Parmi les moments forts de la conférence, l’intervention de Paterne Bazebizonza (à gauche), conseiller en transformation digitale venu de Côte d’Ivoire.
Kénitra, Maroc – La Délégation Interministérielle aux droits de l’homme (DIDH) et l’Université Ibn Tofail ont récemment organisé une conférence internationale sur “L’intelligence artificielle et les droits de l’homme : opportunités et défis”. Cet événement, tenu les 13 et 14 mai 2024, a réuni des experts de renommée mondiale pour explorer les impacts de l’IA sur les droits de l’homme.
Partenariats prestigieux et objectifs ambitieux
Soutenue par l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture, le Conseil de l’Europe, l’Institut danois des droits de l’homme et le Programme des Nations Unies pour le développement, cette conférence de haut niveau visait à contribuer aux efforts nationaux et internationaux concernant la gouvernance de l’intelligence artificielle en relation avec les droits de l’homme, en proposant des voies de réforme et de développement dans ce domaine.
La conférence comprenait six sessions, avec la participation d’environ 46 intervenants, y compris des professeurs, experts, juristes et praticiens du Maroc et d’autres pays, ainsi que des organisations internationales, pour discuter de la relation entre l’intelligence artificielle et les droits de l’homme, de leurs interactions, ainsi que des opportunités et défis liés à l’utilisation de l’IA.
Une perspective éclairée par Paterne Bazebizonza
Parmi les moments forts de la conférence, l’intervention de Paterne Bazebizonza, conseiller en transformation digitale venu de Côte d’Ivoire, a captivé l’audience. Sa présentation, intitulée “L’IA, une boîte noire pour nous libérer tous ou pour nous asservir tous ?”, a exploré les paradoxes de l’IA. Il a comparé l’IA à une « boîte mystérieuse », soulignant l’opacité et la complexité de ses processus internes. Cette opacité soulève des questions sur la transparence et le contrôle des systèmes IA par les humains.
Il a également utilisé l’analogie de la chambre chinoise de John Searle pour illustrer comment les systèmes d’IA, bien qu’efficaces dans la manipulation de symboles, ne possèdent pas une compréhension réelle des données qu’ils traitent.
Enfin, l’expert ivoirien a mis en garde contre les dangers potentiels de l’IA, tels que la perpétuation des biais, la surveillance de masse et la prise de décisions critiques sans supervision humaine. Cependant, il a également souligné les opportunités offertes par une IA explicable et contrôlable pour améliorer la détection des violations des droits humains, automatiser des tâches pénibles et démocratiser l’accès à la justice.
Recommandations pour une IA responsable
Cet événement scientifique a abouti à de nombreuses recommandations pour une utilisation sûre, équitable et responsable de l’intelligence artificielle, en tenant compte de tous les défis susceptibles d’affecter les principes des droits de l’homme. Ces recommandations ont porté sur un ensemble de domaines concernant les domaines législatif et juridique, éthique, institutionnel et de gouvernance, les politiques et stratégies, la recherche scientifique, la coopération internationale, le renforcement des capacités des acteurs, ainsi que l’éducation, la sensibilisation et la conscientisation.
Pour plus d’informations et des détails sur les recommandations, visitez le site de la Délégation Interministérielle aux droits de l’homme : https://didh.gov.ma/
Une contribution de Paterne B.