La startup d’assuretech Oko vient de lever 1,2 million de dollars pour renforcer sa présence auprès des petits exploitants agricoles au Mali et en Ouganda, et étendre son offre à la Côte d’Ivoire.
(Cio Mag) – Offrir une assurance inclusive visant à sécuriser les revenus des agriculteurs à travers l’Afrique. Pour réaliser son ambition, la startup d’assuretech Oko présentement active au Mali et en Ouganda a convaincu Newfund et ResiliAnce de conduire une opération de levée de fonds en amorçage à hauteur de 1,2 million de dollars, environ 600 millions de francs CFA. Mercy Corps Venture, Techstars, ImpactAssets et RaSa ont également participé au financement.
La technologie pour sécuriser les revenus agricoles
Fondée en 2017, Oko est une jeune fintech qui permet aux producteurs agricoles, particulièrement dans des zones touchées par des conditions météorologiques défavorables (sécheresse, inondations, etc.), de percevoir une indemnité de sinistre dont le paiement, automatisé, s’appuie sur des données satellitaires et des services mobiles de transfert d’argent (mobile money).
Certes, le créneau est bien rempli par d’autres micro-assurances pour les agriculteurs. Mais la startup compte déjà environ 7 000 clients au Mali et a indemnisé l’an dernier plus de 1 000 agriculteurs touchés par les inondations. Aujourd’hui, l’assurance Oko est disponible pour les producteurs de maïs, mil, sorgho, sésame et coton.
Entre résilience climatique, inclusion financière et création d’emploi, le concept d’assurance récolte inclusive promu par Oko est particulièrement important pour l’Afrique. Avec environ 33 millions d’exploitations, l’agriculture est la principale source d’emploi. « Et pourtant, les agriculteurs sont privés de services financiers de base comme les assurances et les prêts. Nous nous servons de la technologie pour résoudre ce problème et sécuriser les revenus de ces agriculteurs », explique Simon Schwall, fondateur d’Oko.
Grâce à ce fonds, Oko pourra renforcer sa présence au Mali et en Ouganda et étendre son offre à d’autres marchés africains, à commencer par la Côte d’Ivoire.
Une FinTech prometteuse
En tirant parti de l’influence croissante de la technologie mobile, Oko n’a de cesse de gagner la confiance de ses partenaires. Preuve en est de sa capacité à mener à bien des projets pilotes. Comme celui avec ABInBev et Touton en Ouganda, projet visant à aider les agro-industries à atteindre leurs objectifs en termes de durabilité et à renforcer les relations avec leurs fournisseurs. Oko est également fier de collaborer avec des opérateurs mobiles pour permettre aux exploitants agricoles d’utiliser leur téléphone (pas besoin de smartphone) pour payer leur assurance, notamment avec Orange Money au Mali.
C’est ce procédé qui a convaincu Augustin Sayer, partenaire chez Newfund, de mener la levée de fonds : « Simon et son équipe ont posé des bases solides au Mali, à partir desquelles Oko peut maintenant se développer dans de nouveaux pays et proposer de nouveaux produits d’assurance. »
Pour rappel, Oko a bénéficié du programme Techstars en 2018 et compte parmi les 50 solutions les plus prometteuses pour l’inclusion financière (Inclusive50) dans le classement établi par Visa et MetLife Foundation pour l’année 2020. Les services de cette fintech sont par ailleurs reconnus par l’Union internationale des télécommunications (UIT). Enfin, Oko a remporté le Fintech Showcase Award, attribué par l’Alliance pour l’Inclusion Financière, représentant les régulateurs financiers des pays émergents.
Prochains défis devant être relevés par Oko, « trouver davantage de partenaires capables de proposer notre produit aux agriculteurs, qu’il s’agisse d’ONG, d’acteurs du secteur agro-industriel, d’opérateurs de téléphonie mobile ou de programmes gouvernementaux », a déclaré Simon Schwall.