Aminata Kane, CEO Orange Money Group : « Nous sommes fiers de porter cette bannière de l’inclusion financière en Afrique »

Commencée dans les années 2000, l’histoire d’Orange Money avec Abidjan se concrétise encore plus à travers l’installation d’un siège régional pour couvrir 16 pays en Afrique et au Moyen-Orient. Avec 40 millions de comptes utilisateurs actifs, Orange Money contribue activement au développement socio-économique de la région. Dans cet entretien avec la presse, au cours de la cérémonie d’inauguration officielle dudit siège le 18 février 2025 à Diamond Center, Aminata Kane Ndiaye, CEO Orange Money Group, Africa and Middle East, tire les principaux enseignements de ces années de croissance et révèle les prochains défis de la plateforme digitale de services financiers.

Cio Mag : Pourquoi le choix d’Abidjan pour abriter le siège d’Orange Money Group?

Aminata Kane : Pour être plus proche de nos clients, plus proche de nos marchés, plus proches de nos émetteurs de monnaie électronique Orange money dans d’autres pays, et plus proche des enjeux que nous avons à relever. C’est pour ça que nous avons choisi le beau pays de la Côte d’Ivoire, terre d’Akwaba.

C. M. : Orange Money a été lancé en 2008 en Côte d’Ivoire. Nous sommes en 2025. Si vous ne devriez utiliser qu’un seul mot pour qualifier cette expérience, ce serait lequel? Et pourquoi?

A. K. : Deux mots plutôt qu’un : Inclusion financière et Impact. Nous avons réussi en quelques années à avoir plus de 100 millions de comptes ouverts et 40 millions de comptes utilisés chaque mois par les Africains. C’est vraiment énorme en termes d’inclusion financière.

Chaque année, nous avons 9 milliards de transactions qui se passent, 9 milliards de petites attentions, de paiements, de transferts, d’épargnes et de crédits qui sont faits par des Africains. Et tout ça, c’est la digitalisation du cash, ce sont nos enjeux d’inclusion financière.

Impact parce qu’Orange Money, finalement, change la vie des gens. Aujourd’hui, quand vous n’êtes pas là et que quelqu’un vous demande de l’argent, qu’est-ce que vous faites ? Vous lui faites un Orange Money. Vous n’avez pas Internet, vous avez besoin de regarder un film, qu’est-ce que vous faites ? Vous achetez un pass avec Orange Money. Quelqu’un a besoin d’argent à Bamako ou à Ouaga, vous pouvez lui envoyer directement un transfert international. Vous n’avez absolument pas d’argent sur Orange Money, vous pouvez emprunter sur Tik Tak.

Donc, ce sont des transactions qui sont importantes et qui changent la vie des gens quotidiennement. Et c’est pour ça que nous sommes vraiment fiers de pouvoir porter cette bannière de l’inclusion financière en Afrique.

C. M. : Orange money a commencé avec les codes USSD. Nous sommes passés aujourd’hui à une super application. Qu’est-ce qui a nécessité cette évolution technologique?

A. K. : Les Africains utilisent le smartphone, de moins en moins les petits terminaux. Pour ceux qui veulent utiliser les petits terminaux, soit parce qu’ils n’ont pas forcément les moyens d’avoir un smartphone, comme ceux qui peuvent utiliser un smartphone, Orange Money est là.

Orange money continue avec l’USSD mais surtout se développe avec le digital, avec Max IT, notre Super App que vous avez tous pu voir, et qui permet de faire tous les paiements. On n’a plus d’erreur de transfert, plus de difficulté pour se rappeler le code.

Le digital, c’est vraiment un tournant qu’a pris l’Afrique de manière générale. Et ça, c’est possible parce qu’Orange est en train d’équiper partout en internet et en fibre. C’est grâce à cela qu’on peut avoir de la digitalisation sur notre périmètre.

C’est un virage que l’Afrique est en train de prendre mais beaucoup plus vite que les autres continents. On doit en être très fier : le virage d’inclusion digitale et d’inclusion financière, on l’a pris, et ça se manifeste à travers Max IT, et au sein de Max IT avec Orange Money.

C. M. : Vos projections dans les cinq prochaines années ?

A. K. : Aujourd’hui, on continue à se battre contre le cash. Vous avez toujours un peu de cash à droite à gauche. Notre objectif dans les cinq à dix prochaines années, c’est qu’il y en ait de moins en moins. Le matin au soir, du début du mois à la fin du mois, même quand le mois est creux, que ce soit Orange Money que vous utilisez. Ça, c’est notre premier objectif. Deuxième objectif, c’est de s’assurer que toutes ces transactions sont fiables et sécurisées, parce qu’on parle de l’argent des gens.

Les gens ont confiance dans nos plateformes et elles sont robustes. Elles sont de confiance, elles sont stables. C’est notre enjeu de nous assurer qu’il n’y a pas de fraudes et que ça continue d’être une activité en laquelle nos clients, nos partenaires et les Etats nous font confiance.

Nous sommes des entreprises qui sont réglementées par les banques centrales, donc continuer à accompagner les banques centrales dans les missions d’inclusion financière en respectant les réglementations édictées, c’est très important pour nous. Et enfin, amener de l’innovation, parce que notre continent est une terre d’innovation.

De l’innovation dans Orange Money, vous l’avez vue récemment avec Tik Tak, vous le voyez avec l’épargne, vous le verrez avec d’autres initiatives nombreuses comme les cartes virtuelles et encore d’autres surprises que nous vous réservons.

Anselme AKEKO

Responsable éditorial Cio Mag
Correspondant en Côte d'Ivoire
Journaliste économie numérique
2e Prix du Meilleur Journaliste Fintech
Afrique francophone 2022
AMA Academy Awards.
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