De la percée à la transformation : entrer dans la décennie la plus déterminante de l’IA

Quelles sont les évolutions stratégiques de l’intelligence artificielle ces dernières années ? Quelles sont ses promesses pour 2026 et le rôle de Catalyst Business Partners dans ce contexte ? Anupam Awasthi, CEO de Catalyst Business Partners apporte au micro de Cio Mag, des clarifications approfondies qui fondent une explication analytique sur la nouvelle phase évolutive de l’IA, ses innovations et les résultats de recherche axés sur la technologie. Interview.

Cio Mag : À l’approche de la fin de 2025, comment décririez-vous l’état actuel de l’intelligence artificielle et ce qui distingue cette année des précédentes ?

Anupam Awasthi :À l’approche de la fin de l’année 2025, une chose est claire : nous sommes entrés dans un nouveau chapitre de l’intelligence artificielle. Il ne s’agit pas d’un moment marqué par une percée isolée, mais d’une année définie par la convergence de plusieurs évolutions technologiques — chacune renforçant l’autre, chacune rapprochant l’IA d’un impact concret à l’échelle de l’entreprise. Ce qui relevait hier de l’expérimentation est désormais opérationnel. Ce qui tenait du discours est devenu architecture. Et ce qui était autrefois confiné aux laboratoires de la Silicon Valley façonne aujourd’hui des opportunités à l’échelle du Sud global, notamment en Afrique, où l’adoption de l’IA se fait avec une rapidité et une urgence remarquable.

Du point de vue des entreprises, quel exemple concret illustre le mieux cette nouvelle phase de l’IA que vous décrivez ?

La transformation la plus visible a commencé par l’infrastructure. Cette année, Oracle a présenté ce qui est aujourd’hui considéré comme l’un des supercalculateurs d’IA les plus puissants au monde. Cette annonce a marqué le passage d’une IA « de niche », accessible à quelques-uns seulement, à une IA de dimension industrielle que toute entreprise peut consommer, avec des garanties intégrées en matière de sécurité et de gouvernance.

[…] émergence de plateformes de données nativement conçues pour l’IA.

Cette démocratisation de la puissance de calcul n’est pas qu’une amélioration de performance : c’est un facteur d’égalisation. Elle permet aux gouvernements, aux banques, aux hôpitaux et aux acteurs de la logistique — y compris dans les marchés émergents — d’accéder à des capacités autrefois réservées à des organisations disposant de budgets R&D considérables.

Au-delà de la puissance de calcul, qu’est-ce qui a fondamentalement changé dans la manière dont les entreprises exploitent et valorisent leurs données ?

L’accélération de la puissance de calcul ne raconte qu’une partie de l’histoire. Le deuxième grand tournant de 2025 est venu avec l’émergence de plateformes de données nativement conçues pour l’IA. Oracle AI Database 26ai en est l’illustration la plus aboutie : au lieu de déplacer les données sensibles de l’entreprise vers des modèles externes — avec les risques associés en matière de confidentialité et de conformité — l’IA se déplace désormais vers la donnée. La recherche vectorielle, le raisonnement embarqué et les capacités agentiques sont intégrés au cœur même du moteur de base de données. Cela réduit la complexité d’intégration et, surtout, libère l’IA de son statut d’outil isolé pour en faire un composant à part entière du tissu opérationnel de l’entreprise.

Comment ces évolutions se traduisent-elles concrètement pour les métiers et les collaborateurs au quotidien ?

À mesure que l’IA se rapprochait des données, une troisième percée est apparue : l’essor des assistants IA et des plateformes d’agents conçus pour un usage quotidien en entreprise. Développement logiciel, modélisation financière, planification des effectifs, analyse des achats, supervision opérationnelle : toutes ces fonctions sont désormais soutenues par des assistants génératifs intégrés directement aux applications et services cloud.

L’IA devient de plus en plus multimodale et profondément contextuelle […]

Les implications vont bien au-delà de l’automatisation. Ces agents font passer l’IA d’un outil réservé à quelques experts à un compagnon accessible à chaque collaborateur, amplifiant la prise de décision à grande échelle.

L’innovation en intelligence artificielle ne se limite pas au monde de l’entreprise. Quelles avancées issues de la recherche vous ont particulièrement marqué cette année ?

La transformation des entreprises n’est jamais déconnectée des avancées de la recherche. En 2025, l’IA s’est étendue à des domaines qui reflètent davantage les rythmes humains que le texte ou l’image. L’un des développements les plus marquants est venu du secteur de la santé, où des chercheurs ont entraîné des modèles à partir de millions de journées de données biométriques issues de montres connectées. Ces modèles sont capables de détecter des signaux faibles de maladies avant même l’apparition des symptômes. Cette avancée illustre une tendance plus large : l’IA devient de plus en plus multimodale et profondément contextuelle, capable d’interpréter des flux continus de données du monde réel.

Le débat sur l’avenir de l’IA a été relancé par Yann LeCun. Comment interprétez-vous cette prise de position ?

La prise de position de Yann LeCun a ravivé un débat essentiel. Selon lui, les grands modèles de langage pourraient bientôt atteindre leurs limites. La prochaine frontière résiderait dans de nouvelles architectures capables de raisonner, de planifier et d’agir dans le monde physique — une évolution susceptible d’ouvrir la « décennie de la robotique ». Que cette vision se matérialise exactement ou non, l’intuition sous-jacente est juste : le domaine évolue de la simple reconnaissance de motifs vers une véritable intelligence machine. Et les entreprises auront besoin de partenaires capables de les accompagner dans cette transition.

Quel regard portez-vous sur l’impact de ces évolutions pour l’Afrique ?

Pour l’Afrique, ces percées mondiales surviennent à un moment charnière. Le continent connaît une maturité numérique rapide — adoption accélérée du mobile, expansion du cloud et une population jeune désireuse de construire avec l’IA plutôt que de simplement la consommer.

Chez Catalyst Business Partners, nous sommes prêts à aider les organisations à construire cet avenir.

L’IA améliore déjà les prévisions de sécurité alimentaire, optimise la distribution de l’énergie, permet la banque digitale à grande échelle et soutient la fourniture de services publics multilingues. L’opportunité est immense : l’Afrique peut dépasser les systèmes hérités et utiliser l’IA pour accélérer son développement, à condition de réunir infrastructure, compétences, gouvernance et partenariats.

Dans ce contexte, quel rôle Catalyst Business Partners entend-il jouer ?

C’est précisément là que Catalyst Business Partners intervient. Forts de nos racines en Silicon Valley et d’une présence profonde en Afrique et au Moyen-Orient, nous opérons à l’intersection de l’innovation technologique et de la transformation du monde réel. Notre partenariat de longue date avec Oracle nous permet de fournir des solutions d’IA sécurisées, performantes et prêtes pour l’entreprise, tandis que notre connaissance régionale garantit un ancrage culturel et opérationnel solide. Nous accompagnons les banques, les gouvernements, les distributeurs et les acteurs de la santé dans une adoption responsable et à impact réel de l’IA.

Pour conclure, quel message souhaitez-vous adresser aux décideurs à l’aube de 2026 ?

Mon message est simple : c’est le moment d’agir. L’IA a atteint un nouveau niveau de maturité. Les infrastructures sont en place. Les plateformes de données sont prêtes. Les compétences progressent. Et l’écart concurrentiel entre les pionniers et les retardataires va se creuser plus vite que jamais. Chez Catalyst Business Partners, nous sommes prêts à aider les organisations à construire cet avenir — de manière sûre, stratégique et à grande échelle. Pour celles et ceux qui sont prêts à embrasser cette nouvelle ère, les possibilités sont extraordinaires.

Michaël Tchokpodo

Michaël Tchokpodo est journaliste communiquant, grand observateur des mutations relatives aux technologies numériques et au développement durable. Correspondant au Bénin pour CIO Mag.

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