(CIO Mag) – La gouvernance des systèmes d’information de santé est un enjeu primordial pour le gouvernement de Côte d’Ivoire qui a adopté le 8 mai dernier, deux décrets portant ratification de deux accords de prêt conclus le 19 avril 2019 avec le Groupe de la Banque Mondiale.
D’un montant de 114,2 milliards de francs CFA, le premier décret a été conclu avec l’Association Internationale de Développement (AID). Le second décret, d’un montant de 11,6 milliards de francs CFA, a été conclu avec le Groupe de la Banque Mondiale, agissant en qualité d’Administrateur du Mécanisme de financement mondial à l’appui de l’initiative « Chaque femme, chaque enfant ».
Ces différents financements sont destinés au Projet d’achat stratégique et d’harmonisation des financements et des compétences de santé pour améliorer l’utilisation et la qualité des services de santé et réduire la mortalité maternelle et infantile. Concrètement, ils permettront de réhabiliter certains établissements et districts de santé, de renforcer les services de santé reproductive et de nutrition dans certains établissements sanitaires mais surtout de concevoir et de mettre en œuvre la gouvernance et la gestion des systèmes d’information de santé.
Système d’information sanitaire
D’après le document de Politique nationale d’amélioration de la qualité des soins et des services de santé en Côte d’Ivoire (PNAQS 2016) , le Système national d’information sanitaire (SNIS) est organisé autour de trois niveaux de la pyramide sanitaire où sont produites les données. Cependant, les données collectées pour le renseignement des indicateurs sont à visées programmatiques et épidémiologiques. Elles ne donnent pas d’informations sur les progrès d’amélioration continue de la qualité ou sur la conformité des soins et services de santé avec les directives nationales et les standards de soins et services quand ils existent.
Entre autres difficultés auxquelles le système d’information sanitaire est également confronté : l’irrégularité des supervisions ; l’insuffisance de la rétro information, de l’organisation et de l’utilisation des données pour la prise de décision liée principalement à l’absence d’un système de centralisation des résultats ; la faible représentation du secteur privé dans la collecte des données.
Selon le PNAQS, ces écarts ne favorisent pas l’émergence d’une masse critique d’idées innovantes qui doivent être collectées, stockées pour produire une banque de connaissances pour la résolution des problèmes du système de santé.
Aussi, en vue de meilleures stratégies de gestion des connaissances et des enquêtes, les financements du Groupe de la Banque Mondiale permettront d’améliorer les capacités opérationnelles des districts de santé en Côte d’Ivoire et de mettre en place un système intégré de collecte d’informations et de données sur la santé.
Anselme AKEKO, Abidjan