IA : le SENIA repositionne le Bénin dans l’écosystème africain

Cotonou, capitale économique du Bénin, a abrité les 11 et 12 mai, la 2ème édition du Salon de l’entrepreneuriat numérique et de l’Intelligence Artificielle (SENIA) sur le thème : « contenus locaux, nouveaux métiers et données ouvertes ».

(Cio Mag) – « Le Bénin est engagé à faire de l’IA un levier supplémentaire de développement de son écosystème numérique et plus généralement de son économie » : ces propos de la Ministre du numérique et de la digitalisation, Aurelie Adam Soulé Zoumarou, démontrent tout l’intérêt du Bénin à hisser l’IA au rang des priorités dans sa stratégie pour le développement et la croissance de l’économie numérique.

Un an après la première édition du SENIA, des progrès ont été réalisés. Sur le plan de l’entrepreneuriat numérique, il y a eu la labellisation des startups. Le Bénin a aussi mis en place sa stratégie nationale d’IA 2023-2026. Plusieurs solutions d’IA sont déjà rendues disponibles et d’autres sont en cours de développement. « Le ministère est en train de prendre des dispositions pour mettre en place des solutions idoines pour une utilisation éthique et responsable de l’IA, et particulièrement en ce qui concerne la protection des données et la transparence des algorithmes », réitère la Ministre.

Les deux jours de cette deuxième édition ont connu deux séquences phares. A l’entrée du salon, se trouvent des stands de startups dans la Fintech, l’Agritech, l’e-Santé, la mobilité, etc. où sont distillés de rapides pitchs sur leurs solutions. A l’intérieur, tout le gratin de l’écosystème tech béninois participe à des Keynotes, panels de discussions et des sessions démos sur les usages stratégiques de l’IA au service des données ouvertes, les stratégies pour stimuler le développement des contenus locaux dans les domaines de l’éducation, la santé, l’agriculture, le cadre de vie et le tourisme ou encore comment les startups peuvent participer à la révolution de l’IA.

Réponse à la résilience

A l’ouverture des travaux, la Ministre de la transition digitale, des postes et des communications électroniques du Burkina-Faso, Aminata Zerbo Sabane, rappelait que « le potentiel du numérique n’est plus à prouver. Au-delà des discours, nos pays en ont pris conscience et chacun à son niveau fait son petit bonhomme de chemin pour pouvoir mettre le potentiel de ce formidable instrument au service du développement socioéconomique de nos Etats. Et surtout, pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations afin de ne pas rater cette 4ème révolution industrielle pour ne pas être juste des consommateurs mais des acteurs pour le bien de nos Etats et nos populations. »

Face à la réalité de la fracture numérique qui demeure présente dans les pays africains, elle estime que ces Etats doivent « faire beaucoup d’efforts afin de profiter des nombreux potentiels du numérique et de l’IA. » Aminata Zerbo Sabane donne l’exemple de son pays où les difficultés sécuritaires et sanitaires plombent les investissements.

« Même dans ce contexte, dira-t-elle, le numérique apparaît comme une réponse à la résilience que nous devons construire, pour permettre aux populations qui vivent dans les zones à haut risque sécuritaire de pouvoir accéder aux services de l’administration grâce à la digitalisation, de se sentir moins isolé et rester en communication avec leurs proches. A cet effet, le numérique permet d’utiliser des technologies qui accompagnent l’armée dans son action de reconquête du territoire national. »

Pour elle, le numérique est à la fois un bien commun et personnel du point de vue national et individuel. Les données produites par le biais de la technologie sont des ressources qui, une fois captées et traitées, deviennent un puissant outil de décision pour les gouvernements et constituent ainsi un levier important pour la mise en œuvre progressive de la souveraineté numérique.

La 2ème édition du SENIA a porté sur le thème : « contenus locaux, nouveaux métiers et données ouvertes ». « Cette année, justifie la Ministre du Bénin, nous avons choisi de mettre l’accent sur l’importance de la créativité et de l’innovation dans l’économie numérique et en particulier dans le contexte de la valorisation des contenus locaux et de l’utilisation de l’IA. L’IA peut être utilisée pour valoriser nos contenus locaux, pour créer de nouvelles opportunités et pour stimuler la création et l’innovation. »

Michaël Tchokpodo

Michaël Tchokpodo est journaliste communiquant, grand observateur des mutations relatives aux technologies numériques et au développement durable. Correspondant au Bénin pour CIO Mag.

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