Côte d’Ivoire – Numérique : « Les entreprises qui se transformeront rapidement seront les championnes de demain »

La Côte d’Ivoire, aujourd’hui, c’est un million d’abonnés sur LinkedIn et une population jeune ouverte aux innovations et aux nouveaux usages numériques. Dans ce contexte, les entreprises qui réussiront à se transformer rapidement au niveau numérique seront les championnes de demain. C’est ce qu’a souligné Franck Hourdin, vice-président Sage, mardi à Abidjan.

(Cio Mag) – Les prévisions de croissance de la Côte d’Ivoire sont bonnes. « On annonce plus 7% jusqu’en 2025. » Dans le sillage de cette augmentation, les entreprises qui affirmeront rapidement leur transformation numérique seront le fer de lance de l’économie ivoirienne.

« Il y a un plan de modernisation qu’on a appelé “Pépite” pour les entreprises privées. Il faut que la Côte d’Ivoire trouve ses champions locaux. Nous allons faire en sorte d’aider à identifier ces champions locaux. Ceux qui se transformeront au niveau numérique rapidement seront les champions de demain », a déclaré Franck Hourdin, en marge du Sage Africa Tour Abidjan, ce mardi 10 janvier. L’éditeur faisait le point sur sa stratégie et ses ambitions pour le marché ivoirien dans un contexte d’actualité de transformation profonde des PME et grandes entreprises.

La rencontre s’est déroulée autour du thème “Virage numérique & évolution des usages en Côte d’Ivoire : état des lieux & témoignages, entre gain compétitif & souveraineté des données”. Elle a réuni plus de 200 entreprises et professionnels ivoiriens pour partager et échanger autour des nouveaux enjeux et nouveaux outils pour les entreprises.

Tendances technologiques 2023

Pour Franck Hourdin (photo), quatre tendances technologiques domineront l’environnement des entreprises en 2023. Il s’agit de la cybersécurité couplée au développement du cloud. Le Big data précisément aux niveaux volume, véracité et disponibilité de la data. L’Internet des objets (IoT) avec des usages extrêmement concrets. Et l’Intelligence artificielle (IA) qui sera l’avenir sur les cinq à dix prochaines années.

« Aucune entreprise privée ne peut se prévaloir d’aucun risque en matière de cybersécurité. Personne n’est inattaquable au niveau d’une entreprise privée ou publique. Tout le monde est à risque quel que soit le secteur d’activité. Donc ma conviction, c’est qu’aujourd’hui une DSI (direction des systèmes d’information, ndlr) doit se concentrer sur le métier de l’entreprise. Tous ces sujets de cybersécurité doivent être délégués à des experts qui ont des moyens financiers que n’aura jamais une entreprise quelle que soit sa taille », a soutenu Franck Hourdin.

Outre l’externalisation de la cybersécurité à des experts, notamment les grands cloud providers tels Microsoft et Amazon qui ont un niveau de sécurité maximum, M. Hourdin promeut une logique par étape. Celle-ci consiste « à avoir un hébergeur local qui aura un datacenter en Côte d’Ivoire avec un niveau de sécurité qui sera supérieur à l’entreprise ». Ce qui permet au DSI de se concentrer non pas sur les sauvegardes mais sur les applications métier.

Cybersécurité, cloud, gestion de la data, IoT et IA. Des sujets clés autour desquels se fera la transformation numérique. « Sur ces sujets, on pense que la Côte d’Ivoire a un rôle à jouer pour ses entreprises, son avenir et pour sa jeunesse », a ajouté Franck Hourdin.

Un million d’abonnés sur LinkedIn

Première présence africaine de l’éditeur il y a de cela 30 ans, la Côte d’Ivoire est un pays extrêmement jeune. La moyenne d’âge est de 19 ans contre 42 ans en Europe, a aussi souligné le vice-président.

« Qui dit population jeune dit population ouverte aux innovations. Qui est née avec un téléphone portable et qui est née avec de nouveaux usages numériques, et c’est une force de la Côte d’Ivoire. Donc, on voit en Côte d’Ivoire, une accélération des projets de transformation numérique », a-t-il expliqué. Non sans souligner la nécessité de se préparer à accélérer cette transformation pour pouvoir « accueillir ces nouvelles populations qui sont aujourd’hui à l’école, qui seront demain dans les entreprises et qui seront des accélérateurs de la transformation des entreprises ». Ce qui représente pour le pays « une opportunité unique par rapport à d’autres continents ».

Qui plus est, la Côte d’Ivoire vient de passer la barre du million d’abonnés sur LinkedIn. Un autre chiffre qui parle.

Pour Franck Hourdin, « ça veut dire aujourd’hui que les réseaux sociaux, la mobilité, tous ces sujets-là sont dans l’usage de la population ivoirienne ». En termes de digitalisation, « ça nous oblige, nous, à avoir des outils modernes. Si on n’a pas aujourd’hui des outils cloud, des outils mobiles où l’ensemble des applications sont accessibles sur un téléphone portable, si on n’a pas des outils de digitalisation de la facture et autres, on sera has been », a-t-il prévenu.

Souveraineté de la data

Avec 1000 clients de toutes tailles et de toutes industries, l’éditeur veut accélérer ses investissements en Côte d’Ivoire en y mettant plus de ressources dédiées. Mais également en accélérant le recrutement des partenaires de tous types. De même que celui de nouveaux hébergeurs locaux pour la souveraineté de la data qui paraît être un sujet nouveau et clé.

« On a signé avec des partenaires locaux. Par exemple avec les éditions Cauris qui est un éditeur local (…) Nous allons signer avec des hébergeurs locaux des partenariats dans les prochaines semaines pour la souveraineté de la data », a révélé le vice-président. Il s’est également montré très intéressé par un partenariat informatique voire global avec la Coupe d’Afrique des nations de football 2023 qui se déroulera en janvier 2024 en Côte d’Ivoire.

Anselme AKEKO

Responsable éditorial Cio Mag Online
Correspondant en Côte d'Ivoire
Journaliste économie numérique
2e Prix du Meilleur Journaliste Fintech
Afrique francophone 2022
AMA Academy Awards.
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