L’intelligence artificielle au service d’un avenir durable en Afrique

Image générée par Makifaa AI (www.makifaa.com)

L’avènement de l’intelligence artificielle a profondément transformé notre monde, ouvrant la voie à des nouvelles opportunités pour résoudre certains des défis les plus pressants de notre époque. Au cœur de ces enjeux cruciaux, le développement durable se positionne en première ligne et constitue l’un des domaines où l’IA joue un rôle essentiel. Cette alliance offre un potentiel considérable pour concevoir des solutions novatrices, intelligentes et durables, contribuant ainsi à façonner un avenir où prospérité et préservation de la planète vont de pair.  

Dans cette optique, Amal El Fallah Seghrouchni, présidente exécutive de AI Movement, le Centre International d’Intelligence Artificielle du Maroc, et d’autres experts, partagent leur point de vue éclairé sur la manière dont l’IA peut être un catalyseur pour le développement durable en Afrique.

L’acculturation au développement durable grâce à l’IA

Selon l’experte, « l’IA peut jouer un rôle de catalyseur pour 80% de l’ensemble des objectifs de développement durable (ODD), principalement grâce à une amélioration technologique qui peut permettre de surmonter certaines limites actuelles. Cela inclut la lutte contre la pauvreté et la faim, la promotion de l’éducation de qualité, le développement des villes apprenantes, la facilitation de l’accès à une énergie propre et abordable, ainsi que la promotion de la consommation et de production responsables, entre autres. »

« Au niveau de l’éducation par exemple, l’IA a le potentiel d’apporter des améliorations ou des transformations bénéfiques à l’ensemble des acteurs du systèmes éducatifs, permettant ainsi une acculturation au développement durable », ajoute-elle.

Investir dans l’éducation pour une transition réussie

Amal Seghrouchni souligne également les avantages économiques associés à l’intégration de l’intelligence artificielle dans le domaine du développement durable. Pour elle, « l’IA peut optimiser les processus éducatifs, faciliter l’enseignement généralisé, s’étendre facilement à l’échelle, introduire de la flexibilité et permettre la personnalisation. Ces améliorations entraînent des économies significatives, rendant le développement durable économiquement viable ».

Ainsi, pour concrétiser cette vision, l’experte suggère la mise en place de programmes de formation axés sur les mathématiques, la logique, le codage et les fondamentaux de l’intelligence artificielle. « Il est nécessaire de renforcer les compétences du personnel enseignant et administratif pour les guider efficacement dans cette révolution technologique. Une telle initiative favorisera la progression significative dans des domaines cruciaux tels que le développement durable », insiste-t-elle.

Progrès technologique et responsabilité durable

Dans cette trajectoire future, l’accent doit dépasser la simple intégration technologique. « Pour atteindre un équilibre entre les progrès de l’IA et les objectifs de développement durable, des cadres réglementaires sont indispensables, destinées à examiner et à orienter le développement ainsi que la mise en œuvre de l’IA dans le domaine éducatif. Le financement devrait être dirigé exclusivement vers des programmes qui abordent activement ces préoccupations, assurant une approche responsable et éthique », indique-t-elle.

 « L’avenir de l’interaction entre l’IA et le développement durable exige une approche consciente. En intégrant des considérations éthiques dans le développement de l’IA dans l’éducation, nous pouvons exploiter son pouvoir transformateur tout en assurant une coexistence harmonieuse avec les principes des ODD », conclut-elle.

L’IA au service de l’environnement

Dans une récente tribune rédigée par Julie Kae, vice-présidente du développement durable et directrice exécutive de Qlik.org, elle  souligne que « l’IA a un rôle essentiel à jouer afin d’identifier et d’accompagner les projets de développement durable grâce à l’analyse prédictive, à l’agrégation de données et à la collaboration ».

En examinant la crise mondiale comme exemple concret, l’experte avance que « l’analyse de données alimentée par l’IA pourrait permettre de mieux gérer la ressource, de prédire les pénuries et de fournir des indications sur les adaptations nécessaires pour y faire face ».

Selon les recherches de Capgemini Research Institute, l’IA pourrait contribuer à une diminution de 16 % des émissions de gaz à effet de serre au cours des cinq prochaines années. Par ailleurs, une étude conjointe menée par PwC et Microsoft affirme que l’IA pourrait contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 1,6 % à 2,2 % d’ici 2030 dans le secteur de l’énergie, par rapport à un scénario de référence.

Défis et opportunités

Julie Kae indique, dans sa tribune, que « l’accès limité aux données et le manque de partage restent des obstacles majeurs pour accomplir des progrès significatifs en matière de développement durable à l’échelle internationale ».

Elle constate que « les entreprises et les gouvernements restreignent l’accès à des ensembles de données essentiels qui, s’ils étaient rendus disponibles, pourraient contribuer à fournir des conclusions qui permettraient de protéger des vies ou des récoltes ».

Elle préconise ainsi une démocratisation élargie des données, visant à développer des modèles plus pertinents et à encourager le partage anonymisé. Selon Julie, cette approche est indispensable pour mobiliser toutes les ressources nécessaires en vue de guider l’action collective.

Julie insiste également sur la nécessité de favoriser une intelligence collaborative, où chaque individu apporte sa créativité, son leadership et son esprit d’équipe pour progresser. Elle souligne en outre l’importance d’avoir les capacités technologiques adéquates en termes de capacité et d’évolutivité pour mettre en œuvre cette vision.

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