Formation en cybersécurité de 40 jeunes filles : la promesse d’un Bénin où l’excellence technologique se conjugue au féminin

Sous la houlette du Ministère du numérique et de la digitalisation, l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN) a organisé la rentrée officielle de la formation de 40 jeunes filles dans le domaine de la cybersécurité ; un projet financé par Luxembourg Development Agency (LuxDev). Les classes sont ouvertes à l’école des métiers du numérique à Sèmè City, le vendredi 12 décembre 2025.

(Cio Mag) – « Le Bénin mise est sur vous, non seulement pour renforcer sa présence dans la cybersécurité, mais aussi pour inspirer d’autres jeunes filles qui suivront votre exemple. Je vous souhaite une formation riche, structurante et le début d’un parcours professionnel à la hauteur de vos ambitions. » C’est sur ces mots que Ahmed Sacca Yarou, directeur de cabinet de la Ministre du numérique et de la digitalisation a officiellement lancé la formation de 40 jeunes filles dans le domaine de la cybersécurité.

Sur 131 jeunes filles sélectionnées et formées, 40 meilleures bénéficient officiellement d’une formation en cybersécurité. Cette initiative vise à répondre au déficit de compétences, notamment en cybersécurité, tout en contribuant à réduire le faible taux de femmes évoluant dans ce domaine. C’est une démarche proactive qui permet d’offrir à 40 jeunes filles des opportunités concrètes de formation, de leur permettre de se reconvertir et d’accélérer leurs connaissances dans ce domaine en plein essor. 

À l’entame de la cérémonie, Ouanilo Medegan Fagla, directeur général du Centre national d’investigations numériques (CNIN) du Bénin, a félicité les 40 bénéficiaires pour leur engagement. Un engagement dont elles devront faire preuve tout au long de la formation, afin de donner le meilleur d’elles-mêmes. « On n’a pas envie qu’à la fin de cette formation, on aille chercher parmi vous et que finalement, vous ne soyez pas à la hauteur. Pour être à la hauteur, on a besoin de votre engagement. On a vraiment beaucoup d’attentes de ce qui va sortir de votre formation », a affirmé Ouanilo Medegan Fagla.

Pour répondre aux besoins de demain

Pour LuxDev (Luxembourg Development Agency), représentée par Lyn Voegele, représentante résidente pour le Bénin, le Togo et le Niger, cette rentrée officielle est un signal fort, « un engagement concret pour renforcer la place de la femme dans les métiers du numérique et plus particulièrement dans le domaine très stratégique de la cybersécurité. » Elle a invité les jeunes filles bénéficiaires à donner le meilleur d’elles, à profiter de cette initiative qu’il faudra saisir, explorer, apprendre pour un avenir proche.

Ismene Deguenonvo, cheffe du projet est revenue sur les statistiques clés du processus de sélection : « Après un mois de communication d’appel à candidature, nous avons reçu 1689 manifestations d’intérêt, parmi lesquelles 131 jeunes filles ayant entre 18 et 25 ans, avec au moins le baccalauréat, et une bonne matrice d’outils informatiques, mais surtout résidante dans les départements de l’Atlantique, du Littoral, de l’Atacora, du Borgou, des Collines et des Plateaux, ont pu être formées. (…) De 131 jeunes filles, 40 boursières ont été retenues ».  Ces 40 jeunes filles sont désormais en formation à l’école des métiers du numérique (EMN) du Bénin.

Les dispositions sont prises pour assurer une bonne formation aux bénéficiaires. Une formation pointue et précise par rapport au domaine dans lequel elles ont été formées. Pour Issiakou Souleymane, directeur général de l’EMN au Bénin, cette initiative incarne la convergence des ambitions nationales et celles du partenaire LuxDev à contribuer à faire du numérique un levier de développement inclusif à travers la promotion de compétences numériques.

D’après lui, cette formation est une pierre angulaire posée pour « l’édification d’une nouvelle génération de talents capables de protéger nos infrastructures, nos données face aux menaces cybernétiques toujours plus complexes. » Issiakou Souleymane a rassuré les jeunes filles sur la qualité et la pertinence de la formation.

Profitant de sa prise de parole, il a dévoilé les modules de formation : « le programme de formation se compose des modules suivants : introduction à la cybersécurité, réseautique et sécurité, cyberattaque et défense en entreprise et réponse aux incidents. En vue de vous préparer aux réalités professionnelles, ces notions principales sont complétées par des modules particuliers tels que le droit du numérique, l’entrepreneuriat numérique, la trajectoire professionnelle, les workshops, masterclass et meeting and learning, les projets intégrateurs et des immersions. »

Vers une certification internationale

Yasmine Gatta et Christmiel Djohi, toutes deux bénéficiaires, ont exprimé leur gratitude à l’endroit de l’ensemble des acteurs impliqués dans le projet. Elles ont affirmé leur engagement à donner le meilleur d’elles en vue d’atteindre les résultats escomptés. Au nom de la ministre du numérique et de la digitalisation, son directeur de cabinet, Ahmed Sacca Yarou a officiellement lancé la formation des 40 jeunes filles dans le domaine de la cybersécurité. Selon lui, au-delà d’un programme d’apprentissage, cette formation est une ouverture vers un parcours nouveau, vers des métiers qui façonnent déjà l’avenir du Bénin, mais également vers des responsabilités.

Il a rappelé que « cette formation de jeunes filles a pour vocation de créer des conditions pour que davantage de jeunes filles béninoises participent pleinement au développement du numérique, et en particulier à la cybersécurité. » A l’instar de ses prédécesseurs, il a invité les bénéficiaires au travail car le secteur de la cybersécurité connaît une croissance rapide et les entreprises, qu’elles soient publiques, privées, locales ou internationales, ont besoin de talents capables de protéger leurs systèmes.

« Les profils féminins sont recherchés et vous pourrez non seulement occuper des rôles clés, mais aussi contribuer à la modernisation des entreprises et à la transformation du milieu de notre pays », a déclaré Ahmed Sacca Yarou. Le processus étant bien structuré, les jeunes filles bénéficieront au moment opportun d’une insertion professionnelle grâce à l’appui de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE). Des doléances ont également été formulées à l’endroit de la représentante de LuxDev afin que ces jeunes filles puissent bénéficier d’une certification internationale.

Michaël Tchokpodo

Michaël Tchokpodo est journaliste communiquant, grand observateur des mutations relatives aux technologies numériques et au développement durable. Correspondant au Bénin pour CIO Mag.

View All Posts

Pin It on Pinterest