La digitalisation figure en bonne place sur la liste des principaux défis à relever par les entreprises africaines pour impacter leur compétitivité. Tout un éventail de décideurs, de chefs d’entreprises et d’hommes d’affaires se sont évertué à le démontrer au cours de la onzième édition de la CGECI Academy organisée du 26 au 27 octobre à Abidjan.
(Cio Mag) – Répercussions de la covid-19, tensions géopolitiques, durcissement des politiques monétaires. Les perturbations qui découlent de ces contraintes limitent le commerce régional, accroissent la vulnérabilité des entreprises africaines et amenuisent systématiquement leur compétitivité.
« En effet, les industries africaines restent les moins productives et les moins compétitives du monde. Selon le rapport “Industrialiser l’Afrique” de la Banque africaine de développement, l’Afrique se trouve à l’extrémité inférieure de la chaîne de valeur mondiale, avec une part dans la manufacture mondiale de seulement 1,9 % », a confirmé le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, lors de la cérémonie inaugurale. Il a ajouté que la faible compétitivité des entreprises africaines est aussi soulignée par la CNUCED, indiquant que « la part de l’Afrique dans l’activité manufacturière globale est passée de 3 % en 1970 à moins de 2 % en 2018 ».
Ahmed Cissé, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) a, lui aussi, souligné l’écart entre l’Afrique et d’autres régions du monde, telles que l’Asie du Sud-Est, l’Amérique latine et les Caraïbes. Cet écart, dira-t-il, « est particulièrement important en ce qui concerne les piliers significatifs de l’environnement des affaires, à savoir notamment, la gouvernance, les infrastructures et le capital humain ».
Digitalisation
Dans un tel contexte, les décideurs locaux et les chefs d’entreprise sont appelés à innover et à se réinventer pour pouvoir évoluer sur des marchés concurrentiels et augmenter leurs parts de marché tant sur les marchés locaux que sur les marchés extérieurs. Et parmi les défis majeurs à relever pour impacter leur compétitivité, Dr Souleymane Diarrassouba, ministre du Commerce et de l’Industrie de Côte d’Ivoire, cite la digitalisation.
« Le développement fulgurant des technologies de l’information et de la communication ces deux dernières décennies, basé sur la recherche et l’innovation, a permis l’émergence, au niveau mondial, d’une économie numérique robuste et en pleine croissance qui impacte significativement l’activité économique dans son ensemble ainsi que la vie sociale », a-t-il dit, avant de déclarer que « la digitalisation représente une opportunité pour les entreprises de développer la clientèle aux niveaux national et international ».
En plus de la digitalisation, trois autres défis ont été présentés par le ministre ivoirien lors de cette communication : l’investissement dans l’innovation, l’amélioration de la qualité et le renforcement des capacités des entreprises à travers l’accompagnement et le financement.
Innov Invest
La CGECI Academy, c’est également la Business Plan Competition (BCP), au cours de laquelle de nombreux candidats aspirants à l’entrepreneuriat ont confronté leurs projets d’entreprise. Cette année, le Grand Prix du Patronat a été décerné au super lauréat de la BCP, Soro Nazonna Karim, fondateur de la startup Innov Invest spécialisée dans la conception d’ordinateurs, de tablettes éducatives et de périphériques.
La CGECI Academy 2023 a été rehaussée par la présence de Robert Beugré Mambé, Premier ministre de Côte d’Ivoire et de trois invités spéciaux. Il s’agit notamment du Président Olusegun Obasanjo, ancien Président de la République Fédérale du Nigeria, du Président Pedro Pires, ancien Président du Cap Vert, et du Premier ministre Hailemariam Desalegn, ancien Premier ministre d’Ethiopie.
