Cybercriminalité : plus de 12 milliards de FCFA perdus en 2021, risques majeurs au Cameroun

Des données récemment publiées par l’Agence nationale des TIC (ANTIC) révèlent des pertes financières de plus de 12 milliards de FCFA dues à la cybercriminalité en 2021, soit deux fois plus que l’année 2019.

(Cio Mag) – Les bandits du net ont porté un coup important à l’économie nationale l’année dernière via des techniques le plus souvent citées par les experts en termes de cyber risques en Afrique.

Le scamming et l’hameçonnage ont provoqué 6 milliards de pertes financières, les violations des systèmes d’informations d’administrations ont emporté 2,5 milliards et le skimming (détournement des informations bancaires au guichet automatique bancaire) a permis aux criminels de dérober 3,7 milliards de francs CFA. En somme, 12,2 milliards de FCFA perdus en une année contre 6 milliards en 2019 observe l’ANTIC.

L’Agence dénombre 27 052 vulnérabilités détectées en 2021 dans les systèmes de sécurité informatique des établissements publiques et privées au Cameroun. Elle observe également que l’usurpation d’identité est une infraction de plus en plus répandue sur les réseaux sociaux dans le pays. En 2019, plus de 5 500 faux comptes sur Facebook ont été utilisés par des cybercriminels pour arnaquer des citoyens non avertis ; 4063 ont été fermés, en collaboration avec le réseau social concerné.

Concernant l’état de la sécurité des applications en entreprise, en 2020 la fondation digitale Gefona consacrée au développement numérique en Afrique a relevé que 56,3% de la menace qui pèse sur les applications et les données des entreprises est due à des attaques d’applications Web et à une authentification frauduleuse.

16% des entreprises disposent d’un pare-feu d’application Web, parmi lesquelles seulement 8,4% effectuent des tests de pénétration alors que la majorité des entreprises se concentrent encore sur la sécurité au niveau du réseau, laissant leurs applications vulnérables aux attaques de piratage et à l’exploitation.

D’après la fondation, si les entreprises camerounaises sont conscientes des menaces de sécurité et des risques pour leurs systèmes en général, elles ne prêtent pas beaucoup d’attention à la sécurité au niveau des applications.

Selon la ministre camerounaise des postes et des télécommunications, Minette Libom Li Likeng, le Cameroun est aujourd’hui confronté à plusieurs défis liés à l’Internet, notamment les dispositions de sécurité pour prévenir et contrôler les risques technologiques majeurs.

Elle a déclaré lors d’un atelier  autour de la lutte contre la cybercriminalité et la cyberdélinquance, le jeudi 3 mars 2022 que « ces menaces ne peuvent être pleinement prises en charge que par le développement d’une solide culture de cybersécurité, la création de capacités d’intervention robustes et l’adoption de politiques nationales appropriées et efficaces ».

Aurore Bonny

Aurore Bonny est une journaliste passionnée d'Afrique qui accorde un fort intérêt aux questions liées aux TIC. Sa plume est dévouée aux enjeux du digital sur le développement des Etats et populations d'Afrique. Elle couvre les actualités d'Afrique centrale (Cameroun) et celles de la zone anglophone pour le Web. Ses interviews, reportages et autres articles de fond sont à retrouver sur le Web et dans le Magazine CIo Mag.
Twitter: @Aurore_Bonny / Email: aurore.bonny@cio-mag.com / Tel: +237 693115519

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