Deux millions de dollars : c’est le montant total de la subvention que le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) alloue à la création d’un Centre africain de ressources sur la cybersécurité (ACRC). Il va faciliter la lutte contre la cybercriminalité et le renforcement de la résilience des systèmes de paiement numérique sur le continent.
(CIO Mag) – En Afrique et au Moyen-Orient, Research and Markets estime à 23,4 milliards USD, la valeur du marché de la cybersécurité d’ici à 2023. Preuve que le continent africain va davantage recourir aux technologies adaptées pour protéger ses infrastructures réseaux et ses systèmes d’information.
Faiblement outillé jusque-là pour riposter aux cybermenaces, le continent africain devra davantage s’y préparer. Car, la pandémie de la Covid-19 a fait développer et accroître les usages numériques dont l’utilisation de plus en plus croissante des téléphones portables, généralement non sécurisés, pour faire des transactions numériques.
En vue de lutter plus efficacement contre la cybercriminalité, renforcer la résilience des écosystèmes financiers numériques et impulser une véritable inclusion financière en Afrique, la BAD accorde une subvention de 2 millions USD (plus d’1 milliard de francs Cfa) pour la création d’un Centre africain de ressources sur la cybersécurité.
Pour un écosystème numérique plus sécurisé
Ce Centre sera implanté au Sénégal avec des représentations dans les pays de l’Afrique de l’ouest et de l’est, pour adresser trois axes essentiels : d’abord, la création d’une interface partagée pour superviser les attaques cyber contre les fournisseurs et clients des services financiers. Ensuite, le développement de services de conseils personnalisés pour mieux renforcer la cybersécurité des organisations. Et enfin, le renforcement plus accru des compétences en cybersécurité pour répondre à la demande continentale.
Financé grâce à la Facilité pour l’inclusion financière numérique en Afrique (ADFI), l’ACRC est un mécanisme panafricain visant à accélérer l’inclusion financière numérique en Afrique. Cet instrument vise également à s’assurer que 332 millions d’Africains supplémentaires dont 60% de femmes ont accès au système financier formel. A juste titre, l’ACRC profitera à 250 millions de personnes fragiles, environs 3 000 institutions financières et près de 25 millions de femmes en cinq ans. Le Centre emploiera une main-d’œuvre dont au moins 39% sera des femmes.
« L’équipe opérationnelle d’ADFI et nos partenaires sont enthousiasmés par ce projet, car un écosystème de services financiers numériques sécurisés est essentiel pour une inclusion financière durable. Nous comptons sur les membres de l’ACRC et les partenaires opérationnels pour aider à jeter les bases de la lutte systématique contre les problèmes croissants de cybersécurité et pour aider à construire un modèle durable de diffusion de ces services essentiels à travers le continent », se veut rassurant a déclaré Sheila Okiro, la coordinatrice d’ADFI.
Michaël Tchokpodo