutions d’intelligence comportementale.
En analysant les comportements subtils des utilisateurs – tels que les mouvements de souris, la cadence de frappe, la manipulation des appareils et le flux de navigation – ces systèmes peuvent différencier les vrais clients des fraudeurs, même lorsque le criminel utilise des informations d’identification volées ou guide la victime dans une arnaque.
Le rapport “2025 Global Scams : Using behavioral and device intelligence to shine a light on social engineering scams” s’appuie sur les données d’institutions financières desservant près de 350 millions de clients sur les cinq continents.
En parallèle, BioCatch a publié une étude de cas issue d’une banque européenne illustrant comment une série de transactions apparemment ordinaires révèle l’emprise dévastatrice qu’un escroc peut exercer sur ses victimes. Ici, les victimes sont une mère atteinte d’un cancer et sa fille chargée de gérer ses finances, montrant l’aspect humain et tragique derrière ces fraudes.





