L’Orageu : créer des filières universitaires attractives pour l’emploi

Avec 2 milliards d’habitants d’ici 2050 selon les prévisions des Nations Unies, le continent africain doit se préparer à accueillir un nombre toujours plus croissant de jeunes sur le marché de l’emploi. Face à la lutte contre le chômage, certaines structures s’emploient à rendre « employable » les jeunes diplômés sortis de l’université. Gilles Picozzi, Secrétaire général de l’Orageu (Ordre Africain des Grandes Ecoles et Universités) engage résolument son organisme vers cet objectif.

(CIO Mag) – «L’échec n’est pas la résultante d’un marché mais plutôt d’une ressource humaine parfois manquante», aime répéter Gilles Picozzi. Cet entrepreneur français a justement fait de l’Education son principal cheval de bataille. «Avec Orageu, nous souhaitons rendre les diplômés d’universités davantage embauchable dans le marché du travail », argue Gilles Picozzi. Puis il poursuit : «Nous formons aussi les jeunes à l’entrepreneuriat par les nouvelles technologies », dit-il. Ainsi, l’Orageu – composé d’une dizaine de membres – se veut complémentaire des programmes d’études universitaires et non une alternative aux systèmes mis en place par les pouvoirs publics. «On a équipé un centre d’une antenne qui permet aux étudiants établis dans plusieurs villes de suivre les cours de visioconférence à distance grâce aux 5 000 ordinateurs distribués pour chacun d’entre eux », indique Gilles Picozzi. La structure principale située dans le centre de Cotonou, la capitale économique du Bénin, continue cependant d’attirer plusieurs centaines d’étudiants chaque année. «Nos équipes nous disent qu’il y a une vraie curiosité autour des programmes que nous mettons en place. Cela démontre que le projet pilote que nous menons avec l’université de Cotonou pourrait être duplicable dans d’autres universités», s’enthousiasme-t-on au sein des membres de l’Orageu.

Orageu veut créer des filières attractives pour les étudiants

Au total, ce sont près de 15 000 jeunes qui bénéficient des services de l’Orageu. «Au départ de cette aventure, il nous a fallu effectuer une enquête de terrain. Nous avons ainsi loué un autocar qui a sillonné les routes du Bénin pendant plusieurs semaines. Nous avons effectué des enquêtes d’opinions auprès de notre public cible pour connaître ses attentes», explique Gilles Picozzi. Et selon ces études, il ressortait clairement que de nombreux jeunes ne pouvaient se rendre dans les facultés pour étudier leurs matières, faute de moyens financiers et faute de places dans les universités. «Les défis sont doubles pour la jeunesse africaine. Rendre accessible l’université pour le plus grand nombre et créer des filières attractives pour les entreprises. L’Afrique doit mener ces deux combats de front», estime Ibrahima Thioub, le recteur de l’université Cheikh Anta Diop basé à Dakar au Sénégal. Avec une croissance démographique qui devrait permettre au continent de franchir le seuil des 2 milliards d’habitants, les enjeux liés à la formation de la jeunesse seront primordiaux. Sur ce secteur, il y a particulièrement urgence. Selon la BAD, 10 millions d’Africains sortent des universités alors que 3 millions d’emplois seulement y sont crées pour tout le continent. Grâce à la formation par les nouvelles technologies donnant accès à un diplôme reconnu sur le marché du travail, ORAGEU espère contribuer à une baisse significative du chômage en Afrique de l’Ouest.

Rudy Casbi

Pin It on Pinterest