«Cyber Africa Forum joue un rôle d’accélérateur des actions à prendre par les décideurs», Franck Kié, Commissaire général

De g. à d. : Franck Kié est Managing Partner de Ciberobs Consulting & Commissaire Général du Cyber Africa Forum (CAF), Karen Diallo, Directrice de la Transformation Digitale de l’Administration, du Ministère ivoirien de la Transition Numérique et de la Digitalisation, et Joseph Olivier Biley, cofondateur et CEO de la startup Jool International. Crédit photo : AIP

À un mois de la cinquième édition du Cyber Africa Forum (CAF), prévue du 24 au 25 juin 2025 à Cotonou, au Bénin, une conférence de presse a été organisée vendredi dernier, à Abidjan, autour du thème “Accélérer la transformation numérique sous-régionale : quelles alliances pour relever les défis de la 4e révolution industrielle”. Elle a posé les jalons d’un rendez-vous stratégique pour l’avenir numérique et la cybersécurité de la sous-région. Franck Kié est Managing Partner de Ciberobs Consulting & Commissaire Général du Cyber Africa Forum (CAF), Karen Diallo, Directrice de la Transformation Digitale de l’Administration, du Ministère ivoirien de la Transition Numérique et de la Digitalisation, et Joseph Olivier Biley, cofondateur et CEO de la startup Jool International, y ont pris part.

(Cio Mag) -Cyber Africa Forum affirme être le carrefour incontournable de la cybersécurité en Afrique. Pour Franck Kié, Managing partner de Ciberobs Consulting et commissaire général du CAF, l’événement va bien au-delà d’un simple lieu d’échanges : « Ce n’est pas juste une opportunité de se serrer les mains et de prendre de belles photos, c’est aussi un lieu où se passent des choses concrètes. »

L’édition 2025 s’annonce résolument panafricaine, avec une volonté d’aligner politiques publiques et cadres réglementaires pour une transformation numérique cohérente. « Le fait qu’on s’exporte aujourd’hui fait partie pleinement de cette stratégie qu’on a essayé de mettre en place depuis la première année. Ça a toujours été dans notre ambition », insiste Franck Kié, soulignant la dimension continentale prise par le forum.

Gouvernance, régulation et innovation au cœur des débats

Les premières éditions du CAF ont permis de sensibiliser décideurs et acteurs privés à l’urgence de renforcer la gouvernance numérique et la régulation, notamment à travers la création d’agences nationales de sécurité des systèmes d’information et l’adhésion à des initiatives telles que Smart Africa. « Les trois premières années, on a parlé de gouvernance, régulation, réglementation. L’année dernière, on a parlé d’intelligence artificielle », rappelle Franck Kié. Cette année, l’accent sera mis sur l’anticipation de la résilience, les investissements et les financements nécessaires pour soutenir la cybersécurité et l’innovation.

Le programme prévoit des temps forts dédiés à la présentation de solutions concrètes, notamment via un pavillon Bénin regroupant une quinzaine de startups labellisées par le gouvernement, ainsi que des sessions de networking B2B et B2G.

IA, levier d’inclusion et de transformation

La transformation numérique sous-régionale ne saurait se faire sans une stratégie ambitieuse en matière d’intelligence artificielle (IA). Karen Diallo, Directrice de la Transformation digitale de l’Administration au Ministère ivoirien de la Transition Numérique et de la Digitalisation, a insisté sur les trois piliers de la stratégie nationale : investissement, inclusion et gouvernance.

« A court terme, je parle sur 5 ans, la vision du gouvernement, c’est du zéro-papier. L’IA est un levier colossal pour justement arriver à cette vision zéro-papier. L’IA est un levier colossal pour justement arriver à cette vision zéro-papier. On a aussi le côté inclusion. L’IA peut y jouer un rôle majeur, par exemple, avec le développement d’outils qui parlent en langues locales, qui vont pouvoir justement réduire cet écart-là entre les gens qui ne parlent pas forcément français de manière courante », explique-t-elle.

Avec un taux d’analphabétisme de 48% en Côte d’Ivoire, l’IA apparaît comme un vecteur d’inclusion, permettant à des populations jusqu’ici marginalisées d’accéder aux services numériques. L’objectif à moyen terme : « Inclure le plus grand nombre de personnes ; arriver grâce à cette digitalisation-là à avoir des services connectés pour faciliter la vie de la population. »

Lors de son intervention, Joseph Olivier Biley, cofondateur et CEO de la startup Jool International, a souligné le rôle des startups dans l’accélération de l’innovation africaine et les défis de leur développement à l’échelle régionale.

Un forum pour renforcer la coopération régionale

Au-delà des panels et des annonces, le Cyber Africa Forum se veut un espace de suivi et d’évaluation des engagements pris par les acteurs du secteur. Chaque année, un livre blanc synthétise les recommandations et les avancées, permettant de mesurer l’impact concret des actions menées. « On a un comité de pilotage dédié au Cyber Africa Forum qui fait un état des lieux de toutes les annonces, de toutes les discussions », souligne Franck Kié.

La dimension internationale et panafricaine de l’événement vient ainsi « valider et certifier ce travail qu’on essaie de faire depuis bientôt cinq ans maintenant », conclut-il, non sans fierté.

Vers une Afrique numérique résiliente

À l’heure où la cybersécurité et la transformation numérique s’imposent comme des priorités stratégiques pour la sous-région, le Cyber Africa Forum 2025 s’annonce comme un catalyseur d’alliances et d’innovations. Entre gouvernance renforcée, inclusion numérique et montée en puissance des startups, l’événement promet de dessiner les contours d’une Afrique résiliente et connectée.

Anselme AKEKO

Responsable éditorial Cio Mag
Correspondant en Côte d'Ivoire
Journaliste économie numérique
2e Prix du Meilleur Journaliste Fintech
Afrique francophone 2022
AMA Academy Awards.
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