Après 4 années d’existence, cette start-up ivoirienne compte étendre ses activités. Idriss Marcial Monthe, CEO et co-fondateur de CinetPay Côte d’Ivoire peut se targuer d’un bilan positif en dépit de la pandémie.
(CIO Mag) – Elles sont rares les startups en Afrique qui peuvent se prévaloir de résultats alléchants avec des ambitions aussi élevées. D’ici 2025, CinetPay – Fintech – espère atteindre le seuil du million d’euros de chiffre d’affaires avec une couverture sur quinze pays. « Imaginez, nous avons débuté avec trois employés en 2016. Aujourd’hui, nous en comptons 40 », se rappelle Idriss Marcial Monthe.
Si cette startup ne dissimule pas sa satisfaction, c’est qu’elle aussi réussi un pari souvent jugé difficile pour une jeune pousse technologique du continent : l’implantation dans un pays de la diaspora – en France. « Les perspectives sont énormes, dans la mesure où le marché est vaste, dynamique et en marketing, la firme qui offrira le meilleur qualité-prix prendra une avance certaine sur ses concurrents », explique-t-on au sein de la startup en insistant sur l’adaptabilité – facteur clé du développement pour toutes entreprises. « Nous avons mis en place un protocole précis, pour protéger nos ressources humaines et on peut dire que l’impact du covid19 fût moindre ». Et comme un signe de cette croissance, les innovations devraient se multiplier dans les prochains mois avec un renforcement de l’équipe commerciale.
Les forums, catalyseur de business
Les experts en entrepreneuriat ne le diront jamais assez. Assister aux événements est aussi crucial pour la visibilité de l’expertise démontrée par les entreprises. C’est une stratégie suivie à la lettre par Idriss Marcial Monthe. « Récemment, nous avons pris part jeudi dernier à un colloque portant sur l’inclusion financière à travers les fintechs organisées par l’Africaweb festival à Abidjan ». Bien que stoppés par la pandémie, les grands rassemblements sont toujours des vecteurs de rencontres et d’échanges efficaces que le numérique ne saurait totalement combler. L’an dernier, ce sont près de 2 000 événements qui se sont tenus sur le continent. Et à chaque fois, c’est la même recette. La clé du succès réside dans le partage d’expériences. Et les événements en physique et digitaux demeurent des plateformes de choix pour notamment expliquer et défendre les enjeux du digital dans l’économie africaine. « En tant que chef d’entreprise, nous savons les difficultés pour les entrepreneurs digitaux de se faire payer, du fait de la dominance des moyens de paiement bancaires en ligne, inadaptés aux réalités du marché africain et de la difficulté d’accéder aux moyens de paiement Mobile Money » explique-t-on au sein de CinetPay. C’est justement ce constat qui a été l’élément déclencheur de la création de la startup. L’objectif étant d’offrir une plate-forme simple et facilement accessible pour aider les entreprises à démarrer, développer et gérer leur business depuis un site web, une application digitale ou un centre commercial. Et les résultats sont bien visibles. Selon la direction, ce sont près d’un millier d’entreprises qui peuvent encaisser-transférer l’argent à partir d’un compte mobile-money et d’une carte bancaire.
L’innovation au cœur des stratégies de développement
Il faut dire que le problème est bien connu des Africains. Parfois, un marchand est obligé de maintenir jusqu’à trois comptes MTN, Moov et Orange Money pour la réception des paiements mobiles des trois opérateurs. A cela, il faut ajouter le problème au niveau des terminaux et l’impérieuse nécessité d’intégrer toutes les solutions techniques pour favoriser le paiement en ligne. Cela peut prendre plusieurs mois », expliquent certains experts.
Hormis les entreprises, les particuliers aussi sont confrontés à cette problématique dans leur quotidien. L’objectif était aussi de permettre aux Africains de payer leurs biens par tous les canaux. Les consommateurs peuvent ainsi accéder à de nombreux services basiques de la vie quotidienne en Côte d’Ivoire, mais aussi au Mali, au Burkina faso, au Togo, au Sénégal et au Cameroun et bientôt en RDC et en Guinée Conakry. Mais le chemin reste encore long.
Casbi RUDY