Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en télécoms obtenu en France et d’un MBA aux États-Unis, Kabirou Mbodje rentre au bercail dans les années 1990 pour s’engager dans l’entrepreneuriat. En 2003, il crée NetPay, une solution de paiement via un abonnement téléphonique qui deviendra plus tard CallMoney, utilisée dans dix-sept postes africaines. C’est fort de cette expérience qu’il lance Wari, cinq années plus tard en 2008. Depuis, la Fintech sénégalaise s’impose comme une plateforme digitale unique située au cœur de l’ubérisation des économies africaines et de l’inclusion financière. Kabirou Mbodje vise, à présent, le marché international pour « développer une norme africaine au même titre que les grandes entreprises – VISA, MasterCard, Chine Unionpay – qui ont réussi à inventer et imposer des règles et une manière de fonctionner et de faire des transactions dans le monde ». Wari revendique un million de transactions par jour à travers 500.000 points de vente directs et partenaires. Un succès fulgurant si bien que l’homme d’affaires créa la surprise générale, en février 2017, avec l’annonce du rachat de Tigo, le 2e opérateur de téléphonie au Sénégal pour un montant de 129 millions d’euros. Mais une ardeur vite freinée suite à son éviction dans le processus d’acquisition de Tigo Sénégal au profit d’un consortium contrôlé par Yérim Sow, un autre homme d’affaires sénégalais, Xavier Niel, Patron de Free et le groupe Axian de la famille malgache Hiridjee. Une affaire toujours devant la justice. Attaqué sur le transfert de son siège à Lomé (Togo), le patron de Wari invite les autorités de son pays à une modernisation des lois pour plus de flexibilité.