Le ministère du numérique et de la digitalisation a organisé ce mardi 06 juillet à Cotonou, une séance d’échanges entre le Préfet délégué à l’Intelligence Artificielle en France, Jean-Martin Jaspers, et des étudiants béninois. Les échanges ont porté sur les métiers de l’Intelligence Artificielle et leurs bénéfices pour la jeunesse béninoise.
(CIO Mag) – Le Bénin veut désormais amorcer la révolution de l’Intelligence Artificielle (IA). Sa stratégie est de « s’appuyer sur l’IA et les méga-données. Le gouvernement joue son rôle en matière de traitement des données et d’intelligence artificielle. En Afrique, le Bénin veut se positionner comme un leader dans le domaine des applications, de la big data et de l’IA », a révélé la Ministre du numérique et de la digitalisation, Aurelie Adam Soulé Zoumarou.
Dans les faits, le pays a les moyens de sa politique. Puisqu’il a préalablement construit des câbles sous-marins, la fibre optique, et son datacenter national sera bientôt livré. Cerise sur le gâteau : le Bénin travaille actuellement à l’élaboration de sa stratégie nationale d’IA et va ainsi devenir l’un des tout premiers pays africains à adopter cette démarche. Alors que la France ne l’a fait qu’en 2018 et l’Union européenne en 2020.
Développer les métiers de l’IA en Afrique
Cette nouvelle dynamique a favorisé l’arrivée au Bénin de Jean-Martin Jaspers, Préfet délégué de l’IA en France. « Je viens transférer mes expériences au ministère de l’intérieur. Dans le secteur de la sécurité, l’IA peut aider à protéger les libertés et les citoyens à travers la vidéo-sécurité. Par ailleurs, il est possible que nous organisions sous peu un hackathon sur les questions de l’IA au Bénin. Nous pouvons aider dans tous ces domaines et aussi en ce qui concerne l’amélioration des services publics », a expliqué Jean-Martin Jaspers.
Ce mardi 06 juillet, il a rencontré dans les locaux de Sèmè City, la cité internationale de l’innovation et du savoir, des étudiants béninois ayant déjà des notions de base en informatique. Certains d’entre eux ont des connaissances avancées en Python, un des langages programmatiques de l’IA. Il a échangé avec eux sur les débouchés dans le domaine de l’IA, en évoquant le : data stewards, data scientist, data visualisation, data analyst, développeur IA, chef projet d’IA, formateur en IA, product owner, juriste en IA et bien d’autres.
Toutefois, Jean-Martin Jaspers déplore le faible taux d’innovations en IA au Bénin. Il reste néanmoins optimiste que « dans les années à venir, le pays fera un bond dans les métiers de l’IA.» A en croire Eric Adja, Président de l’Agence francophone pour l’intelligence artificielle (AFRIA), l’Afrique et le Bénin font toujours face au déficit lié à la disponibilité des données et de la formation. Ainsi, son agence s’engage notamment sur le volet formation. Mais pour Jean-Martin Jaspers, « l’idée est de développer les métiers de l’IA dans tous les pays africains. »
Michaël Tchokpodo, Bénin