Loïse Tamalgo : « Huawei continuera d’activer le potentiel africain »

Invité jeudi 6 août à une conférence en ligne portée sur le thème : « le numérique catalyseur de croissance et du développement » et organisée par I-Conférences, Loïse Tamalgo Vice-président des relations publiques en Afrique Subsaharienne pour Huawei, a répondu à de multiples questions portées sur la contribution de son groupe dans la digitalisation du continent africain. Cio Mag revisite sa participation en cinq points.

(CIO Mag) – « Huawei sert 2/3 de la population africaine », ce n’est pas rien. Loïse Tamalgo a en effet expliqué en quoi consiste ce service. Pour le savoir, il a commencé par l’historique. Premier point qu’il a illustré par des chiffres.

Historique chiffré

Aujourd’hui présent dans 50 pays en Afrique, c’est en 1997 que la société chinoise a déposé ses valises sur le continent en passant par la porte de l’Egypte. En 23 ans d’histoire mais surtout d’accompagnement, elle s’est déployée dans le reste des pays avec 17 bureaux de représentations, 9000 employés dont 75% sont des locaux. Il est aussi question d’accompagnement des gouvernements, de collaboration avec plus de 200 opérateurs et de 200 000 kilomètres de fibre optique déployés.

« Nous avons des exemples comme le Cap vert que nous avons accompagné depuis 20 ans dans la mise en place de la fibre, le système e-gouvernement et nous sommes passés à une véritable transformation de ce pays qui est un excellent exemple. Mais le Cameroun également avec des data center, des câbles sous-marins et bien d’autres exemples », a-t-il illustré.

En 2018, l’entreprise a fait environ 5,8 milliards de dollars américains de chiffre d’affaires, soit à peu près 4,7% de son chiffre d’affaires mondial. Lequel tourne autour de 122 milliards de dollars américains.

Activateur de talents

Outre l’accompagnement, la société fondée par l’entrepreneur chinois Ren Zhengfei contribue à la formation des talents, à l’effort d’accompagnement de la population africaine et à sa préparation à une bonne adoption du numérique selon Tamalgo.

« Sur le plan de l’éducation, nous avons investi à peu près 5 milliards de dollars à travers la Huawei ICT Academy pour participer à la formation des talents africains à travers un partenariat avec plus de 300 universités. C’est dans ce sens que nous avons formé plus de 80 000 Africains. Notamment des travailleurs, des étudiants et des enseignants du secteur des TIC»,  a-t-il détaillé. Il a également affirmé que Huawei continuera d’activer le potentiel africain.

À travers un programme dénommé « Seed for the future » (semence du futur), lancé en 2018 pour « combler l’écart de talents », Huawei a déjà offert 1500 bourses aux étudiants en fin de cycle.

« Ces derniers ont pu aller en Chine à notre université Huawei University pour se faire former et revenir. La plupart de ces étudiants à leur retour sont employés directement. J’ai personnellement conduit trois promotions dont la première a été recrutée en intégralité par Huawei et les autres par d’autres entreprises », a affirmé Tamalgo.

Selon lui, son groupe « contribue véritablement à la formation des jeunes ».

Acteur de la digitalisation de l’Afrique, l’occasion lui a aussi été donnée de s’exprimer sur les épines trouvées sur le chemin de son développement numérique. Il en a relevées plusieurs.

Les freins

Premièrement, « l’Afrique fait face à une faiblesse d’infrastructures. Le second problème qui n’est pas à négliger est celui de l’énergie. Il y a à peu près 560 millions d’Africains qui n’ont pas encore d’électricité. Pourtant, elle est nécessaire au déploiement des TIC. Il y a le désenclavement rural en ce sens qu’au moins 100 millions d’Africains n’ont aucune connexion, ni aucune couverture réseau dans les zones totalement dites blanches », a-t-il expliqué.

Le dernier problème qu’il juge majeur est le financement.

« Nous avons de grands projets, de grandes visions mais il manque de financements », a déploré la représentation de Huawei. Pour y remédier, il a rapporté que la firme mobilise des fonds via Exhimbank de Chine et d’autres banques.

Question de cyber sécurité

Par ailleurs, la question sur la cyber sécurité était aussi à l’ordre du jour de la conférence.  Sur ce point, le chargé des relations publiques du fournisseur chinois des TIC a déclaré qu’il s’agit d’« une vraie priorité » pour l’entreprise.

« Nous avons construit 50 % de tous les réseaux 3G et 4G en Afrique. Nous avons été testés par les Etats et les opérateurs, et prouvé que nous avons des processus en place. Notamment avec les certifications de la plupart de nos technologies. Tout dernièrement dans bon nombre de pays, dont la Côte d’Ivoire et le Sénégal, nous  avons passé les audits en termes de test de protection de données personnelles et  nous avons obtenu nos certificats », a-t-il affirmé.

D’après lui, pour travailler avec les pays, Huawei  priorise l’alignement aux normes de ces pays.

Cependant, a-t-il précisé, ils sont avant tout un fournisseur de plateforme, ils remettent les clés aux utilisateurs et accompagnent les États dans l’élaboration des cadres juridiques.

« Nous ne sommes pas vraiment dans la manipulation des données », a-t-il souligné.

Recommandations

Pour conclure son intervention, il a recommandé une coopération entre les pays, la synergie des politiques nationales car pour faire face aux problèmes similaires « les Africains doivent se serrer les coudes ».

Par ailleurs Loïse Tamalgo a mis l’accent sur la taxation des acteurs numériques. Pour lui, la régulation doit s’y intéresser car cela « pourrait aider dans le financement qui manque encore aux projets de digitalisation».

Sur un ton d’espoir il trouve qu’il y a une évolution notable en Afrique quoiqu’il reste encore beaucoup à faire. Positivement il pense qu’il y a du temps de corriger les erreurs des autres et de bien s’orienter pour rattraper le retard.

Aurore Bonny

Pin It on Pinterest