Un séminaire d’information et de sensibilisation s’est ouvert ce mardi à l’intention des acteurs de médias, régulateurs et autorités de protection des données à caractère personnel de l’UEMOA. En partenariat avec l’Union des Journalistes de la Presse Libre Africaine, l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) veut, une nouvelle fois, attirer l’attention de ces acteurs sur les dangers d’un usage inapproprié des réseaux sociaux.
(Cio mag) – Du 18 au 20 octobre, journalistes, membres des organes de régulation des médias et des télécommunications, opérateurs télécoms et membres des autorités de protection des données à caractère personnel sont sensibilisés sur les comportements délictuels sur les réseaux sociaux. La rencontre se déroule en ligne et est organisée par la Commission de l’UEMOA, à travers le Département du Développement de l’Entreprise, des Mines, de l’Energie et de l’Economie numérique.
A l’ouverture des travaux, le Commissaire Paul Koffi Koffi (en photo) a souligné : « en dépit des avantages incontestables, les comportements abusifs font des réseaux sociaux des outils potentiellement dangereux ». A travers ce séminaire, le deuxième du genre, la Commission de l’UEMOA veut impliquer davantage les acteurs ciblés dans la lutte contre l’usage inapproprié des réseaux sociaux. Le souhait, c’est de voir « les réseaux sociaux être utilisés comme des outils de développement », a laissé entendre le Commissaire Koffi Koffi. Pour lui, « il faut instaurer une confiance des populations en l’Economie numérique ». « La transition numérique doit être une réussite en Afrique. Il nous faut donc sensibiliser sur les bienfaits et les méfaits de l’utilisation du numérique », a déclaré le Commissaire en charge du Développement de l’Entreprise, des Mines, de l’Energie et de l’Economie numérique à l’UEMOA.
En réunissant médias, régulateurs et opérateurs en ce séminaire de travail, d’information et de sensibilisation, l’objectif de la Commission de l’UEMOA est de parvenir à une harmonisation des actions de prévention, de sensibilisation, voire de régulation dans l’espace communautaire. A terme, il est prévu l’élaboration d’un guide sur les comportements responsables sur les réseaux sociaux.
Cadres réglementaires et cas d’usage
Pour édifier les séminaristes, quatre thématiques sont identifiées pour servir d’éléments de référence. « Les enquêtes pénales en cas d’infractions commises sur les réseaux sociaux : cas du Togo », « la répression de l’atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui sur les réseaux sociaux : exemple du Sénégal », « les questions soulevées par la répression de l’acte délictuel sur les réseaux sociaux comme infractions connexes à un crime (notamment le terrorisme).
Le séminaire est animé par le ministre togolais de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement, le Professeur Akodah Ayéwouadan en sa qualité de consultant et le sénégalais Docteur Mouhamadou Lo. Les deux experts en droit du numérique ont tour à tour entretenu les séminaristes sur les dispositions légales de leurs pays respectifs et des cas d’usage. Le but de l’exercice était d’attirer l’attention sur une réalité : le numérique n’est pas une zone de non droit.
« Le virtuel est constamment rattaché à un réel et peut être rattaché à un lieu physique où il est possible de faire des perquisitions », a fait comprendre le ministre Ayéwouadan du Togo. De son côté, Docteur Lo a cité des cas de condamnation au Sénégal dans des affaires de chantage, d’insultes et autres qui constituent des atteintes à la vie privée sur les réseaux sociaux.
Jusqu’au 20 octobre, ce séminaire d’information et de sensibilisation devra créer un dynamisme d’actions dans l’UEMOA à travers le relai de la sensibilisation par les médias. Avec les régulateurs et opérateurs télécoms, la Commission de l’UEMOA espère voir se mettre en place des actions communautaires pour rendre plus sûr le cyberespace de l’Union.