
De g. à d. : Touré Abdoulaye, directeur des Études et du Développement du GUCE-CI, Boni Kouandé, président du Synatrans-CI, Ehouman Germain, vice-président de l’UCACI.
Le Guichet unique du commerce extérieur de Côte d’Ivoire (GUCE-CI) a organisé un atelier d’échange avec l’Union des consignataires et armateurs de Côte d’Ivoire (UCACI) et les transitaires afin de recueillir leurs besoins et garantir l’alignement du futur Port Community System (PCS) avec la réalité du terrain. Ce troisième atelier, centré sur le module e-DEO (e-Delivery Order), vise à accélérer la dématérialisation et à renforcer la compétitivité de la plateforme portuaire d’Abidjan.
(CIO Mag) – Le mardi 14 octobre 2025, Abidjan a accueilli un atelier d’échange majeur réunissant l’UCACI, le GUCE-CI et les transitaires, dans le cadre du développement du Port Community System. L’objectif de cette rencontre était de permettre aux transitaires, commissionnaires en douane et consignataires de contribuer activement à l’élaboration d’un PCS adapté à leurs besoins et conforme aux standards internationaux.
Cette réunion s’inscrit dans la continuité d’une série d’ateliers initiés par le GUCE-CI, suite à des échanges avec les consignataires et les terminaux, dans l’optique de partager des informations autour de la digitalisation et d’assurer que le projet soit en adéquation avec les pratiques du terrain.
Un PCS sur mesure
Touré Abdoulaye, directeur des Études et du Développement du GUCE-CI, a souligné que cet atelier visait à collecter les besoins et attentes des transitaires et consignataires, afin de comprendre leur réalité dans le cadre de la mise en place du Port Community System au sein de la plateforme portuaire d’Abidjan. Il a également précisé que le PCS ivoirien ne serait pas « identique » à ceux déjà existants, et que les acteurs ont bien saisi les enjeux et attendent le projet avec un engagement total pour sa réussite.

Rappelons que le projet PCS a pour ambition d’interconnecter tous les acteurs logistiques intervenant dans la chaîne d’approvisionnement afin de transmettre des informations uniques et cohérentes. Cela permettra de supprimer les échanges de papier et d’instaurer une interface unique — le Guichet unique — pour la transmission et la récupération des informations nécessaires aux procédures administratives et de contrôle.
Le module e-DEO au cœur des échanges
L’atelier portait spécifiquement sur le module e-DEO (e-Delivery Order), qui concerne l’enlèvement et la livraison des marchandises chez le propriétaire. Ce module a la particularité d’impliquer un acteur clé : le transitaire, qui intervient dans les échanges d’informations avec les consignataires et les terminaux pour la récupération des marchandises.
Selon Touré Abdoulaye, ce module est « quasiment finalisé ». La démarche consiste désormais à « présenter la fonctionnalité conçue, anticipée grâce à nos connaissances et expertises, puis à s’assurer qu’elle correspond bien aux modes de fonctionnement et à la réalité du terrain ».
Il convient de noter que d’autres modules sont déjà opérationnels et adoptés par les acteurs, tels que les modules e-Voyage et e-Manifeste. Le module e-Mouvement, abordé lors de l’atelier précédent avec les terminaux, a quant à lui « entamé sa phase d’exploitation ».
L’urgence de la dématérialisation
Les acteurs de la chaîne logistique se sont montrés très favorables à cette initiative. Boni Kouandé, président du Syndicat national des transitaires de Côte d’Ivoire (Synatrans-CI), a salué le projet en soulignant « l’importance de prendre en compte tous les axes de digitalisation, de faciliter les échanges et de mettre en œuvre des processus permettant à chaque maillon de la chaîne, du dédouanement au transport, de respecter les délais dans des procédures véritablement rapides ». Il a encouragé les participants à s’approprier ce processus afin de garantir la fluidité des opérations.
Ehouman Germain, vice-président de l’UCACI, a vivement critiqué les pratiques actuelles où les transitaires doivent se déplacer, attendre des factures pendant des jours ou un bon pour récupérer un conteneur sur un terminal. Il a donc insisté sur l’objectif du PCS : « La plateforme que nous développons vise à en finir avec toutes ces lourdeurs administratives », a-t-il martelé, détaillant les avantages concrets du PCS : « Vos factures vous seront envoyées par voie électronique, les DEO seront également accessibles électroniquement, et les mouvements des conteneurs avec les terminaux seront consultables directement via le GUCE ». Pour lui, l’engagement est total : « Nous, consignataires et armateurs, sommes déjà pleinement impliqués ».
Un projet aligné sur la compétitivité mondiale
Selon Touré Abdoulaye, le projet PCS est « très bien accueilli » dans le secteur du commerce extérieur, car la tendance mondiale est à sa généralisation. Les pays qui réussissent sa mise en œuvre gagnent en position dans les classements internationaux, notamment grâce à une plus grande rapidité dans le passage des marchandises. Le GUCE-CI a d’ailleurs réalisé des benchmarks auprès de ports de référence tels que Singapour, le Maroc et Djibouti, avec un déplacement prévu au Kenya.
L’engagement est donc de poursuivre la dématérialisation et l’interconnexion de tous les processus avec la plateforme. L’objectif final est d’apporter « traçabilité et transparence, pour rendre notre port et notre plateforme portuaire plus compétitifs que ceux de nos voisins », a conclu le directeur des Études et du Développement du GUCE-CI.