Lors du lancement officiel de la seconde phase de sa campagne de sensibilisation au paiement électronique, tenu à kigali le jeudi 31 août, la Banque nationale rwandaise (BNR) à travers son gouverneur, a vanté les avantages du règlement numérique pour le Rwanda. Il a aussi expliqué comment l’institution compte attirer l’attention des populations sur cette pratique.
(CIO Mag) – A l’horizon 2024, cet établissement financier vise la facilitation de la transformation du pays en dématérialisant son économie, principalement via l’augmentation des paiements électroniques.
« Il y a dix ans, l’idée pour le Rwanda de passer à une économie dématérialisée aurait été impensable, mais avec la révolution technologique et un monde où Internet a pris le dessus, le tournant vers une économie axée sur le numérique est désormais activée », a déclaré Rwangombwa John, le gouverneur de la BNR.
En effet, selon lui, le pays est parti de loin pour se rapprocher progressivement de cette ambition. Il a rapporté qu’au cours des huit dernières années, la valeur des paiements électroniques par rapport au PIB est passée de 0,3% en 2011 à 34,6% en 2019.
« Une autre étape importante dans l’utilisation des services financiers numériques a été l’introduction des micro-économies numériques et les prêts numériques. Lesquels ont augmenté de 270%, passant de 99 027 prêts d’une valeur de 1,9 milliard en 2017 à 367 103 prêts en juin 2019 d’une valeur de 14,2 milliards. Cela a doublé le nombre de personnes ayant eu recours à des prêts via des services financiers formels en un an seulement », a-t-il ajouté.
Soulignant aussi qu’en juin 2019, les machines traditionnelles de points de vente utilisant des cartes étaient passées à 3 046, contre 2 801 en 2018 et 227 en 2011.
Concernant cette campagne de sensibilisation, il a dit savoir qu’il n’est pas facile de changer les comportements en une journée, mais il compte sur l’engagement de tous et des diverses collaborations et parties prenantes pour y parvenir.
Quelles stratégies de sensibilisation ?
« Cette campagne sera beaucoup plus large que celle de 2017. Nous avons l’intention de mobiliser les fournisseurs de services de paiement électronique, les consommateurs ainsi que les commerçants », a déclaré l’administrateur.
Rwangombwa a aussi évoqué les aspects sécuritaires de cette expérience. Il a sans doute voulu rassuré l’assistance en faisant savoir que l’institution qu’il dirige et les autres parties prenantes « s’engagent à travailler ensemble pour garantir la sécurité des systèmes de paiement ».
Il s’agit pour eux de « réduire les risques de duplication en favorisant l’interopérabilité, en augmentant le nombre de lieux où les clients peuvent effectuer des transactions par voie électronique et en garantissant que les systèmes fonctionnent 24h/7 ».
“Les consommateurs ont besoin de la protection des données et de la formation continue”, a appuyé Damien Ndizeye Directeur exécutif de l’organisation rwandaise pour la protection des droits des consommateurs (ADECOR).
Il sera également question lors de cette campagne, de « veiller à ce que les informations partagées sur différents systèmes de paiement électronique soient faciles à comprendre et que les options pour effectuer des transactions soient abordables, sûres et sécurisées ».
Il s’agit pour l’administration de la BNR d’une stratégie de sensibilisation et d’éducation financière. Deux éléments clés qui doivent être constamment mis en œuvre pour que les Rwandais comprennent les avantages de l’utilisation de moyens non monétaires pour leurs transactions financières.
Elle a aussi invité les fournisseurs d’accès internet à se pencher sur les problèmes de connectivité en développant l’accessibilité et la disponibilité du réseau Internet, en particulier pour la communauté rurale. Tandis que les commerçants sont invités à demander aux consommateurs de payer en utilisant différentes plates-formes de financement numériques disponibles.
Rappelons qu’en 2018, le gouvernement a approuvé la stratégie relative au système de paiement au Rwanda (2018-2024). L’un des objectifs étant la création d’un environnement propice à l’innovation dans le système de paiement. Lequel nécessite une collaboration entre les secteurs public et privé afin de promouvoir un meilleur accès, l’adoption et l’utilisation des services et produits financiers numériques.
Aurore Bonny